Des moutons vendus comme des petits pains !
Actualité publié(e) le 11/12/2018
En moins de deux heures, tous les moutons de la race Dorper proposés ont été raflés lors de la vente publique organisée le 6 décembre à la Station zootechnique de Port-Laguerre ! Pour les éleveurs ovins, l’objectif est de constituer leurs troupeaux avec cette race réputée pour ses qualités génétiques et sa viande.
Sur les 24 ovins (19 béliers, 5 brebis et agnelles) de la race Dorper proposés à la vente publique par la province Sud, il n’en reste aucun. Pour Romain Bonnefond, responsable de la Station, c’est une réussite : « La vente a été tout à fait satisfaisante. Toutes les bêtes sont parties chez les éleveurs. Les sélectionneurs vont pouvoir ainsi multiplier la production. Nous avons bon espoir que dans un an ou deux, nous aurons les agneaux de ces animaux sur le marché ! »
Depuis les Assises de l’agriculture, l’objectif visé par la province Sud matérialisé par la Politique Publique Agricole Provinciale (PPAP) est de tendre vers l’autonomie alimentaire. Or, la filière ovine affiche une faible représentativité sur le Caillou : « Nous avons actuellement un taux de couverture de 3% de la consommation en viande ovine sur le territoire. Et la Province investit beaucoup dans cette filière parce qu’il y a un vrai potentiel de développement », souligne Romain Bonnefond.
Soutien provincial aux éleveurs ovins
En visite ce jour-là à la Station zootechnique de Port-Laguerre, Gyslène Dambreville, présidente de la commission du développement rural a annoncé aux éleveurs que « la province Sud travaille pour tendre vers la classification de la filière ovine. Car lorsqu’une filière est prioritaire, les éleveurs reçoivent des aides renforcées. » Un soutien que l’élue tient à développer car « c’est un élevage très technique et très fragile, et nous avons des ambitions pour cette filière », souligne-t-elle. Et d’après Romain Bonnefond, « il y a beaucoup de jeunes agriculteurs qui veulent se lancer dans l’élevage ovin. Aujourd’hui, il y a un réel engouement pour cette filière ! »
Ainsi, une vingtaine d’éleveurs de la province Sud ont fait le déplacement pour la vente, impatients d’acheter. C’est le cas de John Mermoud, à la tête d’un cheptel de 50 ovins à Moindou : « Tous les ans, je vais faire mon marché pour renouveler mon troupeau ! » Pour Daniel Guépy, éleveur à Pocquereux, c’est une affaire qui roule : « Je me suis lancé dans l’élevage de moutons en 1987 ! Actuellement, j’ai 350 brebis et il me manquait des mâles alors j’ai acheté 4 béliers. J’ai fait une bonne affaire ! »
La retenue collinaire permet d’irriguer les parcelles de culture de la station.
Toujours à la pointe du progrès !
Cette journée a été aussi l’occasion pour Gyslène Dambreville de faire un point sur le fonctionnement de la Station zootechnique. « Je suis impressionnée par la technicité développée ici ! » s’est-elle exprimée. Car l’élevage ne se limite pas à l’entretien sanitaire des animaux, mais s’étend à tout le travail autour, que cela soit au niveau de l’irrigation, ou des cultures pour nourrir le troupeau. « La station est toujours dans la recherche du progrès et du développement pour diffuser des techniques innovantes auprès des éleveurs. »
Depuis fin 2017, la Station dispose d’une retenue collinaire de 50 000 m3 pour l’irrigation de ses cultures destinées à la nourriture des animaux. « Nous sommes autosuffisants au niveau de l’alimentation animale. Et notre objectif est d’augmenter le nombre de têtes sur la station et pour cela l’irrigation va nous permettre d’intensifier nos pratiques. »
Aujourd’hui, en termes d’ovins, la Station compte 79 brebis, 47 béliers de reproduction, une cinquantaine de jeunes agnelles. L’année prochaine, les animaux issus du transfert embryonnaire réalisé en février 2018 seront mis à la reproduction.
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