Déchets, un travail collaboratif

« Fini les souvenirs d’une Nouvelle-Calédonie sale de ses déchets répandus partout au sol. Dix ans après, les progrès constatés sont énormes. Aujourd’hui, nous avons des installations aux normes, des réglementations, des déchetteries qui quadrillent tout le territoire et une prise de conscience réelle au sein de la population », a rappelé Nina Julié, membre de la commission de l’Environnement, en conclusion de ces deux journées techniques consacrées aux déchets encadrés sur le principe de la Responsabilité élargie des Producteurs (REP). « Tout cela grâce à la concertation entre producteurs, collecteurs et opérateurs de traitement que la province Sud a initié. Mais il reste du chemin à parcourir encore. Par delà les enjeux environnementaux, il nous faut maintenant traiter les enjeux économiques et sociaux. C’est la question des filières qui se pose. Les idées et les sujets de discussion abordés durant ces deux journées se retrouveront dans les prochaines mesures à prendre pour structurer les filières. »

Plus d’obligations pour les producteurs

Lors de la restitution de ces deux jours d’ateliers et de tables rondes, un des points soulevés par les participants est la nécessité de connaître les gisements de déchets. Pour cela, il a été proposée la mise en place d’une convention entre la direction des douanes et la province Sud afin d’avoir à disposition des données fiables et à jour des flux de produits entrants sur le territoire. Ces données permettent de comparer les volumes importés et les déchets traités et/ valorisés. Véhicules hors d’usage, déchets d’équipements électriques et électroniques, batteries et piles en fin de vie, vieux pneus et huiles usagées : la gestion de tous ces déchets est encadrée réglementairement sur la base du principe de la Responsabilité élargie des Producteurs (REP).

Dans le même sens, un travail important est envisagé pour inciter ou contraindre les producteurs à mettre en place l’éco-participation dans leurs magasins et à respecter la réglementation REP (principe pollueur-payeur) avec notamment un renforcement de sanctions administratives et pénales, en cas de non-respect. Pour les véhicules, une réflexion sera menée afin de varier le montant de l’éco-participation selon le type de véhicule, sa puissance, sa consommation, à l’instar de ce qui est proposé en Métropole.

Les déchets, un vrai secteur économique

La gestion des déchets représente un enjeu environnemental très important qu’il faut continuer à développer mais c’est aussi un véritable enjeu économique. Comme le détaille Christophe Obled, secrétaire général adjoint de la province Sud, en charge du développement rural : « c’est plus de 700 points d'ʹapport volontaire, une quinzaine d'ʹentreprises agréées pour valoriser les déchets, et c’est également un fort enjeu économique puisqu’aujourd’hui, il y a plus de 180 entreprises qui travaillent dans les déchets, 600 emplois, et un chiffre d’affaires avoisinant les 5 milliards par an ». Il s’agit donc de pérenniser les entreprises existantes et favoriser l’économie circulaire en offrant une seconde vie aux matériaux comme c’est le cas pour l’aluminium ou le plastique. Plusieurs filières sont actuellement à l’étude comme « les déchets organiques évidemment, parce que c’est une valorisation locale potentielle très intéressante. On peut faire du compost qui peut servir notamment sur les mines et également de l’énergie. Et les emballages, bien sûr, c’est une attente très forte de la plupart des consommateurs. »