Fortunes de mer missionnée pour les fouilles archéologiques sous-marines

L’association Fortunes de Mer calédoniennes fondée le 10 juillet 1984, oeuvre depuis 30 années en faveur du patrimoine maritime de Nouvelle-Calédonie. Par la signature d’une convention de partenariat avec la province Sud le 12 mars 2014, son travail est officiellement reconnu par la province Sud. Ce qui va permettre à l’association de se professionnaliser, avec notamment le concours scientifique du référent de la province Sud en matière d’archéologie : l’institut d’archéologie de la Nouvelle-Calédonie et du Pacifique (IANCP).

Ce partenariat est également l’occasion pour la province Sud de confier à Fortunes de mer calédoniennes des missions d’inventaire, d’expertise, de recherche et d’étude sur le patrimoine archéologique maritime provincial. L’association devra, avec le concours de l’IANCP, utiliser les mêmes protocoles scientifiques que ceux appliqués aux fouilles terrestres. De même, il a été aussi convenu que l’association passe une convention avec le musée maritime pour le traitement et le dépôt du matériel archéologique appartenant à la province Sud.

Une reconnaissance de 30 ans de travaux

« Cette convention est ambitieuse au regard de notre association composée de bénévoles », s’enthousiasme Philippe Houdret, président de l’association Fortunes de mer calédoniennes. J’espère qu’elle pourra s’étendre aux autres provinces et la Nouvelle-Calédonie. » La collectivité provinciale, compétente sur son domaine public maritime, a toujours soutenu le travail de cette association composée de passionnés et de bénévoles par le biais de subventions régulières pour son fonctionnement et ses campagnes. C’est d’ailleurs à ce titre qu’elle lui a même cédé l’un de ses bateaux de surveillance maritime, l’emblématique Isabelle. 

Une labellisation de l’association

« Dans chaque famille calédonienne, il y a l’histoire d’un naufrage. Cela fait partie de notre histoire commune. Avec la signature de cette convention, Fortunes de mer est reconnue comme un acteur labellisé du patrimoine archéologique. A la province Sud, nous sommes là pour nourrir cette passion et donner les moyens de faire connaître l’histoire navale à travers les expositions et les objets qui seront exposés au Musée maritime de la Nouvelle-Calédonie, a précisé Cynthia Ligeard, présidente de la province Sud lors de la signature de la convention le 12 mars dernier.

L’institution entend par cette démarche mieux identifier son patrimoine archéologique sous marin et mieux encadrer les pratiques, notamment celles relatives aux recherches ou aux fouilles archéologiques sous-marines.

Texte : E.B.
Photos : Fortunes de mer calédoniennes

Isabelle appareille à Kouakoué, situé sur la Côte Oubliée. Les bénévoles vont descendre sur l’épave de la goélette à vapeur John Higginson.

Depuis 1975

Dès 1975, Raymond Proner constate qu’ils sont peu nombreux en Nouvelle-Calédonie à connaître l’histoire des nombreuses épaves, dont certaines émergent sur l’immense récif enserrant la Grande Terre. En réunissant les talents et les connaissances d’autres passionnés, il fonde l’association Fortunes de Mer calédoniennes et entreprend l’inventaire de l’héritage maritime du Caillou.

Forte de ses 30 membres, l’association a une vocation avant tout culturelle et historiographique. Les recherches se font tant auprès des archives qu’en mer. Elle a répertorié plus de 250 naufrages, de 1831 à nos jours, et identifié formellement une cinquantaine d’épaves, dont 22 sont inventoriées à ce jour. Son ambition de faire revivre le riche passé maritime de l’archipel s’est concrétisée avec la création du Musée de l’Histoire Maritime de Nouvelle-Calédonie à Nouméa, inauguré en septembre 1999.

Isabelle, le navire de Fortunes de mer calédoniennes, au mouillage près de la passe de Mato. (Photo Pierre Larue FMC)

Découverte d'un petit hublot en bronze, fixé contre la paroi tribord du coqueron, de la goélette à vapeur John Higginson.

Chantier sous-marin dans la passe de Mato par 30 mètres de profondeur sur l’épave du trois-mâts Tacite, naufragé en 1873. 
(Photo Luc Faucompré FMC)