Un chantier d'insertion inauguré à Goro

La construction du bâtiment, qui a occupé 6 stagiaires de Goro durant 5 mois, « était attendue depuis longtemps, explique Eliane Attiti, de la mairie de Yaté et habitante de Goro. Chaque jour, des visiteurs passent par notre tribu, attirés par la cascade, toujours présente dans les dépliants touristiques. Il nous faut exploiter ce potentiel. En offrant un confort nécessaire, ces sanitaires ouvrent des perspectives intéressantes en vue de l’exploitation de notre bord de mer. Goro, c’est 10 familles, soit 300 personnes. »

Du gagnant - gagnant pour le développement

Une réflexion qui reflète à la perfection le concept des « chantiers d’insertion » proposés depuis 2006 par la province Sud. Au travers de la réalisation d’une structure pérenne, une petite dizaine de stagiaires de la tribu concernée, en voie d’insertion professionnelle, acquièrent confiance en eux en reprenant goût au travail et à l’effort. Des chantiers toujours réussis grâce à l’implication de la population et des autorités coutumières. Pour Philippe Michel, « ces chantiers sont utiles à tous, à celui qui le réalise et à la collectivité à laquelle il est rattaché, notamment aux tribus les plus isolées qui se pourvoient ainsi en équipement de développement. Les chantiers nous permettent, d’une part de combler les retards d’équipements dans nombre de communes de la province Sud, et d’autre part de préserver la vie en tribu et son organisation sociale, un point essentiel dans la construction de notre avenir. »

Les chantiers d‘insertion, une priorité

 Avec 74 demandes de chantier d’insertion en attente, l’exécutif s’est engagé en fin d’année dernière à faire de ce dispositif une des priorités provinciales, augmentant les ressources allouées de manière conséquente dans le budget primitif 2015, et ce malgré un contexte financier difficile. C’est en présence du président de la province Sud mais aussi de la 1^ere vice-présidente en charge du développement économique, Martine Lagneau, et du 3eme vice-président en charge de la jeunesse, Dominique Molé, que les stagiaires de Goro ont reçu leur attestation de « mise en situation professionnelle ».

Un multipartenariat efficace

C’est la direction de l’Economie, de l’emploi et de la formation (DEFE) de la province Sud qui pilote les chantiers d’insertion. Elle s'appuie sur le vivier de demandeurs d’emploi de son propre Service Emploi et Placement (SEP) et sur la Mission Insertion Jeunes de la province Sud (MIJ) pour identifier les stagiaires, toujours originaires de la tribu à équiper.

L’autre partenaire incontournable, c’est l’association ACTIVE, spécialisée dans l’accompagnement des personnes en mal d’insertion professionnelle de 16 à plus de 50 ans, dont l’un des deux services est dédié aux chantiers d’insertion de la province Sud. Dirigé par Lionel Capmarty, celui-ci précise : « Avec 3 formateurs qui visitent chaque chantier deux fois par semaine, c’est la volonté d’aimer le travail manuel qui nous anime. Nous transmettons les gestes professionnels pour être capable de trouver un emploi. »

Le bâtiment a été inauguré le 25 mars en présence de l'exécutif de la province Sud (Philippe Michel, Martine Lagneau et Dominique Molé) et de la doyenne de Goro, Honorine Agourere.


Honorine Agourere, doyenne de Goro et chef de file des femmes de la tribu,"spécialement jeunes et actives chez nous" témoigne t-elle.

Avec 5 autres jeunes, Noël a participé à la construction de ces sanitaires pour sa tribu. "Recruté par la MIJ c'est Christian Agourere, le coordonnateur du chantier pour la DEFE chez nous, qui m'a identifié pour participer. J'ai 25 ans, et cela fait déjà 10 ans que je vis de petits travaux à la tribu. Après 5 mois sur ce chantier d'insertion, je bénéficie de l'accompagnement de la MIJ et de la DEFE pour concrétiser mon insertion professionnelle."

Laurent Lemagne, le directeur de l'association ACTIVE et Lionel Capmarty, son chef de service Chantiers d'insertion de la province Sud. L'association se dédie depuis 1993 à l'insertion par le travail.