La Brousse au cœur des préoccupations provinciales

La province Sud ne se limite pas à Nouméa. Avec l’antenne administrative régionale de La Foa, le maillage provincial est aujourd’hui bien structuré. Découverte d’une entité décentralisée qui poursuit le même but que sa maison mère : apporter un service de qualité aux administrés, en leur évitant notamment de se déplacer sur Nouméa.

Dossier réalisé par Christine Allix
Photos : Fabrice Wenger

La province Sud ne s’arrête pas au péage de Koutio. C’est le message que l’administration provinciale entend faire passer aujourd’hui. L’antenne administrative régionale est, à ce titre, exemplaire. Inaugurée en 2005, elle hébergeait jusqu’à maintenant les services décentralisés des directions de la Culture, de la Jeunesse et des Sports, de l’Emploi et de la Formation, de l’Informatique et du Développement économique, sans oublier les services de l’administration générale et de la Maison de la Femme, rattachés, quant à eux, au secrétariat général. En cours de restructuration (lire pages suivantes), l’antenne rayonne sur toutes les communes de l’intérieur, à commencer par La Foa, Bourail, Thio et Boulouparis. Aussi bien au niveau des populations que des partenaires institutionnels comme les communes, l’État et les coutumiers. Concrètement, chaque direction pilote, sous la responsabilité administrative du chef d’antenne, ses services et ses agents. L’intérêt pour les administrés ? Ils bénéficient, sur un même site, d’un service multicartes. « Quand on va à Nouméa, on a tout le mal du monde à localiser le service que l’on cherche, explique un habitué des bureaux de La Foa. Ici, on a tout à portée de la main. Et, surtout, on connaît tout le monde. C’est plus facile. » Une proximité que les agents apprécient également et qui les oblige à une certaine rigueur... « La personne qui vient nous voir dans nos bureaux, on la retrouve le soir, à l’épicerie, explique Yann Le Herle, le chef d’antenne. On a intérêt à être efficace ! »

Antenne provinciale de La Foa.

Le décisionnel également décentralisé
C’est d’ailleurs par souci d’efficacité que l’exécutif provincial a chargé José Blum, collaborateur du cabinet de la présidence et véritable interface politique de la Province, de gérer les dossiers des communes de l’intérieur. « Cette décentralisation de l’aspect décisionnel va permettre de faire avancer les choses plus vite », confirme Yves Lemaistre, directeur de cabinet de la présidence. Le challenge est clair : il s’agit d’apporter des réponses à très court terme. Et de garantir « la qualité et la cohérence du service public offert aux administrés » par un accompagnement personnalisé dans les démarches et les procédures administratives. Pour compléter cet objectif, « essentiel », de proximité, 12 médiateurs et 3 coordinateurs interviennent au quotidien auprès des populations des 7 communes et 31 tribus de la zone d’intervention de l’antenne.



José Blum
Collaborateur du cabinet de la présidence

Qu’attend l’exécutif de votre présence à La Foa ?
José Blum : L’exécutif m’a chargé du pilotage des dossiers relatifs aux communes de l’intérieur et à leurs relations avec la Province. À ce titre, je suis amené à tenir régulièrement des permanences à l’antenne, en principe chaque mardi et chaque mercredi. Ces permanences sont aussi l’occasion pour les personnes qui le souhaitent ou qui ont sollicité l’exécutif sur des sujets bien spécifiques d’obtenir des informations ou des explications de ma part. C’est la mission que je m’efforce de mener à bien avec l’appui du chef de l’antenne et de toute son équipe qui réalisent tous un gros travail au quotidien. Je me déplace aussi régulièrement et assez souvent dans les communes. Ces déplacements s’inscrivent dans la volonté de l’exécutif de consolider ses relations partenariales avec les institutions, les coutumiers, les groupements professionnels et les associations, et également de privilégier le suivi individuel des opérations avec ces mêmes partenaires (contrats de développement,  conventions, subventions…).

À quel niveau intervenez-vous ?
J.B. : J’interviens au niveau décisionnel, avec le souci permanent de faire avancer les choses le plus vite possible. L’exécutif provincial a constaté que, par le passé, trop de dossiers n’étaient pas finalisés dans des délais raisonnables même si les agents administratifs remplissaient correctement leurs tâches. Il manquait une pièce au puzzle : il n’y avait pas de réactivité politique suffisamment rapide dans la prise de décision. Pour garantir cette réactivité, et en s’assurant d’une bonne cohérence dans le traitement des dossiers, l’exécutif a souhaité qu’en tant que collaborateur du cabinet de la présidence, je puisse être une véritable interface entre l’administration décentralisée et lui, et ainsi permettre d’avancer plus rapidement sur certains dossiers ou de débloquer plus promptement certaines situations.

Pourquoi avoir mis en place une permanence des élus ?
J.B. : Dans un souci de garantir en permanence la cohérence et la qualité du service public, des élus provinciaux viendront régulièrement tenir des permanences à l’antenne, mais également effectuer des visites de terrain. J’ai obtenu très rapidement l’adhésion des élus provinciaux pour y venir à tour de rôle et ainsi offrir la possibilité aux administrés de la région, quels qu’ils soient, de les rencontrer et d’échanger avec eux. Cette démarche de proximité, cette possibilité d’aller à la rencontre des personnes en utilisant l’antenne administrative et ses agents permettra aux élus de mieux appréhender les réalités du terrain et de trouver ainsi les meilleures solutions possibles aux divers problèmes que peuvent rencontrer nos compatriotes.

Lexique BAE : bureau des actions éducatives DEFE : direction de l’Économie, de la Formation et de l’Emploi DES : direction de l’Enseignement SEF : service emploi-formation SDE : service du développement économique BMIP : bureau de médiation et d’insertion de proximité DC : direction de la Culture DJS : direction de la Jeunesse et des Sports DENV : direction de l’Environnement