La chasse sous bonne garde

Les Calédoniens ont deux grandes passions : la pêche et la chasse. Bien connu des plaisanciers ou des pêcheurs professionnels, les gardes nature sillonnent, depuis déjà une décennie, le lagon et veillent sur ce trésor de biodiversité classé au Patrimoine mondial de l’Unesco. Depuis un an, notre richesse terrestre a désormais de nouveaux gardiens. Ils sont six gardes-chasse, répartis entre Boulouparis et Bourail. Amoureux de nature, ils connaissent parfaitement les zones de chasse, la faune sauvage, les pratiquants de cette activité et possèdent chacun une spécialité qui participe à l’efficience des deux brigades (pose de pièges, récupération des mâchoires de cerfs, utilisation des chiens de chasse pour les battues, etc.). De jour comme de nuit, en semaine comme en week-end, ils parcourent les domaines provinciaux du Mont Dzumac, du parc des Grandes Fougères, du domaine de Deva mais aussi les propriétés privées ayant donné leur accord. Sur le modèle de la police de l’environnement en Métropole, ils veillent au respect de la réglementation concernant la chasse et contribuent à la mise en place d’une gestion durable des ressources cynégétiques.

Gérer durablement la faune sauvage

Travail de proximité, ils sensibilisent les chasseurs aux bonnes pratiques. Comme le résume la présidente de l’institution, Cynthia Ligeard : « Il y a des choses qui ne se font plus. Il y a urgence à protéger la nature si l’on veut continuer à en profiter. Aujourd’hui nous faisons surtout de la prévention mais bientôt il y aura zéro tolérance. » Le rôle des gardes-chasse est donc important puisqu’ils assurent le suivi de la biodiversité terrestre. Protéger les espèces remarquables comme le notou, la roussette ou le collier blanc (pigeon) soumises à une forte pression, modérer les prélèvements de certaines espèces en faisant respecter les périodes de chasse, notamment pour le gibier d’eau, ou procéder à des battues avec la Fédération de la faune et de la chasse de la Nouvelle-Calédonie pour lutter contre la surpopulation d’espèces introduites, comme le cerf, le cochon sauvage ou le lapin. « Ils apportent également leur concours aux forces de police pour lutter contre le vol de bétail puisque c’est un véritable fléau en Nouvelle-Calédonie », a complété Pascal Vittori, 2^e vice-président de la province Sud en charge de l’Environnement lors de la remise de leur assermentation le 27 novembre dernier.

La plupart des chasseurs ont bien accueilli la mise en place de ce nouveau service provincial. Comme le résume Hervé Kiki, président de l’association des chasseurs de Boulouparis : « C’est une bonne chose pour les chasseurs. Les règles doivent être applicables à tous. C’est plus facile de faire respecter la réglementation lorsque c’est avec des visages connus. »

Une action de proximité

Durant plusieurs mois, les gardes-chasse ont reçu une formation dispensée par Claude Barthe, agent expérimenté de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage dont la province Sud est partenaire. Pour ce policier de l’environnement, on ne badine pas avec la sécurité et tout particulièrement pour le maniement des armes. Comme pour les forces de l’ordre, il a formé ces agents provinciaux assermentés aux contrôles des différents usagers des espaces naturels provinciaux. Les habitudes sont parfois dures à changer et les esprits peuvent s’échauffer. Diplomatie et vigilance sont donc de rigueur, même si la très grande majorité des contrôles se déroulent parfaitement bien. « Alexia, la seule fille de l’équipe, est très douée pour imposer le respect et apaiser les possibles tensions, explique Jean-Pierre Bouteiller, garde-chasse expérimenté de la brigade de Boulouparis.

Avec les forces de l’ordre et la justice

Claude Barthe, leur instructeur, les a aussi formés « à faire respecter la réglementation, à dresser un procès-verbal, à délivrer un timbre amende ou encore à remplir un renseignement judiciaire envoyé au Parquet ». « Nous nous sommes d’ailleurs coordonnés avec les gendarmes pour intensifier nos contrôles juste avant certaines manifestations et fêtes de fin d’année. Il y a toujours une augmentation des infractions pendant ces périodes », précise Karl Rolland, garde-chasse du service de la chasse et de la faune sauvage. Les prochaines semaines s’annoncent donc chargées pour ce nouveau personnel provincial.

N’oubliez pas que toutes les personnes désirant chasser sur le territoire de la province Sud doivent posséder un permis de chasse.

Vous pouvez faire directement en ligne votre demande  ou votre renouvellement.