La gestion des déchets, de très nets progrès

Suite à l’adoption du schéma provincial de gestion des déchets en novembre 2012, le premier comité de suivi s’est réuni fin juillet pour faire un point d’étape sur les cinq filières existantes, les différentes opérations menées comme la collecte du stock historique des produits phytosanitaires chez les agriculteurs ou la disparition des huit dépotoirs sauvages. « Dans ces décharges, on trouvait des carcasses d’animaux, des produits dangereux et très polluants. Les gens mettaient souvent le feu et cela produisait des fumées toxiques. La fermeture de ces lieux a eu un impact très rapide sur l’environnement », a précisé Pascal Vittori, 2e vice-président de la province en charge de l’Environnement lors d’une conférence de presse organisée le 25 juillet dernier.

Dorénavant, les communes sont équipées de centres de tri et de transfert qui couvrent l’ensemble du territoire provincial. Le comité de suivi qui est composé des chambres consulaires, de l’ADEME, des syndicats intercommunaux de l’agglomération et de brousse (SIGN et SIVM), des mairies, des associations de protection de l’environnement et de défense de l’intérêt des consommateurs, a pu apprécier les bons résultats des cinq filières de responsabilité élargie du producteur (REP) mises en place depuis cinq ans (huiles, batteries, pneus, piles, véhicules). D’autres filières devraient prochainement voir le jour pour les déchets d’équipements électriques et électroniques, les emballages, les déchets organiques comme les boues des stations d’épuration ou encore les déchets inertes (matériaux provenant des chantiers du BTP).

Mais ce rendez-vous annuel a aussi été l’occasion de réaffirmer la volonté provinciale dans la gestion des déchets. Elle y consacre 200 millions annuellement et environ 1 milliard supplémentaire sur cinq ans dans le cadre de la convention 2011-2015 qui la lie à l’ADEME. « Tous ces dispositifs sont parfois vécus par la population comme une contrainte mais ce n’est évidemment pas cela. Il faut maîtriser et limiter notre production de déchets si on ne veut pas que notre île devienne un dépotoir », a insisté Cynthia Ligard, présidente de la Province. Eric Gay, maire du Mont-Dore très impliqué dans ce domaine, pense que l’évolution des mentalités, par exemple pour le tri des déchets, passe par la jeunesse. « Il faut prévoir un volet éducatif auprès des enfants comme je le fais dans ma commune. » Les mentalités évoluent doucement mais déjà de nombreuses entreprises ou d’éco-organismes ont compris l’intérêt d’investir dans cette activité. « J’ai été, par exemple, contacté par un entrepreneur qui souhaite recycler le verre, a ajouté Pascal Vittori. La gestion des déchets est un secteur créateur d’emplois. » Les projets ne manquent avec le développement du compostage domestique ou encore la mise en place d’une recyclerie qui alliera insertion professionnelle et valorisation des déchets.