La Province dote les communes de moyens exceptionnels pour lutter contre l’insécurité
Actualité publié(e) le 29/10/2012La Province vient de débloquer une enveloppe exceptionnelle de 270 millions pour les communes, ce qui porte à près de 500 millions la somme consacrée à la sécurité et la prévention en 2012. |
La sécurité est une préoccupation majeure des Calédoniens, en particulier des habitants du Grand Nouméa qui sont les principales victimes des actes de délinquance. Aux côtés de l’Etat et des communes, la Province a consenti un effort considérable pour lutter contre toutes les formes d’incivilités et de criminalité. Elle vient de débloquer une enveloppe exceptionnelle de 270 millions pour les communes, ce qui porte à près de 500 millions la somme consacrée à la sécurité et la prévention en 2012. Cet effort sera poursuivi l’année prochaine. « Nous ne pouvons obtenir une lutte contre la délinquance qu’avec un effort consenti par chacune des collectivités et une prise de conscience globale », a assuré Gaël Yanno, 1er adjoint de la ville de Nouméa. Cette collaboration va être renforcée. On ne peut que s’en féliciter. »
Ainsi les mairies pourront équiper leur police municipale, recruter de nouveaux agents, accroître leur réseau de médiateurs ou de coordinateurs de nuit chargés de la sécurisation des quartiers et de la prévention ainsi que la poursuite des programmes de vidéo-protection au sein de l’agglomération. Pour Païta qui ne possède pas de police municipale, elle renforcera son dispositif de médiateurs grâce à la subvention provinciale. Les communes de brousse n’ont pas été oubliées. « Nous avons déjà embauché une garde-champêtre qui vient épauler le travail de la gendarmerie et qui permet d’assurer la tranquillité de nos concitoyens. Une deuxième personne pourra bientôt être embauchée », s’est réjouit Alain Lazare, 1er vice-président de l’assemblée de la province Sud et maire de Boulouparis. Sur appels à projet, les communes de brousse bénéficieront d’une aide financière pour leurs programmes liés à la sécurité.
Pour compléter cette contribution, la Province généralisera le dispositif des auxiliaires de proximité portant leur nombre à une centaine pour la rentrée 2013. Ces agents provinciaux participent sous le contrôle des polices municipales, à la mission générale de prévention des actes de délinquance et d’incivilités et à la lutte contre les troubles à la tranquillité publique. |
Occuper le terrain
Pour compléter cette contribution, la Province généralisera le dispositif des auxiliaires de proximité portant leur nombre à une centaine pour la rentrée 2013 (contre 55 actuellement sur la seule ville de Nouméa). Engagés dans le cadre du Programme provincial d’insertion citoyenne (PPIC), ces jeunes se forgeront une première expérience professionnelle qui leur offrira un tremplin rapide vers un emploi pérenne. Ces agents provinciaux participent sous le contrôle des polices municipales, à la mission générale de prévention des actes de délinquance et d’incivilités et à la lutte contre les troubles à la tranquillité publique. Les auxiliaires de proximité effectuent des patrouilles à pied ou en VTT et contribuent ainsi à prévenir les actes délictueux, les conduites à risques et veillent à maintenir le lien social.
Leurs missions quotidiennes, effectuées en tenue, visent à sécuriser les lieux à forte fréquentation et ceux particulièrement exposés : abords des établissements scolaires, zones de commerce, gares routières et arrêts de bus, parkings de grandes surfaces, zones d’habitat social…
Afin d’éviter l’oisiveté des jeunes, chaque commune multiplie les initiatives pour leur proposer des animations sportives et culturelles. La prévention est l’autre volet de la lutte contre la délinquance. « Il ne s’agit pas de stigmatiser les jeunes mais bien de soutenir la jeunesse qui est l’une des priorités de la Province », a rappelé Cynthia Ligeard, présidente de l’institution.
« Nous allons étoffer le rôle de conseils de quartier instaurés au Mont-Dore pour agir en proximité dans les quartiers », a détaillé Eric Gay, pour la communes du Mont-Dore.
Les maires de l’agglomération souhaitent intensifier la présence de leurs agents municipaux dans les quartiers pour rassurer la population et notamment surveiller les équipements publics. Et en premier lieu, les écoles qui sont souvent la cible d’actes de vandalisme. À travers le syndicat intercommunal du Grand Nouméa, les mairies entendent également mutualiser leurs efforts dans certains secteurs limitrophes comme les tours de Saint-Quentin ou Normandie. Cette présence constante dans les quartiers doit aussi avoir un effet rassurant sur les habitants pour enfin se sentir bien chez eux.
270 millions supplémentaires pour la sécurité
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Sécurité routière, l’affaire de tousLa délinquance routière est l’autre axe majeur développé par la Province dans le cadre de son programme lié à la sécurité. Chaque année, elle consacre 2 milliards à la sécurisation de son réseau routier. Parce que la vitesse excessive est la cause de nombreux accidents et source de conduites à risque, un programme de déploiement de radars dits pédagogiques va être réalisé sur le réseau routier. « L’insécurité routière concerne tout le monde. Cela appelle chacun à la responsabilité », a insisté Cynthia Ligeard. L’idée est bien une prise de conscience chez les automobilistes. Les radars seront installés à des endroits où le dépassement de vitesse a été souvent constaté. En concertation avec les communes, ces installations pourraient également être généralisées aux abords des établissements scolaires. Autre fléau de la délinquance routière : l’alcool. En partenariat avec l’association APAA (Association pour la Prévention des Abus d’Alcool), des distributeurs d’éthylotests seront distribués dans les bars et les boîtes de nuit. Il s’agit d’inciter les jeunes (18-35 ans) à avoir le réflexe de tester son état d’alcoolémie avant de conduire. Enfin, la province Sud va accorder une dotation exceptionnelle de 2 millions pour financer l’achat d’éthylotests électroniques et d’éthylomètres embarqués pour la police nationale et la gendarmerie afin d’intensifier les contrôles d’alcoolémie. |
Texte: Émilie Baptiste
Photos: Fabrice Wenger