Le SMTU passe la vitesse supérieure

Au volant de son véhicule, coincé dans les bouchons, on partage aisément le même constat que le Syndicat mixte des transports urbain (SMTU) et l’exécutif de la province Sud : il faut améliorer les conditions de déplacement. Ils sont une condition sine qua non du développement économique et représentent également un enjeu en terme d’aménagement du territoire. « La réflexion sur les transports est indispensable si l’on veut conserver une capacité à étendre, à urbaniser l’agglomération », explique Gil Brial, président du SMTU et troisième vice-président de la province Sud.

Améliorer la circulation

En 2009, la province décide de lancer un travail à deux phases. Le premier, à court terme, consiste à améliorer rapidement les conditions de circulation au travers de grands chantiers comme celui de l’Etrier ou encore du rond-point Berthelot. « Cet effort n’avait jamais été fait avant, note Pacasl Vittori, 2e vice-président de l’institution. Avec cinq milliards de francs, on dépense par an ce qui était dépensé sur une mandature ».

Le second, avec un objectif de moyen terme, consiste à mettre en place Néobus, le Transport en commun en site propre. « Le plan de déplacement de l’agglomération nouméenne a montré l’importance d’en finir avec le tout voiture. C’est une responsabilité politique prise par les quatre communes de l’agglomération avec le soutien important de l’Etat, souligne Pascal Vittori. Nous nous dirigeons vers un transport en commun plus sûr, plus efficace, plus confortable et surtout plus régulier. »

Changer les comportements

Cette révolution des habitudes passera par la création des voies réservées. A la manière d’un tramway, les bus rouleront sur des voies qui leur seront propres, ce qui assurera un gain de temps considérable pour les usagers. Néobus présente un autre avantage : il est environ deux fois et demie moins cher que le tramway.

S’il est moins onéreux, l’investissement global reste conséquent, à la mesure des changements espérés. D’ici à 2017, date de la mise en service des premiers bus, 26 milliards seront injectés dans l’économie calédonienne pour ce projet qui s’inscrit dans une démarche de développement durable. Il soutiendra également la croissance économique (90 % de l’investissement profitera aux entreprises locales). Car Néobus, ce ne sont pas seulement des bus, c’est aussi un travail sur l’environnement des lignes. Treize pôles d’échanges, six parcs relais ainsi que les aménagements alentours sont inscrits au programme des travaux.

Impliquer la population dans le projet

Mais avant d’enclencher la machine, la province Sud souhaite consulter la population et pas seulement les deux cibles principales visées par Néobus. « Notre première cible, ce sont les usagers de Karuïa et de Carsud qui n’ont pas d’autre choix que de prendre le bus. La seconde cible, et c’est là que se fera la révolution, sont les personnes qui viennent travailler à Nouméa et laissent leurs voitures stationnées toute la journée. Mais cela ne peut marcher que si les Calédoniens sont associés au projet et qu’ils se l’approprient », insiste Gil Brial. C’est la raison pour laquelle l’exécutif provincial a souhaité lancer une grande consultation ouverte à l’ensemble de la population. Chacun est invité à venir y partager ses idées mais aussi ses attentes.