Huit jeune du quartier de Rivière-Salée ont participé à l’opération SOS Mangrove. Un chantier de nettoyage aux allures de réinsertion.
Huit jeunes du quartier de Rivière-Salée ont participé à l’opération SOS Mangrove. Un chantier de nettoyage aux allures de réinsertion.
La Journée mondiale de l’environnement a marqué le début d’une nouvelle aventure pour huit jeunes de 18 à 25 ans en difficulté. Durant un mois, ils ont prêté main-forte à l’association des Gaïacs et à l’Association pour la sauvegarde de la nature néocalédonienne (ASNNC) pour évacuer des déchets qui avaient été stockés au coeur de la mangrove de Rivière-Salée. « Nous avions ramassé les déchets en janvier dernier par sacs de 100 litres, mais nous ne pouvions pas les sortir tout seuls », explique Monique Lorfanfant, vice-présidente de l’ASNNC. C’était physiquement impossible ! » À travers cette action financée par la province Sud, SOS Mangrove a su associer problématiques environnementales et sociales. « C’est ce que nous voulions faire depuis longtemps, et les résultats dépassent nos espérances, s’enthousiasme Monique Lorfanfant. Les jeunes accrochent vraiment ! » Georgy Adjouhgniop, président de l’association des Gaïacs, est, lui aussi, fier de ses recrues. « Je suis très content d’eux. Ils sont très motivés et forcent le respect. » Un plaisir partagé par les jeunes… « Chaque jour, on apprend des choses sur la mangrove », confie Matthias, 18 ans. Sitôt la phase nettoyage terminée, l’équipe a commencé à construire un mur en vue du futur sentier éducatif prévu le long de la lagune.
Action inscrite dans un projet global « Nouméa est l’une des seules villes au monde où il reste une telle mangrove enclavée dans une zone urbaine, indique Monique Lorfanfant. On y trouve des palétuviers de plus de 300 ans et elle abrite environ 46 espèces d’oiseaux différentes. » Un véritable poumon vert qui s’étend sur 30 hectares au coeur de la cité, mais dont l’odeur nauséabonde révèle l’asphyxie. D’où, d’ailleurs, le nettoyage en cours… « Cette opération s’inscrit dans un projet plus global de réhabilitation et de revalorisation du site, précise Laurence Bachet, chargée des espèces emblématiques et des écosystèmes patrimoniaux à la direction de l’environnement. Nous travaillons de concert avec les associations et la mairie. » Monique Lorfanfant espère que l’action sera pérennisée. « Le but est de garder les jeunes avec nous, car il y a encore pour trois à quatre ans de travail. »