Dans le cadre de la mission OSEO, Eric Verkant, directeur général adjoint pour l'outremer a visité mardi 24 avril, la station aquacole de Saint-Vincent à Boulouparis.
L’occasion pour le représentant OSEO de rencontrer la jeune entreprise SEA, spécialisée dans l’élevage des bêches de mer et de se rendre compte du potentiel de développement économique qu'offrent les ressources marines calédoniennes.
Nelly Wabete (à gauche) chercheur en ecophysiologie à l'IFREMER présente les travaux de recherche menés par l'IFREMER à la station aquacole de Boulouparis
La rencontre avec les acteurs économiques a débuté par la visite des laboratoires de la Technopole située à Boulouparis. Ce fut sous l’impulsion de la province Sud, qu’une Technopole a vu le jour en décembre 2011. Début 2012, l’Agence de Développement Economique de la Nouvelle-Calédonie (ADECAL) s’est vue confier la gestion de deux laboratoires de transfert technologique (la station aquacole provinciale de Saint-Vincent et le centre de développement aquacole de Koné). L’objectif étant d’apporter à la filière aquacole les moyens de son développement technologique. Mais au-delà des missions techniques, la Technopole de l’ADECAL se voit également confier une mission d’accompagnement et de soutien aux entreprises innovantes. Jean-Michel Arlie, le directeur général de l’ADECAL souligne : « Le premier objectif de la Technopole est de développer la filière aquacole et pour cela favoriser la diversification. Cela fait partie de l’une des cinq thématiques prioritaires dont la valorisation des ressources marines.»
Présentation de la Technopole au représentant d'OSEO.
« Une approche par la demande »
Dans la station de Saint-Vincent, plusieurs espèces sont actuellement en étude : les crabes, les crevettes et les picots. La technopole a un rôle de veille technologique et d’appui aux transferts de technologie. Elle est essentiellement orientée vers la recherche et le développement afin d’aider in fine, les entreprises locales à accroître leur compétitivité et de susciter l’émergence de projets innovants. C’est en cela que le partenariat d’OSEO est vivement souhaité par la province Sud. Spécialisée dans le financement de l’innovation et de la croissance des PME, OSEO, entreprise publique française, possède plusieurs produits financiers dédiés à l’innovation. Il ne s’agit pas d’un catalogue d’aides à l’innovation mais plutôt « d’une approche par la demande » comme le précise Eric Verkant directeur général adjoint OSEO, outremer. Et matière d’innovation en Nouvelle-Calédonie, ce n’est pas tant la création d’un nouveau procédé technique ou innovant que d’une adaptation au niveau local d’une technologie déjà existante. Le représentant d’OSEO explique sa démarche : « Ce qui m’intéresse, c’est d’aider les entreprises à se développer économiquement. A partir de la recherche, il s’agit de trouver des modèles économiques viables pour créer des emplois. L’appui aux PME pour l’innovation consiste en un partage de risques avec d’autres partenaires, sous-forme de subventions ou de prêts. » Le partenariat entre la province Sud et OSEO sera effectif avant la fin de l’année. Les premiers dossiers pourront être montés assez rapidement et le délai d’instruction se situe entre trois à quatre mois.
SEA : une entreprise d’avenir
La visite de la station aquacole de Saint-Vincent s’est poursuivie avec la rencontre de l’entreprise privée SEA spécialisée dans l’holothurie (bêche de mer). Cette dernière est située géographiquement à côté de la station. Elle est gérée par Sophie Costa et Roger Galliot. L’objectif de l’entreprise est de produire des bêches de mer destinés principalement au marché asiatique très demandeur. Au-delà de l’intérêt économique, ce projet s’inscrit dans une logique de développement durable. Il s’agit de développer une véritable filière d’élevage. L’aide d’OSEO pourrait permettre à l’entreprise SEA d’investir dans la recherche et le développement. L’entreprise répond tout à fait aux critères innovants d’OSEO dans le sens où c’est une production créatrice de valeur et de richesse en particulier dans une commune de l’intérieur et en associant à sont activité les populations les moins favorisées. Elle répond à une logique en faveur développement durable et de la préservation de la biodiversité pour un enrichissement harmonieux de la Nouvelle-Calédonie.