Objectif : pérenniser la filière hippique grâce aux retombées du PMU. Nicolas Metzdorf, président de la commission du Développement rural de la province Sud, et Sonia Backès, membre du gouvernement en charge de l’agriculture, ont sillonné toute la province à la rencontre des éleveurs et des entraîneurs de chevaux de course durant deux mois.
« La filière équine pèse plus de deux milliards dans l’économie calédonienne. C’est une filière que l’on ne doit pas abandonner, insiste Nicolas Metzdorf, président de la commission du Développement rural. Nous allons à la rencontre des éleveurs, des entraîneurs de chevaux et des sociétés de course pour se rendre compte de leurs problématiques et répondre à leur demande. La province Sud compte bien s’appuyer sur les retombées financières du PMU, arrivé sur le territoire pour la Coupe Clark en août dernier, pour venir en aide à ce secteur qui connaît de grandes difficultés ». Dans ce domaine comme dans tant d’autres, les compétences sont partagées entre le Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie et la province Sud. Les élus Nicolas Metzdorf et Sonia Backès ont donc décidé de faire des visites conjointes.
Professionnaliser le monde hippique
Lors de cette 5ème visite, le même constat : des hommes et des femmes passionnés qui sont souvent découragés face aux charges qu’ils supportent. « J’ai pensé tout arrêter l’année dernière », lâche Glenn Léonard, éleveur et entraîneur de chevaux qui s’est pourtant installé récemment au Cap (Bourail). L’achat de chevaux, la réalisation des paddocks, le van pour les transporter sur les champs de course, la nourriture ainsi que les frais vétérinaires génèrent d’importantes dépenses.
Aujourd’hui, il faut faire venir un jockey d’Australie ou de l’île Maurice pour la saison hippique. Les éleveurs se chargent de son permis de séjour et de travail, de lui fournir un logement et évidemment de le rétribuer. « Lorsque l’on gagne une course, on peut espérer payer la nourriture des chevaux sur l’année et parfois le vétérinaire », précise Glenn Léonard mais les comptes sont déficitaires ».
La bouffée d’oxygène du PMU
Même son de cloche du côté de chez Karl Homboe : « Nous avons tous, à un moment donné, baissé les bras mais heureusement Charles (Ohlen) a toujours été là pour nous soutenir ». Le président de l’Association des propriétaires, entraîneurs et éleveurs de galop (APEEG) connaît bien les difficultés des élevages calédoniens. Il souhaite que « la génétique métropolitaine que nous utilisons depuis des années en Nouvelle-Calédonie est très appréciée des éleveurs australiens et néo-zélandais. Nous pourrions valoriser notre élevage et la performance génétique de nos chevaux en l’exportant vers nos voisins. »
L’installation récente du PMU est vécue dans le monde hippique comme une véritable bouffée d’oxygène. « La première étape serait la création d'un Conseil du cheval qui regrouperait l’ensemble des acteurs du monde équestre, nous en discuterons lors de l'atelier équin des Assises provinciales du développement rural, qui se tiendra le mercredi 29 octobre au centre administratif de la province Sud, indique Nicolas Metzdorf.
Cette volonté commune de la province Sud et du Gouvernement va permettre de soutenir le monde du cheval mais, plus encore, de préserver tout un pan de la culture calédonienne.
Les retombées concrètes du PMU
Depuis le mois d’août, le montant quotidien des paris ne cesse de progresser et s’élève déjà à 700 000 francs par jour. De nouveaux points de vente devraient prochainement s’ouvrir, faisant encore augmenter ce chiffre. 75 % des gains sont reversés aux parieurs et 20 % à la filière équine, avec 95 % pour le monde hippique et 5 % pour la filière équestre. « Sur ces 20 %, 80 % des retombées du PMU seront alloués aux provinces qui se chargent de redistribuer l’argent récolté pour la structuration de la filière », précise Nicolas Metzdorf. « Le reste servira à l’entretien des hippodromes ainsi qu’aux éleveurs et aux propriétaires », complète Sonia Backès.
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