Pascal Vittori à l’écoute des éleveurs porcins

Philipp Delathière, gérant de la Société Civile Agricole (SCA) Ouassio à Tontouta, expose à Pascal Vittori
et Philippe Severian, directeur de la direction du Développement Rural de la Province,
les difficultés auxquelles les éleveurs sont confrontés.

« La filière porc, aujourd’hui, est classée en marché saturé, explique Pascal Vittori. Pourtant, le marché est en hausse et nous n’arrivons pas à répondre à la demande. Nous rencontrons donc les éleveurs pour comprendre quelles sont leurs difficultés et réfléchir aux mesures à prendre pour améliorer les élevages et répondre à cette demande. »

La Province souhaite aider les éleveurs à développer leur entreprise, et faire en sorte qu’ils puissent investir dans des bâtiments pour produire davantage. Une production qui se développerait sans agrandir sa surface d’élevage entraînerait, en effet, une trop forte densité de population animale, qui, d’une part, empêcherait les animaux de grandir correctement, d’autre part, engendrerait des risques sanitaires importants.

L’OCEF est l’établissement qui s’occupe de récupérer les porcs, de les abattre puis de distribuer la viande. Sa mission est de réguler le marché pour protéger l’élevage local. Pour ce faire, il a, en 1990, réparti des quotas entre les différents éleveurs. Un quota correspond à 35 cochons par an. Jusqu’à présent, il s’agissait pour l’OCEF de gérer 10 000 porcs dans le Sud, soit l’équivalent de 300 quotas. Mais, l’année dernière, la demande des consommateurs a augmenté et l’OCEF a dû récupérer en province Sud 4 000 porcs supplémentaires, non comptabilisés dans les quotas.

Sur un plan purement technique, un cochon grossit d’environ 1 kilo par jour. Son poids idéal est atteint lorsque la carcasse pèse entre 85 et 95 kilos. Au-delà ou en deçà, le cochon n’est pas dans les normes du marché et se vend plus difficilement. Pour garantir la qualité de la production, les cochons doivent donc être engraissés selon un savoir faire précis.

Lorsque la demande augmente de manière imprévue, les petites structures n’ont pas toujours la réactivité nécessaire et ce sont souvent les grandes, mieux équipées, qui arrivent à fournir la viande supplémentaire. Afin que les petits éleveurs puissent répondre à cette demande, il faudrait qu’ils augmentent leur surface de production, ce qui implique des investissements. Une situation loin d’être simple, comme l’explique Philip Delathière, gérant de la Société Civile Agricole (SCA) Ouassio à Tontouta : « Moi qui suis petit éleveur, lorsque je vais à la banque pour demander un crédit de 35 millions de francs qui me permettrait d’investir dans des bâtiments, avec un seul quota OCEF, je ne suis pas crédible. »

Le chiffre
Seulement 10% d’importation de viande, un taux d’importation qui pourrait être encore un peu réduit.

Texte: Sydélia Guirao
Photo: Fabrice Wenger