Questions à Jacques Fourmy, directeur de l’environnement

Les 26 et 27 mai l'auditorium de la CCI a accueilli un colloque sur la communication verte. Au programme, des discussions sur des nouvelles approches et des nouvelles pratiques en ce qui concerne la communication environnementale en Nouvelle-Calédonie. À cette occasion, Jacques Fourmy, nommé directeur de l'environnement depuis le 1er Mars 2011 nous parle de son service, partenaire dans cette initiative collective.

Vous avez pris la direction de l'environnement (DENV) il y a seulement quelques mois, que pensez-vous des enjeux environnementaux en Nouvelle-Calédonie ?

C'est une question très large !
La Nouvelle-Calédonie en général et la province Sud en particulier est dotée d'un patrimoine culturel et naturel très riche et il y a toujours beaucoup à faire en matière d'environnement, terme qui recouvre un spectre très large de la conservation de la biodiversité à la gestion de nos déchets par exemple. En même temps elle connaît un développement économique et social significatif. A mon sens, et la Nouvelle-Calédonie étant un territoire clôt au milieu de l'océan, il m'importe de comprendre le regard que porte la société insulaire sur la notion d'équilibre entre les besoins croissants de la société à satisfaire et les ressources naturelles disponibles y compris pour un cadre de vie acceptable.
Cette approche me conduit à rechercher comment contribuer à concilier les différentes richesses du pays, et notamment son environnement remarquable avec les aspirations humaines (développement, emploi, économie).

Au final, l'enjeu important est celui de la transmission du patrimoine calédonien tout en recherchant le point d'équilibre avec un développement économique, industriel et social harmonieux aujourd'hui.

Je dois dire qu'à mon arrivée à ce poste, j'ai été impressionné par tout ce qui avait déjà été accompli par le passé. Plus près de nous, l'adoption du code de l'environnement, l'inscription du lagon dans le patrimoine mondial ou encore la construction d'une stratégie commune de gestion des déchets sont des étapes marquantes et autant d'acquis sur lesquels nous pouvons poursuivre nos actions.

En ce moment justement, on parle beaucoup de la protection du lagon. Quelle est votre opinion sur cette démarche ?

Elle ne peut être que favorable et je suis impressionné par l'adhésion du plus grand nombre sur cet enjeu ! Le lagon est une nécessité vitale pour le territoire. Il représente à la fois un milieu naturel indispensable, une ressource alimentaire, avec la pêche, un atout économique grâce au tourisme et aux loisirs nautiques qui s'y exercent. Le lagon c'est également une superbe vitrine de la Nouvelle- Calédonie sur le monde et comme je le disais au colloque la semaine dernière, cela renforce notre responsabilité envers sa protection et sa conservation. En effet, ce n'est pas seulement pour nous que nous devons gérer le lagon et ses ressources, mais aussi pour le monde entier au titre du patrimoine de l'humanité.

En ce qui concerne les démarches de protection et de gestion possibles, je rejoins celles et ceux qui pensent que les problèmes doivent être souvent traités à la source, depuis le milieu terrestre. Comme le lagon devient le réceptacle de notre activité terrestre, il faut que nous maitrisions ce que nous rejetons (les déchets par exemples). La DENV réorganise actuellement ses moyens afin d'être plus transversale sur la protection des espaces marins, littoraux et terrestres.

Quels sont les prochaines missions, et évènements marquants pour l'année à venir ?

Les autorités provinciales ont ciblé leurs ambitions autour de la conservation et la valorisation du patrimoine naturel et de la maîtrise de notre empreinte écologique liées à nos activités.
Dans ce cadre, les priorités demeurent multiples et complémentaires pour parvenir à concilier notre mode de vie avec notre environnement.
Parmi celles-ci émergent à court terme la concrétisation de nos efforts sur la gestion des déchets, exercice partenarial entre le secteur public et privé. Autre mission d'importance, nouer durablement les concertations avec le secteur industriel pour maîtriser et réduire les impacts sur le milieu naturel eau, air, sol, et continuer à créer des passerelles entre les acteurs du code minier et ceux du code de l'environnement.

Nous devons également continuer de proposer au grand public des sites naturels aménagés agrémentés de prestations de découvertes, de pédagogie et de loisirs qui leur permettent d'entrer en communion avec les espaces naturels qu'ils traversent.

Pour conclure, je dirais que la DENV, avec bien d'autres acteurs publics, privés et associatifs, porte la responsabilité de susciter et d'accompagner le changement pour une relation plus responsable et équilibrée entre notre mode de vie moderne et les ressources naturelles dont bénéficie la province Sud en particulier.

Rien ne peut se faire seul et la DENV doit jouer son rôle moteur auprès de ses autres partenaires.

Pour plus d'informations:

La direction de l'Environnement
Le patrimoine mondial
Le code de l'environnement