Recyclons nos déchets organiques

L’expérience de François Le Borgne, ingénieur au bureau de l’environnement industriel et des ICPE de la direction de l’Environnement :

« Je réalise mon compost depuis que j’ai un jardin, c’est-à-dire depuis 10 ans. J’améliore ainsi la santé de mon potager sans recourir aux produits chimiques. Avec cette démarche, tu fais des économies et tu réduis ton impact sur l’environnement. Plutôt que de stocker dans une poubelle de la nourriture qui fermente et qui pourrit, je préfère valoriser mes déchets alimentaires qui enrichissent mon jardin. Je stocke dans un récipient hermétique, les restes de repas,  mes déchets de légumes, de fruits et de viandes puis je les dépose dans mon composteur.

Un composteur qui fonctionne bien ne produit pas d’odeur et cela permet également de canaliser les nuisibles à l’extérieur de la maison. J’ai choisi un modèle fermé qui occupe moins d’un mètre carré au sol. J’humidifie mon compost en utilisant l’eau de rinçage des assiettes et des plats que nous utilisons, avant de les mettre dans le lave-vaisselle.

Et j’ajoute des déchets verts comme la tonte de gazon, les branchages fins et les feuilles mortes ainsi que les cartons non imprimés comme les rouleaux d’essuie-tout ou de papier toilette. Tous les déchets organiques se dégradent mais à des vitesses différentes. Je découpe ou je déchiquette les branchages  ou les cartons pour qu’ils se dégradent plus vite. Si certains déchets ne sont pas correctement dégradés, je les remets en haut de mon composteur pour un nouveau cycle. Nous sommes cinq à la maison mais cela ne suffit pas pour remplir mon composteur. Je récupère donc le marc de café au travail et parfois des sacs de déchets verts d’autres résidences.

Autre pratique : je remue le compost. Il faut qu’il soit aéré et homogène. Il me faut environ trois mois pour obtenir un compost mûr. Je l’utilise pour mon potager,  pour le rempotage ou le repiquage des plantes ainsi que pour enrichir mon gazon. Le compost contient de l’azote, du phosphore et du potassium ce qui permet de remplacer les engrais chimiques. La matière et les fibres organiques qu’il contient améliorent la texture du sol au même titre qu’un terreau. »

Les 3 règles du compostage :

1° Variez les apports

Apportez vos restes de cuisine et de jardin en diversifiant le plus possible. Pensez à couper, hacher grossièrement les matériaux avant de les intégrer au compost. Ils se décomposeront plus vite.

2° Brassez les matières

Ne tassez pas le compost et mélangez-le régulièrement. C’est aussi le meilleur remède contre les mauvaises odeurs.

3° Surveillez l’humidité

Placé en dessous d’un arbre, à l’abri du soleil, le compost ne doit être ni sec, ni gorgé d’eau.

Le compost et toute la vie qu’il abrite fertilisent le sol, favorisent le développement des racines et améliorent l’infiltration et la rétention de l’eau. Ainsi vos plantes sont nourries, plus solides et ont moins besoin d’être arrosées.

Un compost mûr (entre 3 et 6 mois) se caractérise par un aspect homogène et une agréable odeur de terre de forêt.