Salon de l’Agriculture : une expérience enrichissante pour nos agriculteurs

Invitée par le Parlement Européen et la Province Sud, une délégation d’agriculteurs issus de toutes les communes de la Province et accompagnée de la présidente de la Commission du Développement rural Nicole Andrea Song, a effectué le grand saut pour Paris. Au programme : l’impressionnant Salon de l’Agriculture, qui vient de se tenir et réunit professionnels de l’agriculture de Métropole et d’ailleurs.

La dégustation de cerf proposée sur le stand de la Nouvelle-Calédonie a attiré de nombreux visiteurs.

Outre l’expérience unique que représente un tel déplacement pour des éleveurs et maraîchers dont certains mettent le pied en Europe pour la première fois, le voyage permet de confronter les professionnels à d’autres pratiques et problématiques.

« Le but est de voir ce qui se fait dans d’autres régions, explique l’éleveur Lorenzo Rossard, originaire de Poya Sud. Les éleveurs de France Métropolitaine ne connaissent pas les mêmes conditions que nous, mais c’est toujours intéressant de pouvoir échanger, et de voir comment ils travaillent : les nouvelles races, l’adaptation de nouvelles techniques… » C’est par exemple l’occasion de se documenter sur la génétique, dans l’éventualité d’amener un plus à l’élevage, comme le suggère le maraîcher et éleveur  Charlie Moglia. Ou, pour Jean-Jacques Prothais, président de l’association Bio Caledonia, de tisser des liens avec des groupements d’agriculture biologique métropolitains.

C’est la première fois que Kalinka Persan, exploitante maraîchère originaire de Bourail, se rend à Paris. « Pour nous petits producteurs d’une petite île, c’était inimaginable de visiter un tel salon, s’enthousiasme-t-elle. On a visité le marché de Rungis, et quand je vois la qualité des produits présentés, je me dis qu’en Calédonie on a encore des efforts à accomplir. » De quoi renforcer la motivation de ces invétérés passionnés…

Pour Pascal Vittori, deuxième vice-président de la Province Sud, cette immersion dans un contexte où les techniques de production sont plus développées, offre l’occasion aux agriculteurs calédoniens de s’inspirer de leurs homologues métropolitains. « Il y a un certain nombre de choses que l’on souhaite mettre en place en Nouvelle-Calédonie, notamment le système des AMAP [Associations pour le maintien d’une agriculture paysanne], qui assure la vente directe du producteur au consommateur pour permettre au producteur de gagner plus d’argent et d’être mieux récompensé de ses efforts. »

Lors d'un discours donné à la Maison de la Nouvelle-Calédonie devant les membres de la délegation provinciale participant au salon, Nicolas Andréa-Song, présidente de la commission du Développement rural,  expliquait que  « Le fait de venir au salon, c'est une occasion de découvrir plusieurs choses, et d'abord cette grande nation à laquelle nous sommes attachés. C'est également un autre mode de découverte, humaine cette fois. Nous avons appris à nous connaître, à nous apprécier, et c'est une véritable richesse que nous allons ramener au pays. Je voudrais féliciter les exposants parce que c'est un gros travail d'être sur le Salon de l'Agriculture : beaucoup de travail en amont, pendant, après... ».

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Texte: Sylvain Derne
Photos: Maison de la Nouvelle-Calédonie