Pour la deuxième année consécutive, la Journée mondiale de la contraception s’est invitée en province Sud. L’occasion pour le Centre de conseil familial (CCF) de relancer la discussion
Pour la deuxième année consécutive, la Journée mondiale de la contraception s’est invitée en province Sud. L’occasion pour le Centre de conseil familial (CCF) de relancer la discussion sur cette problématique.
Sandrine Mathieu, assistante sociale et Brigitte Lèques, médecin au Centre de conseil familial de la province Sud.
Un chiffre inquiète les professionnels. Il provient d’une enquête sur les comportements à risque des jeunes, réalisée en 2008, par l’INSERM, sur tout le territoire. Elle révèle que pour 53 % des femmes de 16 à 25 ans interrogées, la première grossesse n’est pas désirée. L’objectif de la province Sud est de faire baisser ce chiffre. Afin, justement, que cette première grossesse puisse être librement choisie, elle a mis en place, via la DPASS et le CC F, les outils nécessaires : information sur la contraception, écoute, accueil, gratuité des consultations et des prescriptions, confidentialité.
Problème de société Pour Brigitte Lèques, médecin, et Sandrine Mathieu, assistante sociale, toutes deux du CC F, « le problème lié à la contraception apparaît de plus en plus comme un problème de société et non pas d’accès à la contraception ». Les deux professionnelles sont formelles : « Le sentiment de méfiance vis-à-vis de la contraception et des professionnels de la santé est très présent parmi la population calédonienne. Beaucoup de peurs perdurent, liées à l’utilisation de l’implant, du stérilet, à la prise de la pilule. Toutes les femmes ne se sont pas encore approprié ces méthodes qui leur restent étrangères. La tendance est plutôt de laisser faire la nature. » Autant dire que la solution ne dépend pas seulement du travail des professionnels sanitaires et sociaux. L’évolution du rapport à la contraception doit venir de la société tout entière. Les femmes se sentiront plus en confiance et deviendront actrices de leur sexualité quand les idées fausses cesseront d’être véhiculées dans les familles et dans l’entourage des jeunes.
Françoise Bonnet-Crestani
En chiffres...
10 ans seulement que l’avortement est légalisé en Nouvelle-Calédonie
4 538 c’est le nombre de consultations réalisées par le CCF en 2009