Le jeudi 27 janvier, Pierre Frogier, accompagné d’une importante délégation, a rendu visite aux familles des squats de Kawati et du Caillou Bleu, à Koutio.
Il leur a présenté en avant-première son projet de réhabilitation.
Coutume échangée entre Pierre Frogier, président de l'assemblée de la province Sud et Rose Naporapoé, représentant de Kawati.
Des toits en tôle sur des baraques de fortunes, entre carcasses de voitures et amoncellements de déchets divers, c’est là, au squat de Kawati, que 180 familles vivent tant bien que mal. Pourtant, les habitants de cette zone située en face du centre commercial Kenu-in, n’échangeraient pour rien au monde leur « bout de terre » contre un appartement. Malgré le temps peu favorable, la délégation provinciale, suivie des représentants de la commune de Dumbéa et du logement social, a arpenté les sentiers de la zone et a rencontré ses habitants pour échanger et recueillir leurs attentes. « Je suis originaire du Nord, raconte Rose Naporapoé, la représentante de Kawati. Je suis arrivée à 20 ans dans le Sud pour travailler. J’en ai aujourd’hui 65. Je ne peux pas payer de loyer. Nous ne sommes pas contre des aménagements pour améliorer notre vie quotidienne, mais nous voudrions que les autorités tiennent compte de notre mode de vie fait de chasse, de pêche et de solidarité entre les habitants. Nous aimerions avoir des petites maisons individuelles avec, pour chacune, une parcelle de terre afin de pouvoir cultiver. »
« Améliorer la vie quotidienne des habitants de ces zones »
Malgré un temps peu favorable, la délagation provinciale a arpenté les sentiers boueux pour rendre visite aux familles et reccueillir leurs attentes.
Le président de la province Sud a écouté attentivement les doléances des uns et des autres et il leur a présenté un projet porteur d’espoir : « Cela fait quinze ans que nous construisons des habitats sociaux sans avoir pour autant résolu le problème des squats. Aujourd’hui, il nous faut penser différemment. Les familles océaniennes ont du mal à s’épanouir dans un appartement d’immeuble et à adopter un mode de vie à l’occidentale. La province Sud et les communes doivent réfléchir pour améliorer la vie quotidienne des familles qui ont décidé de vivre dans ces zones. » Pas question donc de supprimer ces habitats spontanés pour créer des immeubles sociaux, mais plutôt d’améliorer le confort sanitaire (eau courante, électricité et collecte des ordures ménagères) des familles qui y vivent. Au Caillou Bleu, plusieurs des quelque cent familles qui vivent là ont été confrontées à l’inondation ou à la destruction de leurs cabanes, suite au passage de la dépression forte Vania. D’autres problèmes ont été évoqués comme la sécurité des piétons confrontés aux dangers de la voie express. Sur ce dernier point, la province Sud a confirmé qu’elle travaillait à une solution viable et efficace. Rappelant que « la province Sud regroupe 75% de la population calédonienne alors que ses moyens n’ont pas augmenté », Pierre Frogier a insisté sur le fait que ce vaste projet de réhabilitation des habitats précaires ne pourra être réalisé sans le soutien de l’Etat.
Pour Pierre Frogier, l'urgence est d'améliorer la vie quotidienne des habitants de Kawati et du Caillou Bleu en favorisant leur confort sanitaire.