Un dispositif innovant vient d’être mis en place pour permettre aux parents « défaillants » de réinvestir leur rôle éducatif.
Derrière des enfants en perdition, il y a souvent des parents « défaillants ». Un dispositif innovant vient d’être mis en place pour permettre aux adultes de réinvestir leur rôle éducatif. Le 10 juin, la province Sud, la gendarmerie, la police nationale, les écoles, les communes et la justice ont signé une convention de module de rappel à la responsabilité parentale.
Trois à quatre stages seront organisés annuellement. La province Sud mettra à disposition, durant 400 heures chacun, un éducateur spécialisé et un psychologue de la direction de l’Action sanitaire et sociale.
« Nous travaillons en partenariat très étroit avec les différents services pour une action efficace contre la délinquance des mineurs qui reste stable mais encore inquiétante en Nouvelle-Calédonie. Cette délinquance commence toujours par l’absentéisme scolaire sur fond d’alcool et de cannabis », a expliqué l’initiatrice de ce programme, Claire Lanet, procureur de la République. Durant quatre mois, une dizaine de personnes suivront des ateliers collectifs sur les devoirs des parents dans la scolarité de leur enfant et dans son développement psychique et affectif. Un accompagnement individualisé sera également proposé par le psychologue de la DPASS pour approfondir et modifier les manquements observés. Les mairies accueilleront ces modules dans leurs locaux. La police, l’enseignement et la province mettront à disposition leur personnel pour animer les ateliers. Le premier stage devrait avoir lieu, sur Nouméa, début août.
Alternative à la répression Enfants trop souvent absents de l’école, parents qui ne répondent pas aux convocations du corps enseignant, jeunes qui finissent au commissariat de police, travailleurs sociaux qui détectent des carences éducatives : autant de cas qui entrainent une procédure pénale. Mais parce que la répression n’est pas toujours la solution, ce dispositif devrait permettre à une dizaine de familles par an d’éviter la condamnation. Au terme de ce stage, un rapport psycho-social, réalisé par le psychologue de la DPASS, sera remis au procureur. Il décidera ou non de poursuivre pénalement la famille, au regard de l’article 227-17 du Code pénal sur la responsabilité parentale. Pierre Frogier, président de l’assemblée de la province, a tenu à saluer «cette initiative très humaine» qui propose des mesures alternatives pour lutter efficacement contre les carences éducatives et affectives de certains enfants et ainsi éviter la délinquance juvénile. Texte : Emilie Baptiste Photos : Fabrice Wenger