Loin des battles, la Quinzaine du Hip Hop offre un espace d’échange et de réflexion. A l’approche du Référendum 2018, il a semblé opportun aux acteurs du mouvement hip-hop calédonien de se questionner sur la notion du vivre-ensemble.
L’ambiance était posée à la causerie organisée dans le cadre de la Quinzaine du Hip Hop. Il y a un temps pour danser, slamer, rapper et un temps pour discuter, se questionner. C’est ce temps de parole et de partage que les acteurs investis dans le mouvement hip-hop calédonien se sont donnés lundi soir au Centre Culturel Tjibaou. La question est simple : « Quelle est la place du hip-hop calédonien en 2018 ? » Elle implique le concept du vivre-ensemble.
Lomes, Simane, Abel, Clancy, Goti et Marvin sont venus témoigner de leur parcours fait de rêves, d’espoir et de soif de se dépasser. Pas toujours évident pour ces jeunes artistes de vivre de leur passion et ils le savent. « C’est une passion avant tout ! Si l’on le faisait pour l’argent, on aurait arrêté depuis longtemps, »affirme Marvin, rappeur membre de l’association Dix vers Cités. Au Rex où il anime un atelier de Musique Assistée par Ordinateur, il tente de jouer le rôle de grand-frère pour les plus jeunes. « Notre société se focalise toujours sur ce qui va mal, rarement sur ce qui marche. Je montre aux jeunes qu’avec une bonne vibe on peut aller plus loin. » Un accompagnement, une transmission de valeurs véhiculées par la culture hip-hop. « C’est un mouvement multiculturel qui existe partout dans le monde. Ce qui le caractérise, c’est le respect entre les membres qui le composent. Sa devise résume à elle seule, le vivre-ensemble : peace, love, unity and having fun ! » renchérit Goti, ancien membre de Résurrection Crew et rappeur.
« Tous responsables »
Et ces « grands-frères » doivent-ils servir d’exemple ? C’est la question que Nina Julié, élue provinciale membre de la commission de la culture a soulevé : « Je vous félicite pour votre engagement auprès des jeunes, vous avez une responsabilité vis-à-vis des plus jeunes parce qu’ils vous prennent pour exemple. » Une vision partagées à moitié par les artistes, car ils estiment que la prise de conscience doit être générale. « Nous sommes tous responsables, souligne Goti. Mais chacun est libre de faire des choix et la faute n’est pas seulement à celui qui offre mais aussi à celui qui accepte. »
Plus que « vivre ensemble », c’est « vivre avec » !
L’art est bien souvent un espace de liberté pour des jeunes artistes comme Lomes, danseur de break et lauréat des Tremplins de la danse en 2017 : « La danse me permet faire passer des messages. Elle m’a ouvert à d’autres cultures tout en me faisant prendre conscience de la richesse de mes traditions. Mais au-delà de ça, j’essaie de transformer le négatif à travers cet art.» Ayant découvert très tôt une passion, ces artistes encouragent les jeunes à trouver un centre d’intérêt fort. « La danse est pour moi un facteur d’épanouissement, explique Clancy. Lorsqu’on vibre pour quelque chose, on a un but, une motivation pour avancer. »
Pour vivre ensemble, il faut savoir s’écouter disent-ils et pour Marvin cela commence à la maison : « Dites à vos enfants qu’ils ont de la valeur. Encouragez-les, supportez-les ! » Et si finalement plus que « vivre-ensemble, c’est vivre avec qu’il faudrait apprendre ? » fait remarquer le slameur Simane. Paraphrasant Georges Bernanos, Pablö conclut : « La jeunesse est un risque à courir et ces jeunes prennent des risques tous les jours ! »
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