Initiation au 7e art pour les collégiens de Yaté

Pour les élèves de la classe de 3e du collège de Yaté, aller au cinéma, ce n’est pas simple. 74 kilomètres les séparent de Nouméa. Certains habitent dans des lieux reculés, excentrés des tribus de Goro et Unia. « Les enfants ont dû se lever plus tôt que d’habitude pour prendre le car à 7h. Il y a quand même 2 heures de trajet aller puis la même chose au retour. C’est la journée entière qui est mobilisée juste pour cette sortie » précise le principal Valéry Harp.

C’est la première année que Yaté participe à l’opération Collège au cinéma. Jeudi 31 mai, Marie-Josephe Laurent, professeur de français, a amené ses élèves de 3e  voir « Les rêves dansants, sur les pas de Pina Baush » : « Collège au cinéma proposent des films qu’ils n’iraient pas voir spontanément. C’est l’occasion de leur montrer autre chose. Ensuite, il y a tout un travail en classe qui permet d’enrichir le vocabulaire, d’acquérir de nouvelles notions, de favoriser l’expression orale et écrite » explique-t-elle.

Le documentaire sur la danse-théâtre est en version originale sous-titrée en français. Cela n’a pas découragé les élèves qui sont restés concentrés tout au long de la projection, assure madame Laurent. « Ce n’était pas trop gênant, car on comprenaient les expressions et les émotions sur les visages des personnages » réagit un élève dans la classe.

Retour d’expérience en classe

Voir un film dans le cadre de Collège au cinéma, ce n’est pas seulement profiter d’une projection en exclusivité dans les salles de cinéma, c’est aussi acquérir, grâce au travail pédagogique des enseignants, des notions cinématographiques des œuvres proposées. Après avoir vu le film, les élèves devront écrire chacun un article critique du film.

Mais avant « Je veux entendre votre ressenti ! » lance l’enseignante. Les jeunes relèvent des moments gênants, drôles mais au-delà de cela, ils ont été touchés par l’histoire de ces adolescents qui, malgré leur inexpérience de la scène, ont su dépasser leur appréhension en participant à un projet de spectacle avec la grande chorégraphe allemande Pina Baush. « Je ne regarde pas ce genre de film d’habitude, confie Mirenka, une élève. Mais plus que l’histoire de la danse, le documentaire m’a appris qu’on peut se dépasser, aller vers les autres et ensemble on peut réaliser de grandes choses. »