Un pas de plus vers la filière « Riz calédonien »

Oui, la Nouvelle-Calédonie pourrait enfin avoir « son » riz. Au cœur de Boulouparis, plus précisément aux confins de La Ouaménie, s’est déroulée, ce mardi 15 avril chez l’agriculteur David Perrard, une récolte… pleine de promesses . Sur un hectare, pas moins de 4,5 tonnes d’un riz long, parfumé, de qualité supérieure, mais surtout « Calédonien », ont été recueillies à l’aide d’une moissonneuse servant habituellement au maïs. Si ce rendement, obtenu après trois années d’expérimentation, se réalise sur les 35 hectares de parcelles semées chez six agriculteurs, une véritable filière « Riz calédonien » pourrait enfin voir le jour d’ici deux à trois mois.

« La consommation de riz annuelle est de l’ordre de 10 à 11 000 tonnes par an »,  explique Rémy , ingénieur spécialisé en céréales au sein de la Direction du développement rural. « Comme la province sud l’a déjà fait grâce à la PPAP avec le maïs, l’objectif est de maîtriser collectivement cette nouvelle culture. Cela serait une opportunité pour le territoire de faire un pas de plus vers l’autosuffisance alimentaire, en produisant, plus durablement, un riz local de qualité. » Autrement dit, l’optimisme reste de rigueur dans l’attente des rendements des autres parcelles cultivées.

D’ores et déjà, l’ERPA, l’ADECAL technopole, l’IAC, et la DDR, tous partenaires du projet, se satisfont de la naissance éventuelle de cette nouvelle filière. A la différence de ce que l’on peut voir en Asie, en Camargue ou en Australie, où l’on cultive du riz immergé, ce riz pluvial utilisé ici nécessite moins d’eau. « Cette culture permet non seulement de diversifier les sols, ajoute Rémy Kulagoswki, mais aussi de les protéger pendant la période pluvieuse, afin d’éviter qu’ils ne s’érodent. »

« Moi, le riz calédonien, j’y crois ! », affirme fièrement l’agriculteur David Perrard, qui cultive aussi du maïs, du blé, du soja et autres céréales sur 115 hectares de terres, dont 50 hectares en copropriété. « Le riz est moins gourmand en eau que le maïs et se cultive apparemment bien dans une période critique pour nous, qui s’étale de décembre à avril, lors de laquelle cyclones et inondations se succèdent. Il faut développer une filière autonome, compétitive, et de qualité au moins égale aux produits importés. Tout le monde mange du riz en Nouvelle-Calédonie. »

En 2017 il s’agit de produire du riz pour les semences à venir :

A cette production de riz destinée aux Calédoniens, il faut ajouter celles du soja et du sorgho à destination de l’alimentation animale