Face à l’émoi suscité au sein de la population calédonienne par l’annonce prématurée, en juillet, de la démolition du pont Pérignon, la province Sud affirme que sa décision concernant l’ouvrage n’est pas arrêtée.
Pour l’heure, les différentes alternatives d’accès à la vallée de la Rivière Bleue restent à l’étude et font l’objet de concertation auprès des communes et des operateurs économiques concernés.
Le pont Pérignon constitue la principale voie d’accès permanente à la vallée de la Rivière Bleue qui accueille près de 30 000 visiteurs par an.
L’annonce dans les médias, en juillet dernier, de la destruction du pont Pérignon était infondée. Il ne s’agissait tout au plus que d’une option, mais en rien d’une décision. La province Sud n’avait pas encore engagé les démarches de concertation auprès des communes et des opérateurs économiques concernés pour vérifier les acceptabilités de l’une ou de l’autre des options étudiées. Sensible à l’émoi suscité auprès des populations par cette annonce, et afin d’éviter toute interprétation hâtive et erronée, l’exécutif provincial confirme dès à présent qu’il rendra sa décision définitive après les consultations en cours. Rappelons que le pont Pérignon constitue la principale voie d’accès permanente à la vallée de la Rivière Bleue qui accueille près de 30 000 visiteurs par an. Lors du cyclone Erika en 2003, des embâcles charriés par les flots ont fragilisé la structure porteuse de l’ouvrage. Depuis et pour des raisons de sécurité, le pont Pérignon ne peut plus être accessible à des charges supérieures à 800 kg et reste réservé aux piétons et aux vélos. Malgré les travaux d’entretien dont il fait l’objet, l’ouvrage présente plusieurs signes de vieillissement.
Malgré les travaux d’entretien dont il fait l’objet, l’ouvrage présente plusieurs signes de vieillissement.
L’exécutif provincial rendra sa décision définitive après les consultations en cours...
Ainsi, pour pallier la fragilité́ du pont, il a fallu procéder à des rajouts d’entretoises, particulièrement visibles en période de basses eaux. Outre l’aspect inesthétique, ce renforcement de la structure la rend plus vulnérable à l’écoulement de la rivière blanche, et il n’est pas à exclure que lors d’une prochaine crue, le pont Pérignon soit définitivement emporté par les eaux. Au fil des opérations d’entretien, les pièces en bois extraites des forêts voisines, ont progressivement été remplacées par des apports extérieurs à l’image du platelage qui a entièrement été refait en 2011 en pins importés de Nouvelle-Zélande.
Aujourd’hui, en dehors de quelques piliers en chêne-gomme, le pont Pérignon a été intégralement refait au fil du temps à partir de matériaux importés, sur la base de techniques modernes éloignées du mode de conception d’origine. Cependant, il conserve ses valeurs mémorielles et paysagères.
Par ailleurs, l’impossibilité́ pour les véhicules d’accéder à la vallée de la Rivière Bleue, est un frein au développement d’activités dans le parc. La Province étudie donc des solutions alternatives et durables pour permettre le franchissement de la rivière blanche et l’implantation sur l’autre rive d’un camping et d’un éco-lodge labellisé qui permettront aux calédoniens de disposer de nouvelles offres de séjour au sein du parc.
Deux scénarii possibles
Le détour par la « digue à Bull » en basses eaux du lac de Yaté́ : D’environ 800 mètres de long, cette ancienne piste traverse le lit majeur de la Rivière Blanche et rappelle les vestiges d’une ancienne voie forestière surélevée, mais submergée depuis la mise en eau du barrage de Yaté́.
Son renforcement par surélévation au-delà̀ de la côte des plus hautes eaux fait partie des options étudiées. La construction d’un pont parallèle : Il a également été évoqué́ la possibilité́ de construire un second pont en parallèle du pont Pérignon. L’examen de cette option n’a pas été poursuivi par la province Sud pour des raisons esthétiques qui affecteraient l’intégrité́ paysagère du site et de l’ouvrage en bois.
La construction d'un second pont au niveau de la "digue à Bull" est en revanche à l'étude.
Rappelons qu’avant toute décision, l’option retenue fera l’objet de consultations auprès du Comité Provincial pour la Protection de l’Environnement (CPPE), et des différentes Commissions provinciales concernées.