Le musée de la Seconde Guerre mondiale en Nouvelle-Calédonie ouvre ses portes
Actualité publié(e) le 18/09/2013Aboutissement d’un partenariat fructueux entre la province Sud et la mairie de Nouméa, le musée de la Seconde Guerre mondiale en Nouvelle-Calédonie est inauguré le 19 septembre, date anniversaire du ralliement de notre archipel à la France libre, et ouvre ses portes au public le lendemain.
« La Seconde Guerre mondiale est un élément constitutif de notre histoire et de notre avenir, a souligné Cynthia Ligeard, présidente de la province Sud, lors d’une visite du futur musée. Il faut que nos enfants et nos petits-enfants puissent comprendre cette période fondatrice de la Nouvelle-Calédonie. Pour ce musée, nous avons choisi un angle d’attaque extrêmement vivant et moderne. »
La Seconde Guerre racontée aux Calédoniens
La structure s’attache à mieux faire comprendre l’impact de cette époque sur la construction et la métamorphose de la société calédonienne pendant et, aussi, après la guerre. L’idée est bien de créer une véritable proximité avec le visiteur, en particulier avec le public scolaire, en proposant notamment des contenus interactifs et des bornes scientifiques, sur l’évolution du nucléaire, la découverte des antibiotiques ou encore les avancées technologiques du radar. L’histoire des Calédoniens représente une part importante du projet avec six vitrines qui reconstituent les temps forts de la vie quotidienne, mais aussi avec des biographies de Calédoniens et de Japonais déportés, biographies disponibles sur les bornes de manière plus ou moins complète, selon les informations collectées.
L’invasion alliée, un chamboulement
Développé sur deux étages, le parcours muséographique évoque les mutations sociétales, politiques, médicales et techniques opérées lors de l’implantation de cette base militaire stratégique dans la guerre contre le Japon. Le musée présente également le ralliement de la Nouvelle-Calédonie à la France libre, la présence alliée — avec un focus sur l’ANZAC, le corps d’armée australien et néo-zélandais —, la politique intérieure calédonienne, où sept gouverneurs qui se sont succédé, la création d’une milice civique chargée de protéger la population, et prête à défendre le territoire en cas d’attaque, l’expulsion de la communauté japonaise, internée dans des camps en Australie, ou encore les avancées médicales réalisées, avec la prise en charge des soldats blessés. Près d’un million de soldats ont alors séjourné en Calédonie. Pour faire oublier l’horreur de la guerre, l’angoisse de combattre ou les blessures subies, l’armée américaine proposait de nombreux loisirs qui ont considérablement marqué les Calédoniens. Tous ces apports sont abordés dans les différents espaces qui composent le musée.
La patine des années 40
La demi-lune, bâtiment emblématique de la présence américaine, a été réaménagée en conservant l’esthétique des ouvrages militaires. Le béton et le métal sont restés prédominants. « La présence très prononcée du béton est un marqueur temporel fort et l’unité des matériaux permet de rentrer immédiatement dans la thématique du musée », a précisé Samuel Beraha, architecte du projet. Selon la volonté de la province Sud et de la ville de Nouméa, le cabinet d’architectes a aussi préservé les volumes du bâtiment, a joué sur les matières en recréant, par exemple, la patine des sols des années 40. Les grilles de déchargement, détournées de leur utilisation première, servent de garde-corps. Une jeep a été installée à la verticale. Dernier clin d’œil visible dans la rénovation de cet ancien dépôt de provisions : le lavabo des toilettes provient du Pentagone (quartier général des Forces armées, situé à la place de l’actuelle résidence hôtelière La Promenade).
Les collections rassemblées
Projet commun, le musée de la Seconde Guerre mondiale présente un ensemble d’objets et de documents des collections provenant de la province Sud, de la ville de Nouméa et d’associations comme Témoignage d’un passé. « Nos collections étaient complémentaires avec celles de la mairie de Nouméa, précise Blandine Petit- Quencez, chargée d’actions du Patrimoine et des Musées à la direction de la Culture de la province Sud. Nous possédons beaucoup d’éléments sur la présence américaine. La collection municipale permet de s’imprégner de la vie des hommes partis au front et de mieux connaître le bataillon du Pacifique. Nos deux collections se complètent donc parfaitement. »
Un fonds riche et varié
La province Sud s’est, par ailleurs, constitué un fonds documentaire et audiovisuel très riche qui est consultable dans le centre de documentation du musée. La direction de la Culture a d’abord recueilli le témoignage des Calédoniens ayant vécu cette période. Elle a complété ces archives orales d’images inédites provenant des archives américaines de la NARA. Ces photographies ont également servi au film de 18 min qui introduit l’espace consacré à la présence américaine dans le musée de la Seconde Guerre mondiale en Nouvelle-Calédonie. Cette vidéo s’inscrit dans le partenariat signé avec Néo production et provient du docu-fiction The Caledonian War, diffusé sur le satellite et au château Hagen lors de la célébration des 70 ans de la présence américaine.
Un musée hors les murs
Certains objets imposants de la collection provinciale seront visibles dans d’autres lieux, comme le duck, véhicule amphibie installé à l’université de la Nouvelle-Calédonie, ou la barge de débarquement, visible au Musée maritime. « em>Nous souhaitons proposer un musée hors les murs, avec un parcours découverte qui conduira le visiteur à découvrir les hauts-lieux de la Seconde Guerre mondiale », précise Blandine Petit-Quencez, de la direction de la Culture de la province Sud. Le musée ne pouvant accueillir la totalité des collections (environ 20 % seulement), les autres pièces seront visibles lors d’expositions temporaires.