En province Sud, opérateurs touristiques et scientifiques unissent leurs efforts pour que le public continue à admirer les baleines en respectant la tranquillité de ces animaux hors normes.
Depuis juillet, la saison d’observation des baleines bat son plein dans le grand lagon sud. Cette activité touristique, aussi appelée whale watching, représente un quart du chiffre d’affaires annuel des professionnels de la spécialité. La population de baleines à bosse qui vient se reproduire et mettre bas dans les eaux chaudes de la Nouvelle-Calédonie est très fragile en raison de son petit nombre d’individus, environ 500. « Les professionnels, mais aussi les clients et les plaisanciers, ont compris qu’il fallait être respectueux des animaux pour que cela continue », indique Patrice Plichon, du service de la mer de la Province, qui a mis en place un plan de gestion de l’activité auquel participent l’association scientifique Opération cétacés, le WWF, les provinces et, bien sûr, les whale watchers.
Charte de bonne conduite Depuis 2008, une charte d’observation des baleines, qui s’applique dans le reste de l’Océanie, a été reprise par la province Sud. Les plaisanciers sont eux aussi invités à lire cette charte, disponible à la direction de l’Environnement et dans le Guide du lagon. Elle préconise une zone de prudence à respecter autour de l’animal, un certain nombre de bateaux admis simultanément dans ce périmètre (4), les distances et les durées maximales d’observation ainsi que le comportement général à adopter. « Le Code de l’environnement interdit l’approche à une distance inférieure à 50 mètres. En cas de non-respect, le service de protection du lagon peut mettre une amende allant jusqu’à 80 000 francs », rappelle Patrice Plichon. Sur le terrain, douze professionnels du whale watching veillent aussi au respect de la charte à travers l’association Calédonie Charter. « Créée en 2006, elle a pour objectif de fédérer les sociétés de charters, précise son président, Gilles Garnier. Cette année, nous rassemblons nos clients pour sortir uniquement le nombre de bateaux nécessaires et minimiser ainsi l’impact sur les baleines. » La demande de l’association auprès des institutions est désormais de mettre en place une licence d’activité réglementée. Pour que nagent les baleinesencore très longtemps… Texte : Annabelle Noir