La candidate en tête du classement national du CAPES arts plastiques est … Calédonienne ! Rencontre avec Alexandra Deplanque, 24 ans, future enseignante à Lille
Ils étaient 660 au départ et plus que 158 admis à l’arrivée. Le travail et l’excellence d’Alexandra se sont exprimés pleinement lors de ces épreuves, au point de rafler la 1ère place du classement, fruit d’un parcours déjà long dans l’univers artistique.
« De mes 5 ans à mes 12 ans, ma mère m’avait inscrite aux cours de Johannes Wahono les mercredis après-midi. C’est là que j’ai commencé à apprendre la peinture. Ensuite, j’ai suivi les cours de l’atelier L’art et la manière jusqu’à mes 14 ans ».
Enfant, Alexandra rêvait d’être institutrice. Elle entre au collège et y découvre les cours d’arts plastiques avec un prof « génialissime ». Elle a trouvé sa voie. Au lycée La Pérouse, Alexandra choisit évidemment l’option arts, enseignée encore à l’époque par Bernard Berger. « C’est lui qui m’a initiée à l’art contemporain ». Son bac en poche, la jeune fille part suivre une licence à Montpellier qu’elle termine à Lille. « J’ai découvert cette ville grâce à des amis, je suis tombée sous le charme. Avec Lille 3000, les œuvres d’art sont partout dans la rue ».
Durant les 5h qu’a duré l’épreuve artistique, Alexandra a créé un œuvre à partir de chewing-gum. « J’ai cherché à révéler les qualités plastiques de ce bien de consommation, en écho à l’art conceptuel ». Pour ce faire, l’artiste a maché, trempé dans l’eau chaude, puis effilé et sculpté plusieurs marques de cette friandise. Étonnant !
L’étudiante passe son Master 1 « métiers de l’enseignement » spécialité arts plastiques puis son master 2, une année particulièrement difficile. « Cette année, j’ai du à la fois suivre mes cours, enseigner en autonomie dans une classe tous les vendredis, préparer et soutenir mon mémoire de 60 pages sur la spécificité éducative des arts plastiques (ndlr : pour lequel elle obtient un 20/20 !), passer les admissibilités au CAPES puis celles d’un second CAPES intercalé au dernier moment pour palier au manque d’enseignant, et enfin passer l’admission du premier CAPES ». Un parcours laborieux qui ne rend la victoire que plus savoureuse.
En vacances en Nouvelle-Calédonie, Alexandra repart mi août à Lille, l’académie dont elle dépend, pour une année de mise à l’épreuve. « J’aurais 15h d’enseignement par semaine en plus des cours ». La « capésienne » devra attendre encore un an et une inspection pour être titularisée. « Mon plus beau rêve, c’est de revenir ici ! Mais je vais devoir patienter quelques années, d’autant que mon compagnon, calédonien lui aussi, est musicien et vient d’entamer une tournée en Europe. Il doit vivre ses rêves… ».