« Planète revisitée », entre sauvegarde et découvertes

La Nouvelle-Calédonie est le « centre du monde » des coraux précieux. Il y existe en effet des organismes vivants aveugles dans les eaux souterraines de nos rivières. Dans l’auditorium de la province Sud, mardi 4 juillet 2017, l’équipe de « Planète revisitée » présentait ses travaux de recherche. L’occasion également, pour la province Sud, de dévoiler un film documentaire sur l’expédition (disponible en lien ci-dessous).

« Perte d’habitat, prélèvements excessifs… La biodiversité est en crise ! » avait prévenu Philippe Bouchet, professeur au Museum National d’Histoire Naturelle de Paris et co-organisateur de l’expédition « Planète revisitée ». « Mais, parallèlement à cela on découvre encore de nouvelles espèces ! avait-il ajouté, enthousiaste. C’est dans ce contexte de double dynamique que nos études font sens, à la fois pour découvrir et sauvegarder ».

Après le Vanuatu, le Mozambique ou encore la Guyane, c’est en Nouvelle-Calédonie que les chercheurs ont décidé d’appliquer ce programme durant toute l’année 2016. Cette année-là également, les plus grands spécialistes mondiaux étaient venus passer au peigne fin certaines de nos plus belles régions : la Côte Oubliée, le Parc provincial de la Rivière Bleue ou encore l’Île des Pins. Depuis, l’heure est au travail d’étude, de longue haleine, depuis Paris, sur les échantillons prélevés.

 « La province Sud a souhaité s’impliquer dans ce projet et l’accompagner », avait indiqué Dominique Mole, 3^ème vice-président de la Province, en guise d’introduction à la présentation. « Nous avons une volonté forte de favoriser la connaissance, car une bonne compréhension de la biodiversité est essentielle pour mener une politique écologique efficace. De plus, l’opération intègre un volet pédagogique important qui est tout à fait primordial dans la sensibilisation à la richesse environnementale du territoire »

Dans ce sens, la province Sud a produit un film documentaire très pédagogique retraçant l’expédition et ses premiers résultats, dont la réalisation a été confiée à une société de production locale. « Cela nous permet de disposer d’un outil à large diffusion, car nous tenions à conserver une trace et un testimonial du passage en Nouvelle-Calédonie, et plus particulièrement dans le territoire de la province Sud, de cette prestigieuse expédition scientifique nationale », continue Dominique Mole.

Le reportage de 26 minutes, à venir, met en scène les équipes de recherche lors de leur travail de collecte dans les eaux souterraines et de surface du grand Sud calédonien, dans des zones vierges et inaccessibles de la chaîne sur la Côte Oubliée, ainsi que dans le lagon de l'Île des Pins, lors de la campagne Kanacono. Une manière de conserver des images, mais aussi de proposer une autre mise en valeur des richesses naturelles du pays. « Il est certain qu’une telle opération est un formidable support pour sensibiliser la population calédonienne à l’importance de protéger la nature exceptionnelle qui nous entoure », avait souligné Nina Julié, élue provinciale en  charge de l’environnement. L’expédition s’est poursuivie ensuite en province Nord.