…ou mares/marais d’eau douce permanents (Tp)
Les maquis herbacés à hydromorphie permanente se rencontrent principalement dans l’extrême sud de la Nouvelle-Calédonie, notamment dans la Plaine des Lacs. Ces zones humides abritent une végétation unique, adaptée à un sol constamment saturé d’eau.
Critères de définition
Les critères définissant la typologie de cette association sont principalement liés à l’hydromorphie permanente du sol. Elle prospère sur des terrains gorgés d’eau en permanence et inondés temporairement lors des périodes les plus humides.
Exemples de ce type de zone humide
Toute la partie plane de la plaine des Lacs côté gauche de la route R.M.10, entre les Chutes de la Madeleine et la capture, est constituée de cette formation.
Les vastes étendues au nord des Lacs en Huit et le Grand Lac, sont des formations à hydromorphie permanente.
Habitat et cortège floristique[9]
L’habitat est dominé par une strate herbacée composée principalement de plantes (Cypéracées et de Xyridacées) hygrophiles[10] voire hydrophiles[11]. La strate arbustive est caractérisée par la présence de Pancheria communis et Cloezia buxifolia. La diversité floristique est illustrée par la présence d’espèces telles que Scaevola beckii, Eriaxis rigida, Sannantha leratii, Tetraria breviseta, Machaerina deplanchei, Drosera neocaledonica, et Gleichenia dicarpa.
Du point de vue physionomique, celle-ci présente de nombreuses variantes. La strate herbacée peut être un tapis très dense à Chamaedendron xyridioides ou au contraire un tapis très clairsemé où elle côtoie d’autres Cypéracées telles que Tetraria breviseta, Anthelepis guillauminii, Lepidosperma perteres et Tetraria stagnalis.
Elle comprend un contingent important d’espèces ripicoles[12] caractéristiques, Melaleuca gnidioides, Melaleuca brongniartii, Dracophyllum cosmelioides, Myodocarpus lanceolatus, Styphelia longistylis, Scagea oligostemon et Xanthostemon myrtifolius auxquelles se joignent diverses espèces des zones marécageuses, Xyris pancheri, Cloezia buxifolia, Pancheria communis, ou des zones semi-humides, Grevillea gillivrayi, Homalium kanaliense, Stenocarpus umbelliferus var. umbelliferus, Xanthostemon aurantiacus.
Son cortège floristique se compose de 119 taxons dont 101 sont endémiques (taux d’endémisme de 85%).
Contexte géomorphologique et hydrologique
Les sols de ces zones sont constitués d’alluvions et de colluvions hydromorphes. Ces plaines basses et marécageuses connaissent un régime hydrique permanent, avec des inondations temporaires lors des périodes humides.
Valeur patrimoniale, fonctionnalité écologique et services écosystémiques
- Les zones humides à hydromorphie permanente, abritent des espèces rares protégées et menacées comme Retrophyllum minus (EN) et Dacrydium guillauminii. (CR). Ces écosystèmes jouent un rôle clé dans la conservation de la biodiversité notamment en fournissant des habitats pour les oiseaux et les espèces adaptées aux conditions d’humidité permanente.
- Les zones humides offrent des services cruciaux tels que la régulation de l’eau, la filtration des polluants, la protection contre les inondations et l’érosion, tout en jouant un rôle dans la régulation du climat et en soutenant le tourisme écologique.
[9] Le terme « cortège floristique » désigne un ensemble d’espèces végétales ayant des caractéristiques écologiques ou biologiques communes
[10] qui préfère les milieux humides ou aquatiques
[11] qui vit dans les habitats humides ou aquatiques
[12] Qui vit en bordure des eaux courantes