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Emma Meyer

Emma Meyer est née en 1910 dans une vieille famille calédonienne. Fille de Maxime Meyer et d’Adèle (née Engler), elle est la seule fille parmi ses cinq frères. Elle grandit à Thio où son père dirigeait la Société Le Nickel.

Emma obtient le diplôme d’état d’infirmière hospitalière en 1936, puis devient en 1937 puéricultrice de la faculté de Paris. A son retour à Nouméa à la fin des années 1930 elle exerce la profession d’infirmière puis d’infirmière major au centre hospitalier Gaston Bourret.

La jeune calédonienne n’est pas seulement infirmière : attachée à la brousse et aux enfants, elle consacre ses loisirs à organiser le scoutisme calédonien et sera de 1939 à 1964 la « cheftaine » des éclaireurs de France du Patronage Laïc Georges Clémenceau (PLGC), puis de la Fédération des Œuvres Laïques (FOL).

Pendant la Seconde Guerre mondiale, Emma fait avec les moyens du bord, palliant au manque de matériel accessible sur le Territoire, et fait montre d’une grande ingéniosité en allant jusqu’à confectionner des prothèses orthopédiques faites maisons, jugées astucieuses par ses contemporains.

Appréciée par les médecins américains et ses chefs, elle décide par la suite de changer d’orientation en devenant la première assistante sociale de Nouvelle-Calédonie. Première responsable de ce service, elle le restera jusqu’en 1971. Elle laisse un souvenir très positif à ce poste. Ainsi dans l’ouvrage de Jean-Marc Estournès sur l’histoire de l’hôpital Gaston Bourret peut-on lire sur elle : « Dévouée, révoltée par les injustices et dotée d’une énergie exceptionnelle, elle consacrera une partie de sa vie aux enfants délaissés, en tant qu’assistante sociale »

Après la guerre, elle continue à faire prospérer le scoutisme en Nouvelle-Calédonie et c’est en 1953 qu’elle fonde l’association des scouts laïcs de Nouvelle-Calédonie regroupés sous la bannière des Eclaireurs et Eclaireuses de France, en collaboration avec Jacques Trouillot, qui s’occupe des garçons, tandis qu’Emma Meyer gère les filles. Cette association fait alors partie de la Fédération des Œuvres Laïques (FOL).

Interrogée par la Mairie de Nouméa, une ancienne scout qui a connu les enseignements d’Emma, Mme Danielle Song-Ollivaud témoigne : « C’était une femme à poigne, mais que nous adorions toutes. Nous lui devons beaucoup ; grâce aux éclaireuses nous sommes sorties de chez nous. »

Portant toujours à cœur les problèmes des plus démunis, son action continue à s’étendre au-delà de la sphère professionnelle pour toujours plus s’investir dans le monde associatif. Ainsi, c’est à son initiative qu’est créée en 1958 l’association pour la sauvegarde de l’enfance et de l’adolescence en Nouvelle-Calédonie. Cette association ouvre son premier établissement à Poindimié (maison d’enfants Antoinette Kabar) puis d’autres suivent à Nouméa (Institut Clair Côteau et Foyer Georges Dubois).

Célibataire cultivée, Emma est également animée par sa foi protestante, et elle consacre ainsi ses loisirs à la mise en place du Foyer Fraternel. Elle créera ensuite une troupe théâtrale pour les jeunes en difficulté tout en participant au fonctionnement de l’Institut Jeanne d’Albret.

Sur la fin de sa vie, elle commence à perdre la vue, et elle s’intéresse aussi au sort des malvoyants en mettant en place l’association Valentin Haüy (AVHNC) en 1979, qui permettra l’apprentissage du braille et développera une bibliothèque sonore.

Partie à la retraite en 1971, elle continuera ses différents combats : aide à l’enfance, soutien aux malvoyants, et même protection de la nature puisqu’elle participera à la structuration de l’association pour la sauvegarde de la nature.

Emma Meyer finira par devenir complètement aveugle sur le tard, touchée de plein fouet par le mal qu’elle aura aidé à mieux comprendre avec l’association AVHNC. Sur ses derniers jours elle trouvait un certain réconfort dans la musique, qu’elle affectionnait tout particulièrement.


Sources : 



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