Marie-Jo Siban confirme : « Je suis rentrée en Indonésie avec mes parents, étant mineure, je n’avais de toute façon pas le choix »
Lors de son épopée retour en Indonésie, Missem Kramawirana vit d’abord une vie plutôt calme dans le village d’où est originaire sa famille, avant de continuer ses études dans l’activité débordante de la Jakarta des années 1950. Elle se dirige vers une formation d’institutrice. Avec son niveau en Français elle est vite réorientée vers le Lycée, puis l’Université. A cette occasion elle donne des cours privés pour financer ses études. Ainsi, elle peut présenter une licence de langue à la Faculté de Pédagogie de Jakarta où elle s’inscrit.
Dans la même période, notre jeune Missem Kramawirana fait la connaissance de son futur mari, Soukiban Siban, qui a la particularité d’être comme elle natif de Nouvelle-Calédonie (La Foa). Ils se marient ensemble en 1963, et Missem Kramawirana devient alors Mme Siban.
En 1965, naît leur fille Any, qui sera future conseillère de 1999 à 2004 à l’Assemblée de la Province Sud. Finalement la petite famille décide qu’avec une partie de leur vécu en Nouvelle-Calédonie et leurs connaissances en français, ils peuvent tenter l’aventure du Caillou, bien que la quasi-totalité de leurs racines familiales soient à présent solidement ancrées en Indonésie.
La possibilité de ce retour est à mettre au crédit de Soukiban Siban, en effet, Jean-Luc Maurer qui s’est longuement entretenu avec le couple, nous apprend dans son livre « Les Javanais du Caillou – Des affres de l’exil aux aléas de l’intégration » que de fil en aiguille, au terme d’efforts et grâce à son réseau d’anciens « niaoulis » de Nouvelle-Calédonie, Soukiban parvient à se faire embaucher à l’ambassade de France à Jakarta à partir de 1955, un poste qu’il occupera jusqu’en 1968, s’occupant notamment de la valise diplomatique, des questions de dédouanement et des contacts avec l’immigration.
Cette expérience et ses contacts conservés avec la Nouvelle-Calédonie lui permettront de « partir en éclaireur » en 1968, où il travaille trois mois comme chauffeur-livreur, avant de se faire embaucher chez l’agence Brock dans un emploi plus stable, ce qui lui permet de faire venir sans tarder sa femme et sa fille.
De fait, ce départ est aussi le fruit de la situation politique et économique de l’Indonésie, qui se dégrade progressivement : Soeharto, un général de l’armée Indonésienne commence des manœuvres pour prendre le pouvoir à l’ancien premier dirigeant de l’Indonésie indépendante, Sukarno. En 1965-1966, des répressions sanglantes lui permettent d’assoir son coup d’état par la terreur, au prix de plusieurs centaines de milliers de victimes (les estimations varient de 500 000 à 3 millions de morts, et à plus de 600 000 prisonniers). Bien qu’ils ne soient pas directement affectés par ces sombres évènements, pour la famille Siban aussi, l’horizon de l’avenir n’est pas bien radieux sur place, ce qui explique aussi le choix du retour, au moins temporairement, en Nouvelle-Calédonie pour retrouver une vie plus paisible.
Ainsi, en Septembre 1968, après plus de 15 ans à vivre en Indonésie, la famille Siban et Missem, qui pour l’occasion récupère le nom francisé de Marie-Jo, sont de retour en Nouvelle-Calédonie. Marie-Jo travaille pendant six mois au bureau Veritas, jusqu’au début de l’année 1969.
Ce retour en Nouvelle-Calédonie la frappe par le décalage phénoménal avec Jakarta mais aussi par le temps qui était passé : « Quand je suis revenue en 1968, je suis arrivée dans une Nouvelle-Calédonie que je ne reconnaissais pas, mais qui était surtout calme et travailleuse : on ne demandait pas à l’époque « quel est ton niveau d’études », mais plutôt « quel est ton travail ? ». Ce calme changeait de Jakarta et ses 4 millions d’habitants fourmillant d’activité.
L’adaptation a été difficile : si à Jakarta elle entretenait plusieurs activités professionnelles simultanément et elle retrouvait le week-end une ville très vivante, en Nouvelle-Calédonie, dans le Nouméa de l’époque, beaucoup plus sobre, elle n’avait qu’un seul travail, tandis qu’en dehors du travail la plupart des activités se centraient autour de la famille et des activités ménagères : or, en dehors de son mari et de sa très jeune fille, Marie-Jo n’a pas de cercle social autour duquel évoluer, ce qui, pour cette hyperactive est tout juste impensable.
Interrogée par Jean-Luc Maurer, elle témoigne : « Arrivée ici, je ne pensais pas du tout entrer dans la vie associative. J’avais d’autres soucis. Le premier c’était de rembourser nos dettes. On était venus avec trois valises de linge et on devait 200 000 francs. Quand on touche 20 000 chacun, donc 40 000 par mois, c’est difficile. »
Marie-Jo a bien quelques amies encore présentes en Nouvelle-Calédonie, mais elle rajoute : « En revenant en Nouvelle-Calédonie, j’imaginais retrouver l’ambiance de mon enfance, mes amis d’enfance. Lorsque je suis arrivée en septembre 1968, ce n’était plus la Nouvelle-Calédonie des années 50. Mes amies d’enfance, le peu que j’avais, étaient mariées, avaient leur travail, leur famille, leur vie… (…) »
Ce qu’elle dit ensuite à Jean-Luc Maurer, elle l’a également évoqué lorsqu’elle a été sollicitée pour ce portrait : « Quand on a pas de famille, comme moi, on cherche des amis. Et moi les amis je suis allée les chercher au consulat indonésien, puisqu’on a vécu 15 ans en Indonésie. J’y suis allée pour une fête indonésienne et une semaine après on m’a demandé si je ne pouvais pas aider l’association des femmes indonésiennes »
Ainsi, dès mai 1969, Marie-Jo Siban devient présidente de l’association des femmes indonésiennes « malgré la jeunesse et l’inexpérience ». Reliée au consulat Indonésien, l’objectif de cette association était de former les femmes aux traditions, à la cuisine et à la culture indonésienne, dans une communauté où justement les traditions commençaient à se perdre.
Dans le même temps, elle assure un autre rôle en devenant secrétaire du comité de gestion du Foyer indonésien de Magenta. Marie-Jo n’hésite pas à faire la jonction entre les deux entités : l’objectif de créer physiquement ce foyer indonésien était un objectif majeur, aussi l’association des femmes indonésiennes effectue t’elle des actions pour récolter des fonds et participer à cette aventure. A l’aide de la culture, de la tradition et de la cuisine indonésienne, les deux formations rayonnent à la fois auprès du grand public et de la communauté indonésienne, qui est alors en pleine expansion et compte près de 6000 membres, dans un Nouméa qui n’est pas encore la grande agglomération qu’elle est devenue depuis.
La communauté indonésienne est nombreuse, mais pour reprendre les mots de Jean-Luc Maurer « segmentée, pour ne pas dire divisée ». La tâche demande donc de la volonté, de la diplomatie et un certain respect des cultures et de la tradition, des qualités dont dispose Marie-Jo Siban. Même si « La communauté était plus javanaise qu’indonésienne », celle-ci nous confirme ses capacités « J’avais plus de facilité à me faire comprendre avec mon bagage culturel et mes connaissances des traditions. L’écart n’était parfois pas simple à franchir entre les jeunes et les anciens. Il fallait faire comprendre que tradition et modernité n’étaient pas incompatibles. »
En 1971, les efforts payent : Marie-Jo Siban et l’association des femmes (mais pas que) sont parvenues à financer l’effort pour la création du foyer indonésien, qui était dans les cartons depuis 1959 : il sera construit à Magenta.
L’objectif était accompli : le foyer indonésien était enfin là. Malheureusement, malgré les efforts fournis, la situation est plus précaire qu’il n’y paraît : financé quasi-intégralement par les dons de la communauté indonésienne, il n’est pas soutenu financièrement ni par les institutions calédoniennes de l’époque, ni par le consulat d’Indonésie. Mais c’est surtout l’urbanisme galopant de Nouméa qui pose le plus de problèmes : pensé pour être une structure loin des habitations, autour du foyer indonésien, des habitations poussent et des nouveaux voisins se multiplient.
A peine créé, le foyer indonésien est déjà gêné dans ses fonctions premières, que nous décrit Marie-Jo Siban : « Il manquait un espace pour les Indonésiens pour se réunir, et tenir les mariages et rituels Javanais notamment. Ces cérémonies et les autres grandes fêtes amenaient à du tapage nocturne, alors même que Magenta devenait un quartier très peuplé en plein développement. Il n’était plus possible de maintenir le foyer sur place, il fallait déménager »
La suite se passera donc à Robinson, mais sans Marie-Jo Siban, qui n’est alors pas d’accord avec la décision du comité de gestion : « j’ai été plus ou moins démissionnaire […] le terrain de Magenta pouvait être utilisé pour faire autre chose que des fêtes. »
Elle ne devait pas être la seule à penser comme ça, car elle nous déclare « Le Foyer Indonésien a joué un grand rôle dans la venue du Karaté en Nouvelle-Calédonie. Dans les premiers professeurs de Karaté, il y avait des ouvriers Indonésiens venus en CDD pour les travaux des ponts de la Côte Est (à défaut de ponts, on utilisait des bacs sur la plupart des rivières) et des tours de Saint-Quentin. Je me rappelle aussi qu’on a beaucoup popularisé le badminton. Il faut dire que certains des meilleurs joueurs mondiaux étaient indonésiens à cette époque ! »
A son pic d’activité entre 1969 et le milieu des années 1970, Marie-Jo Siban est sur tous les fronts, y compris le front médiatique : « Je passais occasionnellement à la radio pour mes 2 casquettes, association des femmes indonésiennes et secrétaire du comité de gestion. Je me rappelle être intervenue plusieurs fois aux côtés de la Fédération Féminine de Nouvelle-Calédonie avec Marie Paule Serve ou encore la présidente d’honneur, Mme Cherrier, l’épouse du sénateur Lionel Cherrier. J’intervenais sur la musique indonésienne, le sport, les pratiques culturelles… et le badminton. Comme c’était plutôt nouveau sur l’île, il fallait tout expliquer, même la plume du badminton ! »
Alors qu’après 1972, le comité de gestion du foyer Indonésien s’essouffle après avoir commencé à installer le nouveau foyer indonésien à Robinson, les associations indonésiennes continuent à se développer chacune de leur côté, sans toutefois qu’il y ait d’effort d’unité. Petit à petit Marie-Jo Siban se désinvestit sur la fin des années 1970 et le début des années 1980, en même temps que sa fille grandit et qu’elle s’investit de plus en plus dans sa scolarité et la réussite de ses examens.
« Dans un premier temps, je continuais à suivre les activités associatives, mais je n’avais plus de responsabilités. J’ai même complètement arrêté les associations quand ma fille a atteint la 1ère, et jusqu’à la fin de sa terminale ! »
Mais une fois le baccalauréat en poche, la fille de Marie-Jo Siban a de l’ambition, et part continuer à faire ses études à Toulouse, laissant sa mère avec, de nouveau, un vide à combler.
Certes Marie-Jo Siban a un emploi qui l’occupe sur ses heures de travail (après avoir passé 6 mois chez Véritas, elle a pu intégrer début 1969 l’agence de voyage Brock où son mari était lui aussi employé, où elle a rejoint le service comptabilité), mais maintenant que sa fille est partie, elle ressent d’autant plus le besoin de relancer un projet qui fédérerait la communauté Indonésienne, presque aussi divisée en 1983 qu’elle ne l’était quinze ans plus tôt en 1968 !
Depuis 1972, le comité de gestion du foyer et le foyer Indonésien lui-même sont petit à petit entrés en léthargie, avant de complètement passer en sommeil. Les plus grands rassemblements se font autour des associations religieuses ou funéraires, tandis qu’une myriade de petites associations de quartier indonésiennes existent un peu partout sur le Caillou (clubs de jeunesse, équipes de football (on en décompte au moins 15 !), associations culinaires,), chacun restant dans les alentours de son voisinage sans chercher à aller particulièrement vers les autres.
De façon spontanée, une nouvelle génération émerge, parmi lesquels de jeunes talents qui font parler d’eux et qui eux aussi, de façon spontanée, ont le désir de réunir la communauté. Marie-Jo Siban nous donne des exemples et évoque le chanteur Andy Panatte et le peintre Johanes Wahono : « Ces jeunes ont compris qu’il fallait qu’on se réunisse, qu’on fasse revivre la culture indonésienne »
Marie-Jo Siban résume cette prise de conscience en ces termes : « Au sein de la communauté, on a compris qu’il fallait se réunir et former quelque chose de plus crédible. Pour la communauté, déjà, mais aussi pour nous représenter à l’extérieur. Et surtout, il fallait tout faire pour motiver notre jeunesse, car ils sont notre avenir ! »
Elle poursuit : « Il nous a fallu un an pour nous organiser, entre 1983 et 1984 avant de pouvoir lancer la machine. Avant tout, notre premier objectif était d’essayer de regrouper les Indonésiens de NC peu importe leur religion, leur nationalité, leur âge, leur genre. Ensuite, très important aussi, on voulait les intéresser à perpétuer nos traditions et pérenniser la culture. Une fois ces conditions réunies, l’objectif suivant est venu tout seul : on avait déjà l’ouverture à d’autres communautés. C’est plus facile de représenter toute la communauté Indonésienne si on est tous réunis dans la même association »
C’est là le moment fondateur de son œuvre : l’Association Indonésienne de Nouvelle-Calédonie (AINC), officiellement créée en 1984.
Sur les 3 premières années, de 1984 à 1987, elle mène les opérations pour relancer un projet déjà bien connu : obtenir un foyer indonésien fonctionnel. Missem Kramawinara prend alors contact avec les anciens membres du comité de gestion et travaille d’arrache-pied sur le projet, car tout est à faire : il faut remettre le foyer en état, car celui-ci est alors abandonné, cassé, non relié à l’eau et à l’électricité, et par-dessus le marché, la route qui mène au terrain n’est pas propriété du foyer et du comité, ce qui peut causer problème à l’avenir.
Et en 1987, c’est un succès franc : elle a convaincu l’ancienne équipe de céder le terrain et le foyer de Robinson à la nouvelle association et au terme de gros efforts, l’Association Indonésienne parvient également à réunir les fonds pour acheter le terrain qu’il lui manque pour être directement raccordée à la route en toute indépendance.
Un travail d’équipe, pour lequel Marie-Jo Siban est reconnaissante : « Heureusement, nous avions beaucoup de jeunes très dynamiques et très convaincants, avec des palettes de métiers et de connaissances variées : nous avions des bricoleurs qui ont beaucoup aidé à la création et l’entretien du foyer, d’autres qui ont été voir les anciens et ont réussi à les faire participer à notre action… »
Après une pause elle nous déclare : « J’ai été récompensée, car beaucoup de jeunes m’ont remercié de ma motivation et de ma vision d’unité d’échange et de transmission. ». Autour de Marie-Jo Siban et de son Association, on pourrait presque parler d’un destin commun des Indonésiens.
Ainsi les efforts paient : au début des années 1990 tout est fonctionnel dans l’Association, qui devient de plus en plus efficace. Marie-Jo Siban a maintenant un très grand projet qui lui tient à cœur : elle souhaite réaliser en 1996 un grand évènement pour le centenaire de la présence Indonésienne en Nouvelle-Calédonie. Elle voit là l’occasion de marquer un grand coup et de fédérer encore davantage les membres et la jeunesse autour d’un projet où tous les Indonésiens peuvent se sentir investis.
Mais la tâche s’annonce dantesque : l’ampleur de l’organisation requise est sans commune mesure. Il faut anticiper et se préparer activement. Marie-Jo Siban trouve l’entraînement parfait : en 1994 elle organise l’évènement des 10 ans de son association, qui permet déjà de rôder du monde autour de nombreuses tâches et d’avoir des retours d’expériences concrets sur ce genre de grandes festivités.
Dans le même temps, il n’y a pas que l’Association Indonésienne qui devient plus efficace : entretemps Marie-Jo Siban s’est lancée à son compte et est devenue une femme d’affaires. Elle a quitté Brock et a fondé avec une ancienne collègue sa propre agence de voyage en 1989 : Asia Voyages.

La même année, elle se lance également en politique et devient conseillère municipale de la ville du Mont-Dore, position qu’elle occupera une dizaine d’années, jusqu’en 1999 devenant la première femme indonésienne de Nouvelle-Calédonie à rentrer dans la vie politique active.
La décennie 90 est clairement pour elle l’aboutissement de tous ses efforts : succès en affaires, succès en politique, mais également bien sûr un immense succès en 1996 pour les célébrations du centenaire de la présence indonésienne en Nouvelle-Calédonie. Comme Marie-Jo Siban l’avait souhaité, c’est un évènement refondateur, et beaucoup de jeunes se sont formés sur cet évènement en devenant des membres du comité du centenaire, dont certains aujourd’hui sont encore présents dans l’Association Indonésienne de Nouvelle-Calédonie.
La présidente-fondatrice décidera de partir sur ce succès en apothéose pour se concentrer quelques années encore sur la vie publique et politique : elle deviendra membre du Comité Economique et Social de 1996 à 2001, et en lien avec le CES, assurera la fonction de trésorière du Pacific Economic and Cooperation Council (PECC) jusqu’au début de l’année 2005.
Elle ne se retire pas complètement de toute vie associative, puisqu’à partir de 1999 elle devient vice-présidente de l’association Asal Usul (A l’Origine), qui se concentre sur la sauvegarde du patrimoine culturel des Javanais de Nouvelle-Calédonie. Si, là aussi, elle n’occupe aujourd’hui plus de fonction exécutive dans cette structure, que ce soit pour l’Association Indonésienne de Nouvelle-Calédonie ou Asal Usul, elle a continué au cours de ces 20 dernières années à être consultée et écoutée. Elle occupe actuellement bien plus un rôle représentatif mais aussi de ressource culturelle : tel une passeuse de mémoire, elle renseigne la jeune génération sur les pratiques rituels et culturelles, et a pu aider quelques jeunes à écrire des livres.
Jean-Luc Maurer nous dit dans son livre que « [Marie-Jo Siban] aurait certainement pu aller plus loin dans la vie politique active et a été encouragée à le faire pour représenter les Indonésiens. Toutefois, elle a préféré passer la main à sa fille, qui avait fait des études supérieures de commerce international en France. Celle-ci sera élue conseillère de la Province Sud, lors des élections de 1999, première personnalité indonésienne à atteindre cet échelon de responsabilité politique »
Une logique qui s’inscrit dans la démarche de Missem Kramawirana : construire pour la jeune génération, l’accompagner, travailler avec elle, lui apprendre, puis lorsqu’elle est prête, lui passer le flambeau. Tandis qu’en 1999 Mme Siban senior cesse son activité de conseillère pour la ville du Mont Dore, sa fille Any prend le relais, et brille encore plus fort en étant conseillère pour la Province !
Alors qu’au cours des années 2000, elle diminue progressivement sa présence dans la vie publique pour se recentrer sur la famille et pouvoir chouchouter sa petite-fille, Marie-Jo Siban restera très estimée, et en 2013, elle sera faite chevalier de l’ordre national du mérite, la plus haute distinction française après la légion d’honneur !
Que de chemin parcouru ! De l’enfant qui n’avait pas appris à maîtriser le français avant l’âge de 9 ans à l’élue municipale, de la jeune fille qui « au fin fond de son petit village en Indonésie, ne penserait pas voyager un jour » et est devenue patronne d’une agence de voyage, ou encore de la déracinée de retour sur un Caillou austère à la recherche d’une communauté jusqu’à la maturité d’une structure associative qui forme une grande famille, Marie-Jo Siban a laissé son empreinte dans l’histoire du Territoire et de la Communauté Indonésienne.