Marie-Paul Serve
Marie-Paule Charles épouse Serve (1941-2011) : Engagée pour la prise en compte des femmes
Marie-Paule Charles est née en 1941 à Haiphong dans le nord du Vietnam, alors situé dans l’Indochine Française. Son père est Officier dans l’armée française. Sa mère, elle est issue du métissage Vietnamien Français.
Aînée de plusieurs frères et sœurs, elle grandit sur place, mais le pays est en proie à la guerre et à des troubles : d’abord la deuxième Guerre Mondiale jusqu’en 1945, puis à partir de 1945, la Guerre d’Indochine. Lorsqu’à lieu la défaite de Dien Bien Phu en 1954, leurs parents prennent la décision de les mettre à l’abri et les envoient vivre dans leur famille en France, tandis qu’ils restent sur place pour essayer de sauver ce qu’ils peuvent.
A son arrivée en France, Marie-Paule, alors âgée de 13 ans, s’occupe de ses petits frères et sœurs aussi bien qu’elle le peut : la situation n’est pas simple, leur fort métissage leur vaut de subir du racisme et il leur arrive d’entendre des remarques telles que « tous des bridés ».
Au bout de quelques mois, sa mère finit par arriver et décide de rembarquer sa petite famille destination Nouméa : un de ses frères habite sur place, et ils seront mieux accueillis.


C’est donc au milieu des années 1950 que Marie-Paule Charles débarque en Nouvelle-Calédonie, une terre qui connaîtra presque tout le récit du reste de sa vie.
Les débuts ne sont pas faciles : le père ne revient pas avec le reste de la famille et sa mère a du mal à subvenir aux besoins de ses enfants. Pour subvenir au besoin de la famille, Marie-Paule donne de sa personne en travaillant dans le restaurant familial que sa mère ouvre bientôt.
Malgré ces difficultés, Marie-Paule parvient à poursuivre ses études, et même à décrocher son baccalauréat en fin de scolarité, à la fin des années 1950.
Quelques années après, lorsque Yvan Serve, jeune Officier de Marine arrive avec le Jeanne d’Arc en 1961-1962, il rencontre Marie-Paule et ils se marient rapidement. Marie-Paule le suit dans ses affectations. On sait qu’ils ont vécu à Tahiti, puis qu’ils sont revenus en Nouvelle-Calédonie en 1966, date à laquelle elle donne naissance à sa première fille, Vaea, avant de repartir en France où naît son fils Véran en 1968.
De là, ils restent quelques années, avant de revenir définitivement s’établir en Nouvelle-Calédonie en 1972.
Cette période de « vagabondage » comme l’appellera elle-même Marie-Paule Serve plus tard, leur permettra également de découvrir d’autres pays et d’autres cultures, comme le Maroc, où elle développera ses talents dans la peinture, ce qui lui vaudra d’obtenir un prix de la part du Salon des artistes indépendants du Maroc.
Les mémoires familiales de cette époque lointaine étant ce qu’elles sont il est difficile de dire à quelle période précise Marie-Paule Serve a travaillé dans le domaine aérien, mais elle a été quelques années hôtesse de l’air sur l’ancêtre de l’UTA au cours des années 1950 – 1970 : probablement pour la TAI durant la période 1958 – 1962 avant de partir suivre son mari à Tahiti.
Si sur la période 1961 – 1972, Marie-Paule Serve passera la majorité de son temps avec le statut de femme au foyer, cela ne va pas l’empêcher d’être active. Bien au contraire.
Ayant toujours eu la fibre manuelle, Marie-Paule a notamment de sérieux talents en couture et en macramé. Elle était persuadée que des talents typiques comme la cuisine, bien que relevant de clichés sur la femme au foyer, pouvaient être tournés en une force pour faire changer les choses.
C’est avec ce désir de faire évoluer les choses pour les femmes qu’au cours des années 1970, Marie-Paule Serve fait partie des fondatrices de la Fédération Féminine de Nouvelle-Calédonie avec Mme Lafleur, épouse de Jacques Lafleur, qui n’est à cette époque pas encore député.
Marie-Paule deviendra l’un des fers de lance de cette association avant d’en prendre plus tard la présidence. Avec son siège localisé au Shop Center Vata, celle-ci mène de nombreuses actions, afin de soutenir les femmes dans la sphère familiale et professionnelle, mais également en faveur des enfants, en particulier pour la période de Noël.
Concrètement, en l’absence de structure officielle liée à la condition féminine en Nouvelle-Calédonie (nous sommes avant 1979 et la nomination de Wassa Drawilo-Goffinet en tant que secrétaire déléguée à la condition féminine), Marie-Paule Serve et la Fédération Féminine font un travail multi-niveaux, avec différents stages pour jeunes femmes : formation sanitaire, stages « jeune maman » afin d’être mieux préparée à l’arrivée de l’enfant (vie fœtale, diététique, soins du nouveau-né…), stages d’information sexuelle avec des médecins pour expliquer les dispositifs contraceptifs et les risques des rapports non protégés…
De même, la Fédération mène des conférences-débat qui permettent à la fois de mener des débats d’idées mais aussi d’éduquer les personnes venant y assister.
Jeune maman active et pleine de bonne volonté, Marie-Paule parvient dans la même période à se faire recruter en qualité d’animatrice scolaire, un travail pour lequel ses expériences à la maison nourrissent ses idées d’animation pour occuper les enfants.
Elle dira d’ailleurs plus tard à ce sujet :
« Ce sont mes enfants qui, par leur aptitude à la céramique, m’ont donné l’idée de tenter une expérience semblable à l’école de Boulari. Et les gosses de Robinson ont créé leur petit monde maritime sur les murs bétonnés de la cour. »
Parallèlement à ces vocations associatives et professionnelles, la volonté de changement de Marie-Paule Serve l’amène à rentrer en politique.
C’est ainsi qu’en 1977, sous la bannière du RPC (futur RPCR), elle fait campagne pour les élections de l’Assemblée Territoriale. Avec succès, elle devient ainsi l’une des deux premières femmes à rentrer dans cette institution, démontrant que les femmes ont leur place dans la vie politique Calédonienne.
Et elle n’hésite pas à porter haut et fort les idéaux qu’elle défend et les questions de société qu’elle souhaite soulever. Ainsi interrogée par la France Australe juste après son élection elle déclare :
« Si l’on ajoute ces nouvelles fonctions au travail que je fais chaque jour, cela constitue une masse d’activités assez importante. D’autant plus que j’ai à cœur de me documenter sur les lois ayant trait à la condition féminine, à la famille. C’est là, le rôle d’une femme. »
L’échange avec les journalistes se poursuit sur les lois sur la contraception et leurs chances d’être appliquées en Nouvelle-Calédonie :
« Différentes associations féminines locales ont étudié ces lois. Bien sûr, elles se sont prononcées pour le droit à la contraception. Le dossier va bientôt arriver sur les bureaux de l’A.T., il n’y aura sans doute pas d’opposition.
C’est une nécessité. Il faut que la femme se déculpabilise, qu’elle puisse choisir sa vie. Comme on n’a pas le droit d’empêcher tel couple d’avoir de nombreux enfants, il est inconcevable qu’on interdise à la femme de mettre au monde le nombre d’enfants qu’elle se sent à même d’élever et d’éduquer. »
À l’Assemblée Territoriale, Marie-Paule Serve obtient plusieurs responsabilités au cours de ce premier mandat qu’elle occupe en 1977 : elle représente l’Assemblée au conseil d’administration de la SIC, mais surtout, elle est nommée présidente de la commission du travail et des affaires sociales. Elle siège également au sein de nombreuses autres commissions : commission de la coordination de l’action sociale, des secours et des allocations diverses, commission administrative du centre de formation des animateurs de jeunesse. Elle est également désignée membre du comité d’étude et d’information sur l’alcoolisme, du comité des bourses locales et au conseil consultatif de l’enseignement.
Parmi les premières actions prises sous sa mandature, on peut mentionner les pensions de réversion aux veuves et des périodes d’essai plus courtes pour les jeunes issus des CFPR (Centre de Formation Professionnel Rapide) afin qu’ils puissent s’insérer plus vite dans le monde du travail.
Son pied dans la SICNC lui permet d’appuyer la nécessité de donner accès à des logements avec davantage de confort.
Du côté scolaire, depuis longtemps entrée à la fédération des parents d’élèves, Marie-Paule Serve défend la représentativité des parents et obtient pour eux un siège à la commission de la carte scolaire (qui gère les projets de nouvelles écoles), tandis que, trouvant désolant la création de nouvelles écoles sans plateau sportif, elle obtient la création d’une commission des plateaux sportifs afin de pouvoir favoriser l’épanouissement physique des enfants.
En 1978, elle est à la pointe du travail mené par l’Assemblée Territoriale pour réactualiser le code du travail et elle mène plusieurs réformes, notamment l’allongement du congé maternité (il passe alors à 14 semaines de plein droit).
En novembre 1978, des turbulences dans le monde politique mènent à un renouvellement du bureau de l’Assemblée et c’est une majorité de centre-droit avec Jean-Pierre Aifa président qui émerge. Marie-Paule Serve se retrouve ainsi élue 2ème Vice-Présidente de ce nouveau bureau aux côté de Dick Ukeiwe (1er Vice-Président), Jean Delouvrier, Yeiwene Yeiwene, Max Frouin et Pierre Declercq.
Cela l’amène également à présider plusieurs commissions : commission de l’éducation de base, commission pour la qualité de vie.
En avril 1979, elle inaugure le Collège de Wé à Lifou.
Plus tard dans l’année, en juillet 1979, suite à la dissolution de l’Assemblée, de nouvelles élections sont convoquées. Reconduite sur la liste RPCR, Marie-Paule Serve est la seule femme à siéger.
Siégeant notamment au sein de la commission de l’Enseignement, celle-ci travaillera alors sur plusieurs dossiers : l’extension de la scolarité obligatoire à 16 ans à la Nouvelle-Calédonie (sujet qu’elle a déjà tenté de faire avancer au sein de la commission du travail en 1977-1978), mais aussi mise en place des ALEP (Annexes de Lycée d’Enseignement Professionnel) afin d’appuyer concrètement cette scolarité obligatoire à 16 ans, ainsi qu’une réforme du Centre Territorial de Recherche et de Documentation Pédagogique (CTRDP) qui se voit doter d’une cellule de recherche en langues afin d’instaurer l’enseignement des langues vernaculaires au cours de la scolarité.
En ce début des années 1980, Marie-Paule Serve s’investit toujours plus dans la vie politique et associative, ainsi la Fédération Féminine multiplie les actions, en accord avec la volonté de progrès de sa présidente. Ainsi Le bilan de 1980 de la Fédération Féminine relaté par LNC est particulièrement parlant :
« – Chaque année elle offre 1 000 cadeaux de Noël aux enfants les plus démunis du Territoire
– Une centaine de stagiaires ont suivi en trois ans sa formation sanitaire et ménagère.
– Une centaine de stagiaires ont suivi en deux ans des stages de techniques artisanales.
– Elle a proposé à l’Assemblée territoriale la délibération sur la régulation des naissances et la création de centres de planification familiale.
– Elle a mis en place l’Association pour un planning familial et en assure le secrétariat.
– Elle a mené et continue de mener une action positive en faveur des enfants malentendants. »
D’ailleurs les opérations de Noël menées par la Fédération Féminine de Nouvelle-Calédonie ne sont pas isolées géographiquement : les bénévoles de la Fédération partent aux 4 coins du territoire pour en faire profiter les enfants, y compris en tribu, notamment à Canala et Lifou pour les éditions 1979-1980.
Elle n’oublie pas non plus de soutenir les artisans locaux, en particulier les femmes, afin de les promouvoir dès qu’une occasion publique se présente. Ainsi lors de la visite du Président Valery Giscard d’Estaing et de sa femme Anne-Aymone Giscard d’Estaing, c’est Yanti, bijoutière locale qui fabrique des produits réalisés à la main qui accompagnera Marie-Paule Serve représentant la Fédération Féminine afin de lui présenter ses productions.
La Fédération Féminine, toujours sous l’impulsion de sa présidente, mène également la lutte contre l’alcoolisme et tente de pousser des changements de réglementation afin d’éviter des drames, notamment en prônant une meilleure répartition des aides familiales, si possible directement aux mains de la mère de famille.
Enfin, lorsque des situations dramatiques se produisent, tels qu’une catastrophe naturelle ou l’arrivée de réfugiés, la Fédération Féminine répond également présent, par exemple pour les réfugiés du Vanuatu, elle tient une permanence et lance une campagne de dons pour aider les gens dans le besoin.
Si au premier abord cette association semble dépasser de son cadre initial et fédérer d’autres associations (en particulier liées à la condition féminine), il ne faut pas oublier que nous sommes alors dans les années 1980, à une époque loin des réseaux d’aujourd’hui et que la communication n’est pas si facile. Avoir des liens inter-associations est une bonne manière d’obtenir une action globale, ce vers quoi semble tendre la Fédération Féminine sous la présidence de Marie-Paule Serve.
Malgré tout, il faut croire que la Fédération Féminine n’est pas suffisante, puisque Marie-Paule Serve sera à l’origine d’une autre association féminine en Nouvelle-Calédonie : le Soroptimist, section de Nouvelle-Calédonie.
S’il ne sera officiellement créé qu’en 1983 par sa présidente fondatrice, le docteur Jacqueline Dosser, dès janvier 1980, Marie-Paule Serve et d’autres femmes, dont Janine Decamp, donnent l’impulsion pour fonder la branche Calédonienne de ce club qui vise à améliorer la condition féminine à l’international.
Fondé en 1921 par la Californienne Violet Richardson, ce mouvement sort peu à peu des Etats-Unis pour prendre une portée mondiale. La branche française est créée par le Dr Suzanne Noël en 1924 avec 93 autres membres. Suzanne Noël deviendra plus tard la Première Présidente de la Fédération Européenne du Soroptimist.
Aujourd’hui encore, on retrouve sur leur site internet leurs grands axes d’action autour de la lutte pour les droits des femmes :
« Une voix universelle pour les femmes
Des femmes au service des femmes
Un solide réseau international de femmes engagées dans la création de meilleures conditions pour les femmes et les filles dans 5 domaines de programme :
- L’ÉDUCATION DES FEMMES ET DES FILLES
- L’AUTONOMISATION ET LE LEADERSHIP
- LA SANTÉ
- LA LUTTE CONTRE LES VIOLENCES FAITES AUX FEMMES ET AUX FILLES
- L’ENVIRONNEMENT ET LE DÉVELOPPEMENT DURABLE »
Comme action concrète menée par Marie-Paule Serve au sein de Soroptimist, on peut mentionner les Opérations Lait en 1981, en lien avec le club Table Ronde. Il s’agit alors de récolter des dons afin de donner des boîtes de lait et des produits de base aux jeunes mères dans le besoin afin de les aider à garder leurs enfants en bonne santé.
Probablement en lien avec ses attaches en Polynésie lorsqu’elle y a résidé, on retrouve d’ailleurs Marie-Paule Serve invitée par la fondation du Soroptimist de Polynésie le 31 mars 1980. C’est là, l’occasion pour elle de créer des attaches entre les deux branches Soroptimist naissantes, aventure que l’on peut découvrir en lisant l’édition du 23 Avril 1980 des Nouvelles Calédoniennes.
Si la Fédération Féminine a depuis cessé d’exister, le Soroptimist en revanche, a continué ses actions en faveur de la condition féminine : aide aux études pour les femmes, conférences et formations en tribu…
En parallèle de ces actions, Marie-Paule Serve s’investit directement dans d’autres associations en lien avec les droits des femmes. Ainsi en mai 1981, elle est élue au poste de Vice-Présidente au bureau de l’Association pour un Planning Familial en Nouvelle-Calédonie, aux côtés de Wassa Drawilo-Goffinet, qui en est trésorière adjointe, en plus d’être déléguée à la Condition Féminine en Nouvelle-Calédonie.
Aux côtés d’autres femmes investies en faveur de la condition féminine, comme Madame Cherrier, elles s’organisent alors en équipes bénévoles pour faire le tour des quartiers périphériques de Nouméa et sensibiliser sur le terrain. Elles obtiennent également un rendez-vous mensuel à la télé : l’émission Le Magazine Féminin, sur FR3, qui aborde les questions liées aux femmes mais aussi à la famille, l’enfance ou la contraception par exemple.
Femme d’engagement, Marie-Paule Serve n’a pas peur de la confrontation, quitte à se créer des adversaires politiques et à susciter la polémique. La presse de l’époque se fera plusieurs fois l’écho de ses prises de becs avec ses pairs masculins.
En 1982, après de nouvelles péripéties politiques et n’hésitant pas à montrer son désaccord en votant du côté FNSC ou FI lorsque les mesures qu’ils proposent lui semblent progressistes, Marie-Paule Serve finit par faire sécession avec le RPCR. « Sans étiquette », isolée politiquement, elle perd en influence au sein de l’institution, mais demeure respectée de ses anciens adversaires politiques.
Pour illustrer ces épisodes fulgurants, une de ses déclarations sera d’ailleurs mise en avant lors de la motion de censure du gouvernement en juin 1982, évoquant la crise que traverse l’Assemblée, elle évoque nombre de ses collègues en ces termes : « Trop d’hommes incapables ».
Elle décidera d’aller au bout de son mandat politique et continuera en tant qu’indépendante à essayer de pousser les causes pour lesquelles elle a toujours travaillé. Cela lui vaudra sans doute d’être remarquée, puisque Georges Lemoine, alors secrétaire d’État aux DOM-TOM décide d’inviter Marie-Paule Serve pour la table ronde de Nainville-les-Roches le 12 Juillet 1983.
On la retrouvera également, cette année-là, au sein de la commission permanente de l’assemblée pour travailler sur plusieurs sujets : régime de primes au code local des investissements, intégration de la Clinique de Nouméa au CHT, financement des infrastructures médicales, ou encore prêts à des entreprises comme la SODACAL pour développer des filières en Nouvelle-Calédonie.
En 1984, avec les nouvelles élections à l’Assemblée territoriale et le début des évènements, Marie-Paule Serve ne se reconnaît plus dans ce monde politique polarisé par les extrêmes. Fatiguée des querelles politiques et de la guerre informationnelle, elle préférera abandonner pour de bon le monde politique.
Personnalité un peu tombée dans l’oubli, la suite de son parcours est moins connue. D’après ses enfants, après 1984 Marie-Paule Serve s’est beaucoup recentrée sur la vie associative et a continué sa promotion de la formation professionnelle, des arts mais aussi des activités manuelles.
Plusieurs informations non vérifiées nous ont été données à son sujet : ainsi elle aurait contribué à la mise en place de la filière aquacole et des premières fermes de crevettes au cours des années 1980, tandis qu’au cours des années 1990, elle aurait fait partie des moteurs d’un mouvement associatif pour l’incinération en Nouvelle-Calédonie (peut-être l’Association Crématiste de Nouvelle-Calédonie (ACNC), aujourd’hui dissoute).
Elle trouvera un travail dans l’Office Notarial de maître Meyer, au sein duquel elle continuera sa carrière quelques années.
Marie-Paule Serve décèdera le 13 mai 2011, de manière assez confidentielle.
Elle laissera derrière elle ses deux enfants Véran et Vaea, et plusieurs petits-enfants.
Peu reconnue du fait de son fort caractère et de ses choix politiques, Marie-Paule Serve a pourtant porté de nombreux combats et aidé à faire progresser la société Calédonienne pour une meilleure prise en compte des femmes et des enfants, tout en prônant un respect mutuel et une certaine conception du vivre-ensemble.
Retournée à la simplicité, sa mémoire s’est progressivement effacée. Pionnière avec Edwige Antier à l’Assemblée territoriale en 1977, elle a ouvert la voie de la politique à toute une génération de femmes, tout en s’investissant à bras le corps pour le monde associatif.
Marie-Paule Serve méritait bien un portrait et un hommage.
Sources :
- Journal du Congrès de la Nouvelle-Calédonie, N°2, Janvier 2015.
- 7 J, La France Australe, Service des Archives de la Nouvelle-Calédonie, éditions des années 1977 à 1979 (7J394 à 7J413)
- Les Nouvelles-Calédoniennes, éditions des années 1977 à 1983, 4Num 15 Fonds LNC Numérique – Service des archives de la Nouvelle-Calédonie
- Page Facebook du Soroptimist.
- Site internet du Soroptimist.
- Histoire du Soroptimist International.
- Histoire du Soroptimist Français.
- Les Nouvelles Calédoniennes du 25/11/2020, « Les femmes ne doivent pas avoir peur de témoigner car il faut que ça s’arrête »
- Article sur Nainville-les-Roches sur internet.
- Un grand merci à la Famille Serve (Vaea et Veran Serve) d’avoir accepté de répondre aux questions et de nous avoir aiguillé sur la saga familiale avec les aventures de Marie-Paule Serve.