Apprendre à reconnaître les palmiers endémiques de Nouvelle-calédonie

E ND ÉM I QU E S D E NOU V E L L E - C A L É DON I E LES APPRENDRE À RECONNAÎTRE PALMIERS VERS ION NUMÉR IQUE

REMERCIEMENTS Les auteurs Émilie Ducouret (Noé) et Charline Henry (Noé) souhaitent remercier toutes les personnes ayant permis et facilité la réalisation de cet ouvrage : Chris Montané pour la réalisation des illustrations du livret, Marc Gayot et J.J. de Granville pour les schémas de la morphologie des palmiers, l’association Endemia pour son site web, et le RLA flore NC pour les évaluations Liste Rouge qui ont été des sources d’informations essentielles pour la réalisation de ce livret, ainsi que les relecteurs. Ce livret a bénéficié du soutien de la Fondation Franklinia.

E ND ÉM I QU E S D E NOU V E L L E - C A L É DON I E LES APPRENDRE À RECONNAÎTRE PALMIERS VERS ION NUMÉR IQUE

Som PRÉSENTATION DU GUIDE D’IDENTIFICATION 6 QU’EST-CE QU’UN PALMIER? 7 COMMENT NOMME-T-ON LES PALMIERS? 7 UN PEU DE VOCABULAIRE POUR COMPRENDRE LA MORPHOLOGIE DES PALMIERS 8 CHAMBEYRONIA DIVARICATA BASSELINIA TOMENTOSA BASSELINIA GLABRATA BURRETIOKENTIA GRANDIFLORA BURRETIOKENTIA HAPALA BURRETIOKENTIA KOGHIENSIS CLINOSPEMA LANUGINOSA Les palmiers endémiques de Nouvelle-Calédonie 16 17 CYPHOPHOENIX FULCITA CLINOSPERMA VAGINATA 20 18 23 19 24 25 21 12

27 maire CYCLE DE CROISSANCE D’UN PALMIER 10 LES PALMIERS ENDÉMIQUES DE NOUVELLE-CALÉDONIE 12 VOCABULAIRE UTILE POUR LA DESCRIPTION DES ESPÈCES 14 LISTE COMPLÈTE DES ESPÈCES DE NOUVELLE-CALÉDONIE 38 BURRETIOKENTIA VIEILLARDII CYPHOPHOENIX ALBA BASSELINIA VELUTINA CYPHOKENTIA CERIFERA CHAMBEYRONIA MACROCARPA VAR. MACROCARPA BASSELINIA DEPLANCHEI CYPHOKENTIA MACROSTACHYA BASSELINIA ERIOSTACHYS CYPHOPHOENIX NUCELE BASSELINIA PANCHERI 26 32 33 29 34 30 31 37 35

Cet ouvrage est un guide pour comprendre la morphologie des palmiers et apprendre à reconnaître les espèces natives des milieux naturels de Nouvelle-Calédonie. À l’aide des illustrations botaniques en couleurs et des descriptions morphologiques, vous découvrirez et apprendrez à distinguer l’incroyable diversité de formes et de couleurs des palmiers. Les palmiers sont des plantes principalement tropicales. Le cocotier, emblème de ces latitudes, est une espèce de cette famille. Ces plantes à la forme si caractéristique sont non seulement les icônes de nos cartes postales tropicales, mais aussi les championnes dans de nombreuses catégories du règne végétal ! Ce sont les palmiers qui produisent les feuilles et les inflorescences les plus grandes, les plus grosses graines et les tiges non ramifiées les plus hautes ! En Nouvelle-Calédonie, on dénombre 41 espèces de palmiers dans les milieux naturels, dont 40 qui n’existent que sur le territoire, elles sont dites endémiques. La seule espèce de palmier qui n’est pas endémique est le cocotier (Cocos nucifera) qui a su conquérir les terres tropicales du monde entier grâce à sa noix flottante. Contrairement au cocotier que l’on trouve partout, les espèces endémiques ont des répartitions très variées sur le territoire. Certaines de ces espèces n’existent que sur une seule montagne, vallée ou encore île du territoire, on dit alors qu’elles sont micro-endémiques. Par exemple, le Cyphophoenix nucele n’existe que sur l’île de Lifou. Ce guide présente une sélection des 19 espèces endémiques les plus accessibles et communes en Nouvelle-Calédonie. Si vous parcourez les sentiers de randonnées du territoire, de nombreux palmiers jalonneront votre chemin ; parfois un individu, parfois des populations entières. Avec ce guide en poche, vous pourrez les identifier. • Présentation du guide d’identification APPRENDRE À RECONNAÎTRE LES PALMIERS ENDÉMIQUES DE NOUVELLE-CALÉDONIE 6

Qu’est-ce qu’un palmier Comment nomme-t-on les palmiers Les palmiers sont des plantes à fleurs (Angiospermes) le plus souvent arborescentes, composées de feuilles et d’une tige rigide qui leur permet de s’élever à plusieurs dizaines de mètres au-dessus du sol. La particularité de cette tige est qu’elle ne peut ni se ramifier, c’est-à-dire former des branches, ni augmenter son diamètre lors de la croissance en hauteur. De plus l’organisation et les matériaux qui composent la tige des palmiers sont différents des autres arbres qui produisent du bois, c’est pourquoi cette tige est appelée «stipe». Le stipe est un tube dont les parois sont formées de cellules mortes et durcies qui en assurent la rigidité. Les vaisseaux qui transportent la sève sont regroupés à l’intérieur du tube. C’est l’inverse des arbres ! Chez eux, les vaisseaux sont à la périphérie du tronc tandis que la partie centrale forme le bois. Dans la classification des êtres vivants, les palmiers sont ainsi plus proches des bananiers ou des orchidées. • En biologie chaque espèce a un nom scientifique universel, écrit en italique. Ce nom est constitué de deux mots : le premier, avec une majuscule, indique le nom du genre, et le second, avec une minuscule, le nom de l’espèce. Le nom scientifique utilise des mots venant du grec, du latin et des mots latinisés, comme des noms de famille ou de lieu auxquels sont ajoutées des syllabes pour leur donner une forme latine. Sur le territoire, très peu de noms en langue mélanésienne ou en français, appelés «noms vernaculaires» ont été recensés. Il faudra donc s’accommoder des noms scientifiques. • ? APPRENDRE À RECONNAÎTRE LES PALMIERS ENDÉMIQUES DE NOUVELLE-CALÉDONIE 7

Un peu de vocabulaire pour comprendre la morphologie des palmiers Les feuilles des palmiers peuvent être soit palmées (forme d’éventail), soit pennées (forme de plume). Une feuille pennée est constituée d’une structure centrale appelée « rachis » sur laquelle sont insérées les pennes. Ainsi l’ensemble des pennes forment le limbe d’une seule et même feuille. Les feuilles sont attachées au stipe par leur base élargie appelée «gaine» et qui forme un manchon autour de la tige. La gaine peut être de plusieurs formes : tubulaire, fendue, ou bien ouverte. Les feuilles sont superposées au sommet du stipe et forment une couronne dont la plus jeune feuille se trouve au centre. Les marques régulières visibles le long du stipe, appelées «nœuds », sont les cicatrices laissées par les feuilles précédentes. Les palmiers se développent en hauteur à partir de leur sommet. La structure qui permet la croissance est appelée «bourgeon terminal » ou plus communément « cœur de palmier ». En l’absence de bourgeon, les palmiers ne peuvent plus pousser, c’est pourquoi ce précieux organe est caché au cœur de la couronne de feuilles. La croissance des palmiers est rythmée par la production d’une feuille et l’allongement du stipe. L’espace entre deux feuilles est appelé «entre-nœuds ». Pour se reproduire, les palmiers mettent en place à la base de leurs feuilles des organes portant de très nombreuses fleurs, appelés « inflorescences ». Après pollinisation, les fleurs deviendront des fruits et l’organe sera alors appelé « infrutescence». L’inflorescence se développe d’abord dans une poche appelée bractée pédonculaire. Une fois l’organe complètement formé, cette bractée tombe pour libérer l’inflorescence. • LES TERMES TECHNIQUES PRÉSENTÉS CI-APRÈS VOUS PERMETTRONT DE DÉCRIRE LES PALMIERS QUE VOUS OBSERVEREZ. APPRENDRE À RECONNAÎTRE LES PALMIERS ENDÉMIQUES DE NOUVELLE-CALÉDONIE 8

Schéma d’un palmier de type érigé, cespiteux, à feuilles pennées. Les éléments représentés sont de forme variable et plus ou moins visibles suivant les espèces. © de Granville, J. J., & Gayot, M. (2014). Guide des palmiers de Guyane (ONF: Guyane). Ici, la bractée pédonculaire a formé une spathe et la prophylle masque en partie le pédoncule qu’elle protège. © de Granville, J. J., & Gayot, M. (2014). Guide des palmiers de Guyane (ONF: Guyane). couronne de feuilles stipe rejets manchon racinaire Des monocotylédones peu ordinaires pétiole cicatrices foliaires entrenœud détail du stipe feuille gaine foliaire pennes (parfois appelées folioles) limbe rachis pennes terminales inflorescence (infrafoliaire) inflorescence (interfoliaire) lance (feuille nouvelle) Morphologie d'un palmier : schéma d’un palmier de type érigé, cespiteux, à feuilles pennées. Les éléments représentés son de f rme variable t plus ou moins visibles suivant les espèces. Guide des Palmiers de Guyane française Qu'est-ce qu'un palmier ? Monoctylédones & Dicotylédones. Les plantes à Inflorescence L'inflorescence naît près de la base de la feuille, à partir d'un bourgeon axillaire, d'où jaillit un pédoncule qui se prolonge par un axe (le rachis) plus ou moins ramifié en axes secondaires (les rachilles) portant les fleurs. Si le rachis ne se ramifie pas et porte directement les fleurs, il se nomm lui-même rachille. Le pédoncule porte le plus souvent deux bractées (rarement plus, jusqu'à cinq ou six chez l'awara-monpé et le palmier-bâche) qui sont des feuilles très modifiées. La première bractée à partir de la base du pédoncule est la prophylle, la seconde, généralem nt beaucoup plus grande, t la bractée pédonculaire, dite aussi spathe lorsqu'elle est large et bien développée. Ces bractées jouent un rôle essentiel dans la protection de l'inflorescence qu'elles enfermen c mplèteme avant Fruits et graines Les way de Guyane produisent de petits fruits Schéma d’infrustescence : ici, la bractée pédonculaire a formé une spathe et la prophylle masque en partie l pédoncule q ' ll t e. gaine foliaire prophylle fruit rachille rachis stipe bractée pédonculaire (parfois dite aussi « spathe ») pédoncule Guide des Palmiers de Guyane française Qu'est-ce qu'un palmier ? SCHÉMA DE LA MORPHOLOGIE D’UN PALMIER SCHÉMAD’INFRUTESCENCE APPRENDRE À RECONNAÎTRE LES PALMIERS ENDÉMIQUES DE LA NOUVELLE-CALÉDONIE 9

Cycle de croissance d’un palmier PLANTULE Lorsque la graine est déposée dans un endroit où les conditions environnementales sont adéquates, elle peut germer. Une structure ressemblant à une feuille appelée « cotylédon» sort en premier. De vraies feuilles de forme bifide se développent ensuite. Cette forme de feuille est le plus souvent spécifique au stade plantule et précède la mise en place de feuilles de forme pennée ou palmée. JUVÉNILE Un palmier est dit juvénile lorsqu’il porte ses premières feuilles pennées ou palmées et jusqu’à ce que le stipe sorte de terre. Lors de cette phase, les modifications les plus importantes se passent sous terre. Le futur stipe est mis en place par la croissance des premiers entre-nœuds et l’augmentation du diamètre de la tige. À l’issue de cette phase, le futur stipe atteint son diamètre définitif. ADULTE VÉGÉTATIF Cette phase correspond au développement en hauteur du stipe. La croissance en hauteur du palmier permet d’élever les feuilles vers des zones plus lumineuses pour augmenter ses ressources en énergie solaire. ADULTE REPRODUCTEUR De nombreuses années sont nécessaires avant qu’un palmier soit assez grand pour se reproduire. Le rythme de reproduction des palmiers varie selon les espèces et le climat. Certaines espèces se reproduisent sur une période précise de l’année, alors que d’autres se reproduisent tout au long de l’année. La formation des inflorescences peut prendre plusieurs semaines voire plusieurs mois. Une fois mises en place, les fleurs sont ouvertes pendant quelques semaines, laissant ainsi le temps aux insectes et oiseaux de les polliniser. La période de formation des fruits s’étale ensuite sur plusieurs mois et est accompagnée le plus souvent d’un changement de couleur des fruits. Les fruits immatures sont généralement verts alors que les fruits matures se parent de couleurs chaudes allant de l’orange au noir en passant par le rouge. Les fruits contiennent généralement une seule graine. Ils sont dispersés de deux façons : par action de la gravité, ainsi les fruits mûrs tombent au sol à proximité de l’individu qui les a portés, ou par les oiseaux qui peuvent emporter les fruits et les graines sur des distances importantes. • DE LA GRAINE JUSQU’À L’INDIVIDU ADULTE, LES PALMIERS PASSENT PAR QUATRE STADES DE DÉVELOPPEMENT : LA PLANTULE, LE JUVÉNILE, L’ADULTE VÉGÉTATIF ET L’ADULTE REPRODUCTEUR. LA CROISSANCE DES PALMIERS EST LENTE ET LEUR DURÉE DE VIE S’ÉTEND SUR PLUSIEURS DIZAINES VOIRE CENTAINES D’ANNÉES. APPRENDRE À RECONNAÎTRE LES PALMIERS ENDÉMIQUES DE NOUVELLE-CALÉDONIE 10

21 Phase embryonnaire Phase d'installation de la plantule Phase juvénile croissance en largeur par augmentation du diamètre des entre-nœuds successifs Phase adulte végétative début de la croissance en hauteur une fois le diamètre final atteint Phase adulte reproductive (ralentissement de la croissance) croissance en hauteur croissance en diamètre partie souterraine du stipe entre-nœuds Croissance d'un palmier : de l'embryon jusqu’au stade reproductif. palmier. Ce cône grossit feuille après feuille, jusqu'à atteindre le diamètre final du stipe. C'est alors la fin de la phase juvénile, les nouveaux entre-nœuds cessent de grossir successivement en diamètre mais s'allongent Ceux-ci servent au transport de la sève. Les parois du tube sont formées par le « cortex » et l'épiderme qui le recouvre. Il s'agit de fibres mortes et durcies (sclérifiées et lignifiées) dont l'accumulation assure au De l’embryon jusqu’au stade reproductif © de Granville, J. J., & Gayot, M. (2014). Guide des palmiers de Guyane (ONF: Guyane). SCHÉMA DE LA CROISSANCE D’UN PALMIER APPRENDRE À RECONNAÎTRE LES PALMIERS ENDÉMIQUES DE NOUVELLE-CALÉDONIE 11

Les palmiers endémiques de Nouvelle- Calédonie ÉCOLOGIE DES PALMIERS Une seule espèce de palmier est originaire des îles Loyauté à Lifou. Les 39 autres se trouvent dans les forêts de la Grande Terre. La diversité des espèces de la Grande Terre reflète la diversité des conditions environnementales de l’île (sol, eau, altitude…). Certaines espèces sont présentes uniquement sur un seul type de sol, par exemple les sols miniers. Ces espèces sont donc restreintes à certaines zones géographiques. De plus, sur un même type de sol, d’autres variables comme l’altitude ou l’hydrologie jouent sur la distribution des espèces, créant ainsi un maillage complexe sur l’ensemble du territoire. Les palmiers endémiques du territoire sont présents uniquement dans les forêts humides. La croissance lente des palmiers nécessite le maintien des conditions environnementales propices à leur présence sur de longues périodes. Ainsi la présence de palmiers adultes indique que la forêt où ils se trouvent existe depuis de nombreuses années. C’est pourquoi en Nouvelle-Calédonie, les palmiers sont généralement absents des zones dégradées comme le maquis ou la savane. Dans l’écosystème forestier, les palmiers sont source de nourriture pour la faune. Le nectar produit par les fleurs est consommé par des insectes (abeilles, mouches…) et par des oiseaux méliphages (sucriers, suceurs…). Les fruits sont consommés par des oiseaux frugivores (notous, perruches…) ou bien par les mammifères indigènes comme les roussettes ou introduits comme les rats. Ces animaux permettent la reproduction des palmiers en pollinisant les fleurs et la dispersion des graines en consommant les fruits et en rejetant les graines plus loin. SPÉCIFICITÉ MORPHOLOGIQUE La morphologie des palmiers en Nouvelle-Calédonie est relativement homogène, 40 espèces ont des feuilles pennées et une seule possède des feuilles palmées (Saribus jeanneneyi). Parmi ces espèces, la majorité a un stipe solitaire (une seule tige) et certaines ont un stipe « cespiteux », c’est-à-dire qu’un même individu forme plusieurs stipes, chacun couronné de feuilles. Un palmier cespiteux bien connu de nos jardins est le palmier multipliant (Dypsis lutescens). Sur le territoire, 6 espèces ont la très esthétique particularité de produire une nouvelle feuille de couleur rouge. La plus connue d’entre elles, et souvent considérée à tort comme l’unique, est le Chambeyronia macrocarpa. EN NOUVELLE-CALÉDONIE, LA FAMILLE DES PALMIERS (ARECACEAE) EST REPRÉSENTÉE PAR 41 ESPÈCES RÉPARTIES DANS 9 GENRES DONT 6 SONT ENDÉMIQUES DU TERRITOIRE. AVEC 14 ESPÈCES, LE GENRE ENDÉMIQUE BASSELINIA EST LE PLUS RICHE DU TERRITOIRE. APPRENDRE À RECONNAÎTRE LES PALMIERS ENDÉMIQUES DE NOUVELLE-CALÉDONIE 12

LA PLACE DES PALMIERS PARMI LES HOMMES Partout dans le monde, les palmiers sont source de nourriture (fruits, cœur…) et de matériaux pour la vannerie et la construction. Dans l’archipel néo-calédonien, toutes les parties du cocotier sont valorisées, mais très peu d’usages ont été recensés pour les espèces endémiques. Aux îles Loyauté, les fruits du C. nucele étaient autrefois utilisés comme projectiles pour la chasse à la fronde. Au cours de la période coloniale, les cœurs de palmiers étaient une source de nourriture pour les bagnards. Cette pratique, létale pour le palmier, a ainsi mené le Saribus jeanneneyi au bord de l’extinction. Actuellement, dans certaines tribus, les feuilles rouges du C. macrocarpa sont utilisées comme décorations lors de la fête des Rameaux. LES PALMIERS : EMBLÈMES MENACÉS D’EXTINCTION Les palmiers sont inféodés aux forêts tropicales humides anciennes. La réduction de la surface de ces formations végétales par les incendies et l’exploitation minière ont provoqué la diminution des populations de palmiers qui s’y trouvaient. À cela s’ajoute la présence des espèces exotiques envahissantes (cerfs, cochons, rats) qui ont un impact sur la qualité des formations végétales. En consommant les fruits, les graines, les feuilles, les racines, ces espèces limitent la régénération des plantes, y compris celle des palmiers. Ainsi, la moitié des palmiers calédoniens est considérée comme menacée d’extinction sur la Liste Rouge de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN). APPRENDRE À RECONNAÎTRE LES PALMIERS ENDÉMIQUES DE NOUVELLE-CALÉDONIE 13

Vocabulaire pour la description des espèces AILE Excroissance de part et d’autre du pétiole de la feuille, notamment chez le genre Burretiokentia (adj. ailé). ANNELÉ Sur le stipe les cicatrices laissées par les feuilles forment des anneaux d’une couleur différente de celle du stipe. BIFIDE Qualifie un organe fendu apicalement en deux parties formant entre elles un angle aigu. BILOBÉ Divisé ou terminé par deux lobes. CANNELÉ Tige dont l’une des faces est creusée en forme de sillon. CESPITEUX À ramification au niveau de la base (formant une touffe). Individus possédant plusieurs stipes comme les palmiers multipliants. GLAUQUE Vert ou blanc bleuâtre. INDENTÉ Les cicatrices laissées par les feuilles forment des démarcations en relief sur le stipe. IRRÉGULIÈREMENT PENNÉE Chez le genre Basselinia les pennes des feuilles peuvent être fusionnées en plusieurs sections de taille variable. MAQUIS Formation arbustive sur terrain minier. MANCHON Cylindre visible formé par des gaines tubulaires de feuilles au sommet du stipe. TOMENTUM Couverture dense de poils mous (adj. tomenteux). Légende des pictogrammes Espèce endémique de la Nouvelle-Calédonie Espèce menacée Espèce protégée LEXIQUE BOTANIQUE GÉNÉRAL ISSU DE DOUZET (2007) ET LEXIQUE SPÉCIFIQUE AU PALMIER ISSU DE PINTAUD (1999) NOM VERNACULAIRE APPRENDRE À RECONNAÎTRE LES PALMIERS ENDÉMIQUES DE NOUVELLE-CALÉDONIE 14

ESPÈCES PRÉSENTES DANS LA MOITIÉ SUD DE LA GRAN E TERRE APPRENDRE À RECONNAÎTRE LES PALMIERS ENDÉMIQUES DE NOUVELLE-CALÉDONIE 15

SIGNIFICATION DE L’ÉPITHÈTE Basselinia laineux, car les tiges des inflorescences sont recouvertes de poils très denses. DISTRIBUTION ET HABITAT De 1000 à 1100 mètres d’altitude sur les sommets volcano-sédimentaires du centre de la Grande Terre. DESCRIPTION Grand palmier atteignant les 20 mètres de hauteur. Le stipe solitaire est annelé et généralement renflé à la base. La gaine est tubulaire, forme un manchon bien marqué et est couverte d’un tomentum gris violet. La feuille est pennée, le pétiole plat. L’inflorescence est de grande taille (1 m) et les tiges sont divisées et recouvertes de poils beiges. Les fruits sont ronds, vertjaune lorsqu’ils sont immatures, puis noirs à maturité. CONFUSION POSSIBLE Avec Basselinia velutina (p.32), mais cette espèce a une gaine plus profondément fendue, des pétioles ailés, des pennes plus nombreuses et plus fines. De plus les tiges de son inflorescence ne sont pas divisées. Au plateau de Dogny, ces deux espèces poussent ensemble. ACCESSIBILITÉ Sur le plateau de Dogny. Basselinia tomentosa APPRENDRE À RECONNAÎTRE LES PALMIERS ENDÉMIQUES DE NOUVELLE-CALÉDONIE 16

Burretiokentia grandiflora SIGNIFICATION DE L’ÉPITHÈTE Burretiokentia à grandes fleurs, car il possède les fleurs les plus grandes de ce genre. DISTRIBUTION ET HABITAT Dans certaines forêts sur sols miniers du sud de la Grande Terre, entre 200 et 900 mètres d’altitude. DESCRIPTION Palmier de taille moyenne atteignant les 12 mètres de haut. Le stipe solitaire est vert avec des cicatrices indentées. La gaine est profondément fendue et partiellement couverte d’un tomentum blanc, le manchon est très peu marqué. La feuille est pennée, le pétiole est cannelé et ailé. L’inflorescence est courte et les tiges sont peu nombreuses. Les fruits sont ovales, vert clair lorsqu’ils sont immatures. La couleur des fruits matures est aujourd’hui encore inconnue. CONFUSION POSSIBLE Avec Burretiokentia koghiensis (p.18) et Burretiokentia dumasii (absent du livret), mais ces trois espèces ont des aires de répartition totalement distinctes les unes des autres. Si vous êtes dans le Grand Sud, vous ne verrez que B. grandiflora. ACCESSIBILITÉ Dans les parties forestières du GR Sud. APPRENDRE À RECONNAÎTRE LES PALMIERS ENDÉMIQUES DE NOUVELLE-CALÉDONIE 17

Burretiokentia koghiensis SIGNIFICATION DE L’ÉPITHÈTE Burretiokentia des monts Koghis, car il n’est connu que de cette zone. DISTRIBUTION ET HABITAT Restreint à une veine de serpentine dans la forêt entre 400 et 700 mètres d’altitude. DESCRIPTION Grand palmier atteignant les 20 mètres de haut. Le stipe solitaire est vert avec des cicatrices indentées. La gaine est profondément fendue et partiellement couverte d’un tomentum blanc, le manchon est très peu marqué. La feuille est pennée et la nouvelle feuille est rouge. Le pétiole est cannelé et ailé. Les tiges de l’inflorescence sont d’abord rose pâle puis vert clair. Les fruits sont ovales, blanc verdâtre lorsqu’ils sont immatures, puis rouges à maturité. PHÉNOLOGIE La floraison a lieu d’août à octobre et la fructification de décembre à janvier. CONFUSION POSSIBLE Avec Burretiokentia grandiflora (p.17) et Burretiokentia dumasii (absent du livret), mais ces trois espèces ont des aires de répartition totalement distinctes les unes des autres. Si vous êtes aux Koghis, vous ne verrez que B. koghiensis. ACCESSIBILITÉ Sur les sentiers des monts Koghis. PALMIER DES KOGHIS APPRENDRE À RECONNAÎTRE LES PALMIERS ENDÉMIQUES DE NOUVELLE-CALÉDONIE 18

Chambeyronia divaricata SIGNIFICATION DE L’ÉPITHÈTE Chambeyronia divariqué, car les tiges de l’inflorescence se divisent dans plusieurs directions. DISTRIBUTION ET HABITAT Au cœur ou bien en lisière des forêts, sur les sols miniers de la moitié sud de la Grande Terre, entre 10 et 1000 mètres d’altitude. DESCRIPTION Petit palmier atteignant les 10 mètres de haut. Le stipe solitaire est annelé, de couleur variable et avec des racines adventives. La gaine est tubulaire et forme un manchon bien marqué, de couleurs variées allant du rouge au vert. La feuille est pennée et la nouvelle feuille est rouge. Le pétiole est très grand, rougeâtre et arrondi, il mesure environ 1/3 de la longueur totale de la feuille. L’inflorescence est petite (30 cm) et les tiges sont le plus souvent vertes. Les fruits sont ovales, verts lorsqu’ils sont immatures, puis jaunes et enfin rouges à maturité. CONFUSION POSSIBLE Clinosperma bracteale (absent du livret), mais cette espèce a la gaine couverte de cire blanche et d’écailles brunes. Ses inflorescences sont rouge vif au déploiement puis deviennent brunes. Et ses fruits sont ronds et noirs à maturité. ACCESSIBILITÉ Sur tous les sentiers forestiers comme les monts Koghis ou le GR sud, les rivières Bleue et Blanche. APPRENDRE À RECONNAÎTRE LES PALMIERS ENDÉMIQUES DE NOUVELLE-CALÉDONIE 19

Clinosperma vaginata SIGNIFICATION DE L’ÉPITHÈTE Clinosperma gainé, de par sa morphologie très fine. DISTRIBUTION ET HABITAT Sols miniers du Grand Sud, entre 100 et 1000 mètres d’altitude. Cette espèce est particulièrement abondante dans les zones de forêts anciennement perturbées notamment par l’exploitation forestière. DESCRIPTION Petit palmier atteignant 7 mètres de haut. Le stipe est solitaire, annelé et gris. La profondeur de la fente de la gaine est variable, le manchon est très peu marqué et se profile dans la continuité du stipe. La feuille est pennée et le pétiole est rond à sa base. L’inflorescence est de grande taille (1,5 m) et est portée au bout d’une très longue tige, qui persiste après la fructification. Les fruits sont ovales, verts lorsqu’ils sont immatures, puis rouges à maturité. PHÉNOLOGIE Fleurit et fructifie, tout au long de l’année. ACCESSIBILITÉ Sur les sentiers forestiers du Grand Sud et de la rivière Bleue. APPRENDRE À RECONNAÎTRE LES PALMIERS ENDÉMIQUES DE NOUVELLE-CALÉDONIE 20

Cyphophoenix fulcita SIGNIFICATION DE L’ÉPITHÈTE Cyphophoenix soutenu, en référence aux racines échasses qui élèvent le stipe au-dessus du sol. DISTRIBUTION ET HABITAT Sur les sols miniers du Grand Sud, entre 10 et 1000 mètres d’altitude. Dans les zones de fortes pentes, rocheuses et à proximité des cours d’eau. DESCRIPTION Palmier de taille moyenne atteignant les 15 mètres de haut. Le stipe solitaire est vert avec des cicatrices indentées et des racines échasses, qui peuvent atteindre 2 mètres de haut. La gaine est tubulaire, et forme un manchon bien marqué et renflé. La gaine est bicolore, elle est verte en bas et couverte d’un tomentum blanchâtre sur la moitié haute. La feuille est pennée et le pétiole cannelé. L’inflorescence est pendante et les tiges épaisses. Les fruits sont ovales avec une pointe recourbée, verts lorsqu’ils sont immatures, puis rouge-brun à maturité. PHÉNOLOGIE Fleurit et fructifie, tout au long de l’année. ACCESSIBILITÉ Sur les sentiers forestiers de la rivière Bleue, la rivière Blanche, du GR sud, ou aux monts Koghis. PALMIER ÉCHASSE APPRENDRE À RECONNAÎTRE LES PALMIERS ENDÉMIQUES DE NOUVELLE-CALÉDONIE 21

ESPÈCES PRÉSENTES DANS LA MOITIÉ NORD DE LA GRANDE TERRE APPRENDRE À RECONNAÎTRE LES PALMIERS ENDÉMIQUES DE NOUVELLE-CALÉDONIE 22

Basselinia glabrata SIGNIFICATION DE L’ÉPITHÈTE Basselinia sans poils, car la gaine et les tiges des inflorescences sont dépourvues de poils. DISTRIBUTION ET HABITAT En bord de cours d’eau entre 10 et 1200 mètres d’altitude, entre Touho et Ouégoa. DESCRIPTION Palmier de taille moyenne atteignant les 15 mètres de haut. Le stipe solitaire est gris, annelé et avec de nombreuses racines adventives. La gaine est tubulaire et verte, elle forme un manchon fin et marqué avec des écailles noires et parfois des résidus blancs. La feuille est pennée et le pétiole est plat avec des bords bien marqués. Le haut du stipe est recouvert par les inflorescences pendantes. Les fruits sont ovales, verts lorsqu’ils sont immatures, puis noirs à maturité. ACCESSIBILITÉ Sur les sentiers forestiers, comme le GR nord ou le sentier des Roches de la Ouaïème. APPRENDRE À RECONNAÎTRE LES PALMIERS ENDÉMIQUES DE NOUVELLE-CALÉDONIE 23

Burretiokentia hapala SIGNIFICATION DE L’ÉPITHÈTE Burretiokentia doux au touché, car les tiges des inflorescences sont recouvertes de poils. DISTRIBUTION ET HABITAT Entre 50 et 500 mètres d’altitude sur les bords des cours d’eau, entre Koumac et Ouégoa. DESCRIPTION Palmier de taille moyenne atteignant 15 mètres de hauteur. Le stipe solitaire est vert avec des cicatrices indentées et des racines adventives. La gaine est profondément fendue et couverte d’un tomentum brun, elle forme un manchon bien marqué. La feuille est pennée et le pétiole est cannelé et ailé. L’inflorescence est de taille moyenne (80 cm), les tiges sont couvertes d’un épais tomentum brun clair, les fleurs se distinguent difficilement parmi les poils. Les fruits sont en forme de goutte, verts lorsqu’ils sont immatures, puis bleu violacé à maturité. CONFUSION POSSIBLE Avec Burretiokentia vieillardii (p.33), mais les aires de répartition de ces deux espèces sont distinctes. Si vous êtes à Koumac vous ne verrez que B. hapala. ACCESSIBILITÉ Le gîte de la vallée des palmiers (Alcide et Nicole) propose une balade dans une population de cette espèce. PALMIER RASTA APPRENDRE À RECONNAÎTRE LES PALMIERS ENDÉMIQUES DE NOUVELLE-CALÉDONIE 24

Clinospema lanuginosa SIGNIFICATION DE L’ÉPITHÈTE Clinosperma poilu, car sa gaine est recouverte d’une couche de poils très dense. DISTRIBUTION ET HABITAT Entre 700 et 1250 mètres d’altitude dans les forêts basses et très humides de la chaîne du mont Panié. Et parfois dans des zones arbustives de maquis. DESCRIPTION Petit palmier atteignant les 6 mètres de haut. Le stipe solitaire est marron et annelé. La gaine est plus ou moins fendue et couverte d’un épais tomentum brun, elle forme un manchon bien marqué. La feuille est pennée et le pétiole est rond à sa base. L’inflorescence est de taille moyenne (60 cm), et les tiges sont vertes et dressées. Les fruits sont ovales, verts lorsqu’ils sont immatures, puis rouges à maturité. ACCESSIBILITÉ Sur les sentiers forestiers à haute altitude comme celui des Roches de la Ouaïème. APPRENDRE À RECONNAÎTRE LES PALMIERS ENDÉMIQUES DE NOUVELLE-CALÉDONIE 25

Cyphokentia cerifera SIGNIFICATION DE L’ÉPITHÈTE Cyphokentia cireux, car la gaine et le pétiole sont couverts de cire blanche. DISTRIBUTION ET HABITAT Forêts de 500 à 700 mètres d’altitude, entre Poindimié et Ouégoa. DESCRIPTION Grand palmier atteignant les 20 mètres de haut. Le stipe solitaire est annelé avec des racines adventives. La gaine est tubulaire et couverte d’une épaisse cire blanche, elle forme un manchon bien marqué. Les pennes de la feuille sont raides et très rapprochées, le pétiole est cannelé. L’inflorescence est de grande taille (> 1 mètre), et elle peut être orange ou verte lors de son déploiement, puis elle devient ensuite vert glauque. Les fruits sont ovales et leur surface est bosselée (verruqueux). Ils sont verts lorsqu’ils sont immatures, puis orangerouge à maturité. CONFUSION POSSIBLE Avec Cyphokentia macrostachya (p.35), mais cette espèce a des feuilles plus grandes avec des pennes très espacées, la base de son stipe est élargie. Les pétioles de C. macrostachya sont plus grands, 20 à 60 cm, contre 11 à 22 cm pour C. cerifera. Leurs aires de répartition se recoupent au niveau de Touho et Poindimié. ACCESSIBILITÉ Sur les sentiers forestiers comme celui des Roches de la Ouaïème et certaines sections du GR Nord. APPRENDRE À RECONNAÎTRE LES PALMIERS ENDÉMIQUES DE NOUVELLE-CALÉDONIE 26

Cyphophoenix alba SIGNIFICATION DE L’ÉPITHÈTE Cyphophoenix blanc, en référence à la couleur de la cire sur son stipe et sa gaine. DISTRIBUTION ET HABITAT Forêts de 10 à 600 mètres d’altitude entre Touho et Ouégoa. DESCRIPTION Palmier de taille moyenne atteignant les 15 mètres de haut. Le stipe solitaire a une base élargie avec des cicatrices indentées. Il est couvert d’une cire blanche et a des racines adventives. La gaine est tubulaire et forme un manchon bien marqué. La gaine est bicolore, car elle est couverte d’une épaisse cire blanche en bas alors que le haut est couvert d’un tomentum brun roux. La feuille est pennée et le pétiole cannelé. L’inflorescence est rose à son déploiement puis devient ensuite vert-jaune. Les fruits sont ovales et leur surface est bosselée (verruqueux), verts lorsqu’ils sont immatures, puis bruns à maturité. PHÉNOLOGIE La reproduction de cette espèce est continue tout au long de l’année. ACCESSIBILITÉ Sur les sentiers forestiers comme celui des Roches de la Ouaïème. APPRENDRE À RECONNAÎTRE LES PALMIERS ENDÉMIQUES DE NOUVELLE-CALÉDONIE 27

ESPÈCES PRÉSENTES SUR L’ENSEMBLE DE LA GRANDE TERRE APPRENDRE À RECONNAÎTRE LES PALMIERS ENDÉMIQUES DE NOUVELLE-CALÉDONIE 28

Basselinia deplanchei SIGNIFICATION DE L’ÉPITHÈTE Basselinia de Deplanche, nommé en l’honneur d’Émile Deplanche, un chirurgien de la marine, aussi entomologiste et botaniste du XIXe siècle. DISTRIBUTION ET HABITAT Dans les forêts et dans le maquis sur sols miniers du Grand Sud jusqu’à Kouaoua entre 400 et 1500 mètres d’altitude. DESCRIPTION Petit palmier atteignant 8 mètres de hauteur et de faible diamètre. Le stipe est cespiteux, parfois solitaire, annelé et de couleur variable. La gaine est tubulaire, recouverte d’écailles noires. Elle forme un manchon bien marqué, dont la couleur est très variable avec de l’orange, du rouge, et du noir. La feuille est en général pennée avec un pétiole plat qui est couvert d’écailles. La feuille peut aussi être bifide ou bien irrégulièrement pennée. L’inflorescence est de petite taille (35 cm), généralement érigée, elle peut être verte, rouge, brune ou noire. Les fruits sont ronds, vert-jaune lorsqu’ils sont immatures, puis noirs à maturité. CONFUSION POSSIBLE B. deplanchei est très proche de Basselinia eriostachys (p.30). C’est l’organisation de l’inflorescence qui permet de distinguer ces deux espèces. Chez B. deplanchei les fleurs sont bien écartées et le tomentum de la tige ne couvre pas la base des fleurs. ACCESSIBILITÉ Sur les sentiers comme le GR Sud et le mont Mou. APPRENDRE À RECONNAÎTRE LES PALMIERS ENDÉMIQUES DE NOUVELLE-CALÉDONIE 29

Basselinia eriostachys SIGNIFICATION DE L’ÉPITHÈTE Basselinia aux inflorescences laineuses, en référence aux poils présents sur les tiges et qui couvrent la base des fleurs. DISTRIBUTION ET HABITAT Sur sols miniers et volcano-sédimentaires dans les forêts ainsi que dans les maquis de l’ensemble de la Grande Terre. DESCRIPTION Petit palmier de 10 mètres de haut et de faible diamètre. Le stipe est cespiteux parfois solitaire, annelé et de couleur variable. La gaine est tubulaire et recouverte d’écailles noires. Elle forme un manchon bien marqué, dont la couleur est très variable avec de l’orange, rouge, noir et même jaune. La feuille est en général pennée avec un pétiole plat et couvert d’écailles, mais la feuille peut aussi être bifide ou bien irrégulièrement pennée. L’inflorescence est de petite taille (35 cm), généralement dressée, elle peut être verte, rouge, brune ou noire. Les fruits sont ronds, verts lorsqu’ils sont immatures, puis noirs à maturité. CONFUSION POSSIBLE Quasiment identique à Basselinia deplanchei (p.29). C’est l’organisation et lamorphologie de l’inflorescence qui permet de distinguer ces deux espèces. Chez B. eriostachys les fleurs sont rapprochées les unes des autres et les poils de la tige couvrent la base des fleurs. ACCESSIBILITÉ Sur les sentiers comme le GR Sud, les monts Koghis, le Parc des Grandes Fougères, le plateau de Dogny, le GR nord et le sentier des Roches de la Ouaïème. APPRENDRE À RECONNAÎTRE LES PALMIERS ENDÉMIQUES DE NOUVELLE-CALÉDONIE 30

Basselinia pancheri SIGNIFICATION DE L’ÉPITHÈTE Basselinia de Pancher, nommé en l’honneur de Jean Pancher, un botaniste et un explorateur du XIXe siècle. DISTRIBUTION ET HABITAT À la lisière ou dans les forêts de l’ensemble des massifs miniers de la Grande Terre. DESCRIPTION Palmier de taille moyenne atteignant les 15 mètres de hauteur. Le stipe solitaire est annelé, vert ou bien gris et avec des racines adventives. La gaine est tubulaire recouvert d’écailles noires qui forment parfois un motif de lignes parallèles. La gaine forme un manchon bien marqué, dont la couleur est très variable avec de l’orange, rouge, noir et même du jaune. La feuille est en général pennée avec un pétiole plat et couvert d’écailles mais elle peut aussi être bifide ou bien irrégulièrement pennée. L’inflorescence peut être verte, rouge, brune ou noire et dressée. Les fruits sont bilobés et vert-jaune lorsqu’ils sont immatures puis noirs à maturité. PHÉNOLOGIE La reproduction de cette espèce est continue tout au long de l’année. CONFUSION POSSIBLE Avec Basselinia deplanchei et Basselinia eriostachys (p.29 & p.30) mais ces espèces ont des stipes plus fins et plus petits et leurs fruits sont ronds. ACCESSIBILITÉ Sur les sentiers des rivières Bleue et Blanche, du GR Sud, le mont Do. APPRENDRE À RECONNAÎTRE LES PALMIERS ENDÉMIQUES DE NOUVELLE-CALÉDONIE 31

Basselinia velutina SIGNIFICATION DE L’ÉPITHÈTE Basselinia velouté, en référence aux poils gris sur les tiges des inflorescences qui ressemblent à du velours. DISTRIBUTION ET HABITAT Entre 600 et 1620 mètres d’altitude sur les reliefs vers Hienghène et ceux entre Farino et Sarraméa. DESCRIPTION Palmier de taille moyenne atteignant les 15 mètres de hauteur. Le stipe est solitaire, annelé et de couleur brune. La gaine est largement fendue, mais forme tout de même un manchon et elle est couverte d’un tomentum brun-rougeâtre ou bien gris-violet. La feuille est pennée et le pétiole est cannelé et ailé. L’inflorescence est de grande taille (1 m) pendante et les tiges sont recouvertes de poils gris. Les fruits sont ovales, verts lorsqu’ils sont immatures, puis noirs à maturité. CONFUSION POSSIBLE Avec Basselinia tomentosa (p.16), mais cette espèce a un manchon plus long et une gaine moins fendue, ses pennes sont moins nombreuses et plus larges. Les tiges de l’inflorescence sont couvertes de poils beiges et divisées. ACCESSIBILITÉ Sur le plateau de Dogny et dans le Parc des Grandes Fougères. APPRENDRE À RECONNAÎTRE LES PALMIERS ENDÉMIQUES DE NOUVELLE-CALÉDONIE 32

Burretiokentia vieillardii SIGNIFICATION DE L’ÉPITHÈTE Basselinia de Vieillard, nommé en l’honneur d’Eugène Vieillard, un explorateur et botaniste du XIXe siècle. DISTRIBUTION ET HABITAT Dans les forêts de l’ensemble de la Grande Terre. DESCRIPTION Grand palmier atteignant les 18 mètres de haut. Le stipe solitaire est vert ou marron, avec des cicatrices indentées et des racines adventives. La gaine est tubulaire et forme un manchon bien marqué, couvert d’un tomentum brun-roux qui forme le plus souvent un motif de lignes parallèles. La feuille est pennée et le pétiole est cannelé et ailé. Les tiges de l’inflorescence sont d’une couleur beige lors de la floraison puis deviennent vertes lors de la fructification. Les fruits sont ovales, verts lorsqu’ils sont immatures, puis brun-rouge à maturité. CONFUSION POSSIBLE Avec Burretiokentia hapala (p.24), mais les aires de répartition de ces deux espèces sont distinctes. En dehors de Koumac, vous ne verrez que B. vieillardii. ACCESSIBILITÉ Sur les sentiers du GR nord, du GR sud, des monts Koghis, du Parc des Grandes Fougères. KIMWÂ (XÂRÂCÙÙ) APPRENDRE À RECONNAÎTRE LES PALMIERS ENDÉMIQUES DE NOUVELLE-CALÉDONIE 33

Chambeyronia macrocarpa var. macrocarpa SIGNIFICATION DE L’ÉPITHÈTE Chambeyronia aux gros fruits, ce palmier produit les plus gros fruits du genre. DISTRIBUTION ET HABITAT Ensemble de la Grande Terre entre 10 à 600 mètres d’altitude et parfois jusqu’à 1000 mètres. DESCRIPTION Grand palmier atteignant jusqu’à 25 mètres de haut. Le stipe solitaire est annelé, vert ou marron, et avec des racines adventives. La gaine est vert tubulaire et forme un manchon bien marqué. Les feuilles sont pennées, le pétiole cannelé, et la nouvelle feuille est rouge. Chez les juvéniles les pennes sont souvent plus larges que chez les individus adultes. L’inflorescence est couverte d’un tomentum marron-gris. Les fruits sont ovales, verts lorsqu’ils sont immatures, puis rouges à maturité. C. macrocarpa est une espèce variable qui se décline en cinq variétés différentes dont C. macrocarpa var. viridis qui se distingue notamment par sa nouvelle feuille verte et non pas rouge. ACCESSIBILITÉ Dans le Grand Sud, les rivières Bleue et Blanche, aux monts Koghis, et au Parc des Grandes Fougères. APPRENDRE À RECONNAÎTRE LES PALMIERS ENDÉMIQUES DE NOUVELLE-CALÉDONIE 34

SIGNIFICATION DE L’ÉPITHÈTE Cyphokentia à grandes inflorescences, en référence à la longueur importante des tiges de l’inflorescence. DISTRIBUTION ET HABITAT Dans les forêts entre 500 et 800 m d’altitude de l’ensemble de la Grande Terre sauf celles de la côte nord-ouest. DESCRIPTION Palmier de taille moyenne atteignant 15 mètres de haut. Le stipe solitaire est annelé et élargi à la base. La gaine est vert tubulaire et couverte d’une cire blanche, elle forme un manchon bien marqué. Les pennes de la feuille sont très espacées et le pétiole est cannelé. L’inflorescence est de grande taille (> 1 m), blanche lorsqu’elle se déploie, puis elle devient rose foncé lors de la floraison, et enfin verte lors de la fructification. Les fruits sont ovales, verts lorsqu’ils sont immatures, puis rouges à maturité. CONFUSION POSSIBLE Avec Cyphokentia cerifera (p.26), mais la base du stipe de cette espèce n’est pas élargie, ses feuilles et ses pétioles sont plus petits. Leurs aires de répartition se recoupent au niveau de Touho et Poindimié. ACCESSIBILITÉ Sur les sentiers de la rivière Bleue, dans les monts Koghis, dans le Parc des Grandes Fougères. Cyphokentia macrostachya PALMIER BLANC APPRENDRE À RECONNAÎTRE LES PALMIERS ENDÉMIQUES DE NOUVELLE-CALÉDONIE 35

ESPÈCES PRÉSENTES SUR LES ÎLES LOYAUTÉ APPRENDRE À RECONNAÎTRE LES PALMIERS ENDÉMIQUES DE NOUVELLE-CALÉDONIE 36

Cyphophoenix nucele SIGNIFICATION DE L’ÉPITHÈTE Basé sur l’appellation en langue Drehu «Nu trehle», «nu» désignant la noix de coco et « trehle» la fronde car les fruits étaient autrefois utilisés comme projectiles pour la chasse aux oiseaux. DISTRIBUTION ET HABITAT L’unique population se trouve sur un plateau forestier sur l’île de Lifou. DESCRIPTION Palmier de taille moyenne atteignant les 15 mètres de hauteur. Le stipe solitaire est vert avec des cicatrices indentées et des racines adventives. La gaine est vert tubulaire et couverte d’un tomentum beige, elle forme un manchon bien marqué. Les feuilles sont pennées et le pétiole est cannelé. L’inflorescence est de taille moyenne (60 cm) et vert foncé. Les fruits sont ovales, verts lorsqu’ils sont immatures, puis orange avec l’extrémité rouge-rose à maturité. CONFUSION POSSIBLE Avec Veitcha arecina, un palmier introduit et largement utilisé en ornement. Cette espèce atteint les 30 mètres de haut, ses fruits sont plus petits et de couleur différente. Les fruits immatures sont verts puis jaunes et enfin entièrement rouges. De plus le pétiole est plat et les fleurs sont plus grosses et comptent de très nombreuses étamines par rapport à C. nucele qui n’en compte que cinq. ACCESSIBILITÉ Sentier guidé par les tribus. APPRENDRE À RECONNAÎTRE LES PALMIERS ENDÉMIQUES DE NOUVELLE-CALÉDONIE 37

Liste complète des espèces de Nouvelle-Calédonie NOM DE L’ESPÈCE STATUT LISTE ROUGE BASSELINIA Basselinia deplanchei NT Basselinia eriostachys LC Basselinia favieri EN Basselinia glabrata VU Basselinia gracilis EN Basselinia humboldtiana NT Basselinia iterata EN Basselinia moorei CR Basselinia pancheri LC Basselinia porphyrea EN Basselinia sordida LC Basselinia tomentosa NT Basselinia velutina NT Basselinia vestita CR BURRETIOKENTIA Burretiokentia dumasii EN Burretiokentia grandiflora EN Burretiokentia hapala EN Burretiokentia koghiensis CR Burretiokentia vieillardii LC CHAMBEYRONIA Chambeyronia divaricata LC Chambeyronia houailouensis Vu ou EN en cours d’évaluation par l’UICN Chambeyronia huerlimannii EN Chambeyronia lepidota LC Chambeyronia macrocarpa LC Chambeyronia magnifica EN Chambeyronia oliviformis EN Chambeyronia piersoniorum VU Chambeyronia pyriformis EN CLINOSPERMA Clinosperma bracteale LC Clinosperma lanuginosa EN Clinosperma macrocarpa CR Clinosperma vaginata NT COCOS, genre non endémique Cocos nucifera LC CYPHOKENTIA Cyphokentia cerifera NT Cyphokentia macrostachya LC CYPHOPHOENIX Cyphophoenix alba LC Cyphophoenix elegans EN Cyphophoenix fulcita LC Cyphophoenix nucele VU CYPHOSPERMA, genre non endémique présent aussi au Vanuatu et à Fidji Cyphosperma balansae LC SARIBUS, genre non endémique présent aussi en Asie du Sud-Est et en Nouvelle-Guinée Saribus jeanneneyi CR NT Quasi menacée LC Préoccupation mineure VU Vulnérable EN En danger CR En danger critique APPRENDRE À RECONNAÎTRE LES PALMIERS ENDÉMIQUES DE NOUVELLE-CALÉDONIE 38

NOÉ EST UNE ASSOCIATION DE PROTECTION DE LA NATURE, D’INTÉRÊT GÉNÉRAL ET À BUT NON LUCRATIF, CRÉÉE EN 2001. ELLE DÉPLOIE EN FRANCE ET À L’INTERNATIONAL DES ACTIONS DE SAUVEGARDE DE LA BIODIVERSITÉ POUR LE BIEN DE TOUTES LES ESPÈCES VIVANTES, Y COMPRIS DE L’ESPÈCE HUMAINE. DEPUIS 2009, NOÉ ŒUVRE POUR PRÉSERVER ET RESTAURER LA FORÊT CALÉDONIENNE, EN CONCERTATION ET EN COLLABORATION AVEC LES AUTORITÉS LOCALES ET COUTUMIÈRES. POUR PLUS D’INFORMATIONS SUR NOÉ ET LE PROGRAMME MENÉ EN NOUVELLE-CALÉDONIE : WWW.NOE.ORG 55, rue de Navier - F 75017 Paris Tél : +33 (0)1 42 23 04 90 - angesetdesign.fr Client : NOE Dossier : LOGOTYPE NOE QUADRI + TERRE Références couleur : Date : 18 - 03 - 2014 Version : 1 C80 M0 J0 N0 R0 V175 B234 HTML 00 AF EA C100 M95 J0 N20 R23 V48 B123 HTML 17 30 7B C90 M40 J0 N0 R0 V122 B192 HTML 00 7A C0 C0 M33 J100 N0 R249 V179 B0 HTML F9 B3 00 C0 M95 J100 N0 R227 V28 B10 HTML E3 1C 0A C5 M100 J0 N0 R221 V0 B125 HTML DD 00 7D C70 M100 J0 N20 R111 V30 B129 HTML 6F 1E 81 Created by Weltenraser from the Noun Project

La forêt est un lieu de découverte, où se déroule un jeu de cache-cache permanent entre l’observateur et l’observé. Du gigantesque au microscopique, chacun peut y trouver une source d’émerveillement. C’est aussi un écosystème complexe et fragile qui purifie l’eau qui coule dans nos rivières, procure ombrage et fraîcheur, stocke le carbone de l’atmosphère, alimente une multitude d’êtres vivants, et parfois même les soigne. L’existence de la forêt repose sur un équilibre ancestral entre l’ensemble des êtres vivants qui la composent et la visitent. Comme un voyage à travers la famille des palmiers et ses représentants en Nouvelle-Calédonie, cet ouvrage vous fera plonger vers un univers aux incroyables formes et aux multiples couleurs. Les palmiers sont pour les Hommes l’emblème des régions tropicales, des plantes ornementales, une source de nourriture et de matériaux. Mais nous ne sommes pas les seuls à profiter des palmiers, ils sont aussi une source importante de nourriture pour de nombreux animaux et insectes pollinisateurs. Le développement des palmiers calédoniens étant très lent, leur présence est un signe de l’ancienneté de la forêt et de son caractère préservé. Ils partagent le destin des forêts calédoniennes, et font face aux mêmes menaces. La moitié des palmiers calédoniens sont aujourd’hui menacés de disparition, victimes des feux, de l’exploitationminière, et de l’appétit desmammifères envahissants. C’est donc à nous, visiteurs d’un jour ou bien voisins de tous les jours, de participer à la préservation de ces espèces emblématiques de la Nouvelle-Calédonie, mais aussi de l’espace forestier dont leur survie dépend. 55, rue de Navier - F 75017 Paris Tél : +33 (0)1 42 23 04 90 - angesetdesign.fr Client : NOE Dossier : LOGOTYPE NOE QUADRI + TERRE Références couleur : Date : 18 - 03 - 2014 Version : 1 C80 M0 J0 N0 R0 V175 B234 HTML 00 AF EA C100 M95 J0 N20 R23 V48 B123 HTML 17 30 7B C90 M40 J0 N0 R0 V122 B192 HTML 00 7A C0 C0 M33 J100 N0 R249 V179 B0 HTML F9 B3 00 C0 M95 J100 N0 R227 V28 B10 HTML E3 1C 0A C5 M100 J0 N0 R221 V0 B125 HTML DD 00 7D C70 M100 J0 N20 R111 V30 B129 HTML 6F 1E 81 E ND ÉM I QU E S D E NOU V E L L E - C A L É DON I E LES APPRENDRE À RECONNAÎTRE PALMIERS ISBN : 978-2-9579335-1-8 Date dépôt : janvier 2022 VERS ION NUMÉR IQUE

RkJQdWJsaXNoZXIy MjE1NDI=