P. 118 Les violences obstétricales consistent en tout acte abusif contraire à l’intérêt de la patiente, toujours en dehors du consentement, des demandes et des besoins des femmes dans le processus de grossesse, d’accouchement ou de post-partum. Il peut s’agir également d’une absence de médicalisation quand les femmes en expriment le besoin et/ou l’envie (refuser de procéder à une anesthésie pour une réfection d’épisiotomie car cela convient mieux au soignant, l’expression abdominale, empêcher la mise en place d’une péridurale, procéder à des actes douloureux et/ou invasifs et à fort impact psychologique et émotionnel tels que la césarienne, l’extraction instrumentale, la révision utérine, sans s’assurer de la présence d’une anesthésie efficace, ne pas prendre en compte la parole de la patiente qui exprime verbalement et physiquement sa souffrance, etc.). Parmi les indicateurs fréquents : - le non-respect du consentement éclairé, - le manque d’information sur les procédures médicales, - les commentaires dégradants, - l’absence d’empathie et de respect de l’intimité. Ces actes, gestes, paroles et attitudes portent atteinte à l’intégrité psychologique et physique d’une femme de façon plus ou moins sévère, et peuvent avoir des conséquences importantes dans la vie de la patiente, voire de ses relations familiales (relation mère-enfant). Les violences gynécologiques et obstétricales sont perpétrées par le personnel soignant qui peut agir collectivement et/ou individuellement. Une charte de bonnes pratiques en gynécologie et obstétrique En 2021, une charte de la consultation en gynécologie et obstétrique a été formalisée par les professionnels impliqués dans le suivi des femmes : - La consultation en gynécologie ou en obstétrique n’est pas une consultation comme les autres puisqu’elle touche à l’intimité des patientes. - Le praticien, médecin ou sage-femme, conduit la consultation avec bienveillance et respect, en gardant à l’esprit la particularité de cette consultation et les besoins d’écoute et de dialogue. - L’examen clinique n’est pas systématique. Par exemple, il n’est pas conseillé lors de la première consultation d’une jeune femme pour contraception, en l’absence de symptômes. - L’examen clinique est précédé d’une explication sur ses objectifs et ses modalités. Si la femme désire ne pas être examinée, elle est invitée à en faire part en début de consultation.
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