Sexualité maternité parentalité au féminin

P. 31 Mission à la condition féminine de la province Sud ANTHONY DUMONT UN LIEU D’ACCUEIL ET D’ÉCOUTE INTERVIEW Directeur du Comité de promotion de la santé sexuelle (CP2S) Qui vient au Comité de promotion de la santé sexuelle (CP2S) et que vient-on y chercher ? Dans une majorité des cas, nous voyons des lycéens, avec une fréquentation de notre local plus importante pendant les vacances scolaires quand les infirmeries des établissements sont fermées. Ils viennent en groupes pour avoir des capotes et la conversation s’engage. Le bouche à oreille fonctionne bien, nous sommes connus dans les lycées et collèges dans lesquels nous intervenons chaque année. De temps en temps, des adultes viennent pour des préservatifs et profitent de l’occasion pour parler des problèmes liés à leur vie conjugale, qui ont des répercussions sur leur vie sexuelle. Notre objectif premier est de répondre à toutes leurs interrogations et cela dans la bienveillance. Ensuite, en fonction de leurs besoins, nous sommes susceptibles de les orienter vers d’autres lieux pour effectuer un dépistage. Les filles viennent également pour des tests de grossesse, que nous faisons gratuitement et en toute discrétion. De plus en plus souvent, elles sont accompagnées par leurs copains. J’ai l’impression qu’ils s’impliquent davantage qu’avant. Certaines jeunes filles viennent aussi après un viol pour en parler. Le CP2S est un lieu où l’on vient se confier, poser des questions, lire des livres sur la thématique de la sexualité... Est-il facile d’aborder la question de la sexualité avec des jeunes lorsque l’on est un homme ? Ma réponse est un grand OUI. Au premier abord, cela peut surprendre, mais il suffit de mettre la personne à l’aise et elle se confie très facilement. Je dirais qu’en milieu scolaire, cela peut même être un avantage. En effet, les élèves ont toujours affaire à des femmes pour parler de sexualité et c’est également durant ces séances que des sujets tels que le consentement, le viol sont abordés. Le fait que ce soit un homme qui tienne un discours faisant la promotion de la nonviolence, du consentement mutuel et du respect de la femme a un impact différent. Régulièrement, j’ai des jeunes filles qui le verbalisent à la fin d’une séance et me confient que ça fait du bien d’entendre ce discours sortir de la bouche d’un homme et non d’une femme. « Le bouche à oreille fonctionne bien, nous sommes connus dans les lycées et collèges. »

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