P. 43 Mission à la condition féminine de la province Sud LA MÈRE JOUE UN RÔLE PRÉPONDÉRANT DANS LA SANTÉ FUTURE DE SON ENFANT Témoignage Jusqu’à récemment, on estimait que l’avenir d’un enfant était joué à 5 ans, qu’il acquérait les bases de son développement physique et intellectuel lors des premières années de sa vie. Or grâce aux découvertes scientifiques en matière d’épigénétique1 et de microbiote2, on sait maintenant qu’une grande partie est déjà jouée au moment de la conception. Si le dicton populaire veut que la femme soit l’avenir de l’Homme, c’est aujourd’hui plus vrai que jamais. Il a été prouvé scientifiquement que la transmission génétique des fragilités des parents à l’enfant par le biais de l’épigénétique se fait aux 2/3 par la mère et 1/3 par le père. Au moment de la conception, la femme doit donc être en bonne santé, car de nombreuses maladies chroniques ont une origine épigénétique. Le baromètre santé établi par l’Agence sanitaire et sociale de la Nouvelle-Calédonie dresse en 2015 un constat inquiétant. Deux Calédoniens sur trois (68 %) présentent des problèmes de surpoids allant jusqu’à l’obésité, et les femmes paient un tribut à la maladie beaucoup plus lourd que les hommes. La lecture du code génétique dépend de l’état de santé de la (future) mère et ses dysfonctionnements traversent les générations. Ainsi par exemple, une femme qui a des problèmes de poids transmet le risque de l’obésité et du diabète à son fœtus, mais aussi à ses descendants sur trois générations. Outre l’épigénétique, le microbiote est un autre facteur qui influe sur la santé de l’enfant dès sa naissance. Le microbiote, ou flore, est constitué de plus de 100 milliards de germes que l’on porte naturellement en soi, par exemple dans la flore intestinale. Ces germes sont porteurs de matériels génétiques qui vont influer sur l’apparition des principales maladies chroniques (obésité, diabète, asthme, allergie…). Lors de l’accouchement puis de l’allaitement, la mère transmet à l’enfant sa bonne flore intestinale protectrice, ou au contraire une flore qui va permettre peu à peu le développement de ces maladies chroniques. 1 L’épigénétique est l’étude des changements d’activité des gènes - donc des changements de caractères - qui sont transmis au fil des divisions cellulaires ou des générations sans faire appel à des mutations de l’ADN. 2 Le microbiote est l’ensemble des micro-organismes (bactéries, levures, champignons, virus) vivant dans un environnement spécifique (appelé microbiome) chez un hôte (animal ou végétal).
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