Suite témoignage Anne Pleven, psychologue au Centre de conseil familial de Montravel (Nouméa) Plus de la moitié (53 %) des premières grossesses ne sont pas désirées (étude sur la santé des jeunes Calédoniens, INSERM, Christine Hamelin et Christine Salomon). Les filles utilisent la grossesse pour voir si leur corps marche bien, pour vérifier consciemment ou inconsciemment leur fertilité. Elles ont toutes « le savoir savant » : elles savent ce qu’est la contraception mais ne la mettent pas en œuvre correctement ou ne la prennent pas en compte. Il y a toujours un dérapage, de l’irrationalité ou des prises de risques qui correspondent à l’âge adolescent. La sexualité reste un mystère. On n’en parle pas en famille. Les mères leur disent juste de faire attention. Le sujet est encore tabou dans beaucoup de familles. La difficulté est, pour les professionnels, qu’elles se saisissent de leur santé sexuelle : prendre conscience des risques des rapports non protégés, de la nécessité d’aller chez le médecin régulièrement, de renouveler l’ordonnance de la pilule, de se protéger contre les IST. Les garçons viennent ici travailler leur relation avec leur copine. Ils sont adolescents, se posent les mêmes questions qu’elles : « Suis-je capable de devenir père, sous quelle condition me le permettrais-je ? » Certains ont déjà peur de l’infertilité après à peine six mois de relations sexuelles. Les jeunes viennent souvent en couple, pour demander au conjoint de verbaliser son soutien devant un tiers. P. 56
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