Sexualité maternité parentalité au féminin

P. 79 Mission à la condition féminine de la province Sud régler une dette locative ou une facture d’électricité, l’entourage organise un bingo ou une vente de brochettes. Malheureusement ce recours au jeu est devenu une addiction pour certaines d’entre elles, ce qui n’a plus rien à voir avec la solidarité. Ces mamans ne vont plus chercher leurs enfants à la sortie de l’école, elles ne suivent plus leurs devoirs à la maison. Elles les laissent jouer seuls dans les parcs pendant qu’elles vont au bingo organisé dès 16 h dans les quartiers, et parfois dans les appartements. Elles délèguent à l’école et à l’enseignant la tâche d’éduquer leurs enfants. Quand on leur demande si elles prennent le temps d’accompagner leurs enfants dans les activités périscolaires (maison de quartier, médiathèque, plateau sportif), elles ne mesurent pas toujours l’importance que peut accorder l’enfant à sa présence. Et si l’enfant fréquente un lieu public accompagné d’un tiers, enseignant, animateur ou bien éducateur, elles estiment peut-être ne pas être à la hauteur du rôle qu’elles devraient jouer. Les familles qui sont installées dans des logements sociaux ont quelquefois connu le squat ou la vie tribale, c’est-à-dire des lieux où tout le monde se connaît et où laisser l’enfant seul n’est pas un problème, car il y a toujours une connaissance pour le surveiller, même de loin. Dans les quartiers, ce n’est pas la même chose. Traverser la rue est dangereux, l’espace est plus vaste, les risques plus nombreux. Les codes sont différents. Il faut changer d’habitudes de vie. La ville bouleverse la vie sociale de la famille et s’y adapter n’est pas chose aisée. Les familles en situation précaire identifiées et accompagnées par la Direction du logement de la province Sud sont à très large majorité océaniennes. Des dispositifs spécifiques d’aides permettent des visites à domicile régulières pour les soutenir dans la résorption de leurs dettes. On ne constate pas souvent de violences ou de maltraitance à l’égard des enfants. Il s’agit plutôt de négligences sérieuses au niveau de l’hygiène, de la santé, de la vaccination, par exemple des angines mal soignées qui deviennent des RAA (Rhumatismes articulaires aigus), une absence de suivi de la scolarité qui mène à un décrochage scolaire et une alimentation déséquilibrée favorisant l’obésité, le diabète, etc. Chantal Bouyé, travailleur social, chef de service à la Direction du logement de la province Sud « Quand survient la grossesse, certains jeunes couples demeurent chez leurs parents respectifs et ont des difficultés à se projeter dans un avenir commun à long terme. »

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