Le travail au féminin

Rien ne semble pouvoir altérer le calme qu’elle affiche en toutes circonstances, Éliane Atiti est pourtant une hyperactive. Au fil des années, elle a cumulé les responsabilités. Avec son mari Robert, cette mère de six enfants gère l’hôtel Kanua Tera, ancien gîte familial de bord de mer, situé au sein de la tribu de Goro, tout en satisfaisant aux nombreuses obligations coutumières et en animant diverses associations communales. Élue depuis peu à l’Assemblée de la province Sud, elle jongle avec les horaires et les trajets entre Yaté et Nouméa. Vos diverses fonctions vous conduisent à sans cesse passer d’une culture à l’autre, de l’univers traditionnel kanak à un monde européen. Comment arrivez-vous à tout concilier ? Plus qu’une question de différence culturelle, c’est une question d’organisation, de gestion du temps. À l’hôtel, je suis dans le monde de l’économie. Avec les employées, toutes mélanésiennes, nous formons une équipe qui travaille en confiance. Elles m’appellent « tantine » et lorsque surgit un problème, je me mets facilement à leur place. Je connais les hiérarchies claniques, les événements qui régissent leur vie, elles peuvent se confier. Je les comprends et j’essaye toujours de trouver des solutions, notamment en cas de deuil ou de mariage, sans pour autant négliger les intérêts de l’hôtel. Éliane Atiti P. 46

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