Le travail au féminin

Première Calédonienne pilote de ligne à Air Calédonie, Julie Dumortier-Levie n’a pas toujours eu la tête dans les étoiles. Titulaire d’un DEA en biologie marine, elle a commencé sa carrière dans un bureau d’études en métropole, mais s’est rapidement lassée de passer ses journées penchée sur des dossiers. Cette passionnée de parachutisme, initiée par ses parents en NouvelleCalédonie, membre de l’équipe féminine de France de vol relatif, a décidé, à 27 ans, de suivre ses envies profondes et de devenir pilote d’avion. Diplômes en poche, elle a cependant dû attendre deux ans avant de pouvoir intégrer l’équipe des pilotes d’Aircal. Quel a été le moment le plus difficile dans cette reconversion professionnelle ? Plus que les études théoriques et pratiques, que j’ai menées de front avec mon travail, plus que le coût élevé de cette formation, qui m’a contrainte à faire des emprunts en banque, le plus difficile a été de trouver un emploi. Quand je suis arrivée sur le marché du travail, l’aéronautique entrait dans une importante crise économique, il y avait très peu de postes de pilote à pourvoir en métropole. Je voulais revenir en Nouvelle-Calédonie, mais pour pouvoir postuler à Aircal, il fallait avoir la qualification ATR. Je me suis ainsi financé ma qualification pour intégrer la compagnie en octobre 2009. Les femmes pilotes sont ici en minorité – deux chez Aircal, trois chez Air Loyauté et aucune chez Aircalin – mais aussi dans le monde. On ne compte que 3 à 5 % de femmes chez les pilotes de ligne. Pour ce métier qui reste très technique, à compétences égales, il n’y a aucune disparité de salaire entre les hommes et les femmes. J’étais passionnée et très déterminée à construire mon avenir. Travailler dans un monde masculin ne m’inquiétait pas, le parachutisme m’y avait habituée. J’ai repris les études avec enthousiasme et un objectif bien défini. Julie Dumortier-Levie P. 52

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