à l’école, mais elles ont l’habitude de s’occuper de handicapés ou de personnes âgées au sein de leur famille. Elles ont en moyenne passé la quarantaine, soit elles sont seules, soit leur mari ne travaille plus, soit elles habitent des squats. Une fois leurs enfants éduqués, elles ressentent le besoin de gagner un peu d’argent et d’acquérir de l’autonomie. C’est tout naturellement vers le service d’aide à la personne, où elles ont déjà de l’expérience, qu’elles se tournent pour trouver un emploi. Nous recrutons également les élèves de l’Institut de formation des professions sanitaires et sociales (IFPSS) à l’issue de leur scolarité. Quels sont, à votre avis, les principaux bénéfices que ces femmes retirent de ce travail ? Ce travail est un puissant outil d’émancipation psychologique et matériel pour des femmes qui ont souvent vécu repliées sur elles-mêmes et leur famille. Le salaire améliore leur confort de vie, leur permet d’aider leurs enfants, de voyager, voire de quitter un mari violent, de prendre un appartement seule, de se lancer dans un crédit auto. Et fait tout aussi important, ce travail leur offre des opportunités de tisser une vie sociale et d’échanger entre elles. Elles organisent des sorties entre collègues, apprennent à soigner les petits bobos de leur famille, etc. Les auxiliaires de vie, que l’on appelle désormais accompagnatrices de l’autonomie de la personne, exercent au domicile de leur client. Elles doivent donc s’adapter à ses habitudes et apprendre à être à l’aise dans tous les milieux et ce, quelle que soit leur ethnie ou celle de leur patient. Dans des sociétés mélanésiennes ou polynésiennes, encore très pudiques et très codifiées, c’est loin d’être facile au quotidien. Outre les gestes techniques, il faut savoir distinguer ce qui est du domaine du travail de ce qui ressort des conventions de leur communauté d’origine. Leurs carrières peuvent-elles évoluer ? En tant que chef d’entreprise, je soutiens les démarches des employées qui désirent valoriser leur expérience. Je les aide à constituer leur dossier de VAE, très complexe et souvent incompréhensible pour qui n’a effectué qu’une brève scolarité. Le diplôme ainsi acquis s’accompagne d’une hausse de salaire. Surtout il constitue une reconnaissance de la valeur du travail accompli et, dans certains cas, il ouvre la voie à la poursuite des études. La VAE permet de valoriser et de faire reconnaître officiellement par un diplôme les compétences acquises tout au long de votre vie. Elle s’adresse à toute personne, quel que soit son âge, son niveau ou son statut (salarié, demandeur d’emploi, bénévole, travailleur indépendant), pouvant justifier d’au moins 3 ans d’expérience dans une activité en lien avec un diplôme. Les diplômes délivrés en VAE sont les mêmes et ont la même valeur que ceux délivrés par la formation. Pour en savoir plus : www.vae.nc/ La validation des acquis de l’expérience (VAE) « Le travail d’assistante de vie est un outil d’intégration dans tous les milieux et toutes les ethnies. » P. 55 Mission à la condition féminine de la province Sud
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