Wallisienne par sa mère, futunienne par son père, Malia Tafili est très tôt partie à la découverte du Pacifique, de l’Asie et de l’Europe. Elle est retournée en Nouvelle-Calédonie, après 25 ans de carrière internationale, d’abord dans le cadre de groupe de jeunes catholiques, puis comme spécialiste de la Promotion des jeunes et responsable du Programme régional pour l’éducation et la jeunesse du Pacifique au sein de la Communauté du Pacifique (CPS). Malia parle et écrit 7 langues. Son impressionnant parcours universitaire l’a menée à Florence (Italie), Melbourne (Australie) et Wellington (NouvelleZélande) où elle s’est successivement passionnée pour la linguistique, les sciences sociales, l’anthropologie et la philosophie du développement durable. Aujourd’hui à Nouméa, pour se rapprocher de ses enfants qui y étudient, elle est responsable des actions culturelles et des relations régionales et internationales de la Mission à la condition féminine. Avec tous ces diplômes, trouver un travail à Nouméa a dû être facile ? Détrompez-vous, cela a été très difficile. On a plusieurs fois refusé de m’embaucher au motif que j’étais trop qualifiée pour le poste. Être femme et être très diplômée est un double handicap. On fait peur aux employeurs, qui généralement sont des hommes n’ayant pas tous ces diplômes universitaires. Et si on a vécu à l’étranger, c’est pire encore. Mes interlocuteurs ne savaient pas comment s’adresser à moi, je les gênais. Et je ne parle pas des barrières érigées par les traditions, la coutume et l’âge. Les femmes d’origine mélanésienne ou polynésienne rencontrent-elles des difficultés particulières ? On les juge trop souvent en fonction de stéréotypes profondément ancrés dans l’inconscient collectif. J’ai parfois l’impression d’avoir l’adjectif « ignorante » collé sur le front. Malia Tafili P. 64
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