GUIDE MÉTHODOLOGIQUE DU PLAN D’URBANISME DIRECTEUR EN PROVINCE SUD P. 12 Patrimoine naturel et continuités écologiques Endémisme et écosystèmes d’intérêt patrimonial Définition La flore de Nouvelle-Calédonie est particulièrement riche puisqu’on y recense plus de 3 000 espèces pour un territoire de 19.105 km² (ratio de 0.157). À titre de comparaison, la Nouvelle-Zélande regroupe 1.460 espèces pour 256 000 km² (ratio de 0.005) alors que la Nouvelle-Guinée en compte 20 000 pour une superficie de 800 000 km² (ratio de 0.025)1. La Nouvelle-Calédonie est une des trente-quatre zones prioritaires («hotspots») pour la préservation de la biodiversité terrestre planétaire. Un «point chaud» (ou «hot spot») est une région dont la richesse en espèces endémiques (espèces ayant une répartition géographique limitée à une zone) est exceptionnelle, mais menacée. La biodiversité calédonienne est de surcroît remarquable par la présence de nombreuses espèces « primitives », témoins rescapés de temps préhistoriques. La composante environnementale du développement durable est particulièrement importante en NouvelleCalédonie. La préservation de l’environnement naturel dans les PUD doit prendre en compte les spécificités du territoire, comme ses espèces endémiques ou sensibles (la forêt sèche ou la mangrove par exemple) ou les paysages et perspectives sur la chaîne ou le lagon. Les principaux milieux naturels terrestres présents en Nouvelle-Calédonie2 : • La forêt dense humide dite « sempervirente » ou « toujours verte » car la majeure partie des arbres des étages supérieurs ne perdent pas leurs feuilles pendant la saison sèche. Ces forêts, avec plus de 80 % d’espèces endémiques, abritent une multitude d’animaux (oiseaux, insectes, reptiles, etc.) uniques au monde. • Le maquis minier désigne l’ensemble des formations végétales plus ou moins arborescentes n’appartenant pas à la forêt et situées sur les sols riches en métaux (péridotites et serpentinites). Les différents maquis se développent dans des conditions climatiques très variables (du bord de mer aux plus hauts sommets) et ils rassemblent une grande variété d’aspects, de formes et de couleurs. Près de 90 % des espèces végétales qui s’y trouvent sont endémiques, ce qui fait de ces maquis des écosystèmes parmi les plus originaux de la planète. • La forêt sèche, un des écosystèmes les plus menacé de la planète. Localisée près du littoral de la côte Ouest, cette formation est une forme de transition entre la forêt humide et la mangrove et est parfaitement adaptée à la sècheresse. Elle n’occupe plus aujourd’hui qu’1 % (soit 45 km²) de sa superficie initiale en Nouvelle-Calédonie, pourtant la forêt sèche renferme encore 252 espèces endémiques et abrite une faune diversifiée. Cependant, la faible capacité de dissémination naturelle et l’extrême fragmentation des sites menacent la survie des espèces. Les « lambeaux » de forêts sèches subsistant sont menacés par l’activité humaine et par les espèces introduites, souvent envahissantes. • La mangrove est un milieu fondamental pour les environnements côtiers tropicaux. Elle rend de nombreux services. Elle fertilise les eaux côtières du lagon par la production et la transformation de la matière organique issue de son abondant feuillage. Elle forme un bouclier entre la terre et la mer grâce à son réseau de racines aériennes et sous-terraines très dense qui constitue un rempart contre l’action érosive des vagues et la puissance du vent. La mangrove protège les côtes de l’érosion marine et filtre les eaux des rivières, diminuant ainsi l’impact de l’érosion et des pollutions terrestres sur le milieu marin. Véritable lieu où la vie foisonne, tout à la fois station d’épuration, refuge, nurserie de poissons et pépinière pour de nombreuses espèces, elle est indispensable au maintien de l’équilibre entre mer et terre. • La savane à Niaouli, composée d’arbres et arbustes disséminés dans une strate herbacée importante, c’est le paysage typique de la côte Ouest. Cet écosystème, pauvre en biodiversité, résulte de la disparition des végétations d’origine sous les pressions humaines (défrichage, élevage, feux).
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