GUIDE MÉTHODOLOGIQUE DU PLAN D’URBANISME DIRECTEUR EN PROVINCE SUD P. 57 Des places de stationnements à foison ? Le foisonnement permet une utilisation mixte d’un stationnement pour plusieurs types d’utilisateurs qui n’ont pas les mêmes besoins en termes d’horaires (employés – habitants – utilisateurs d’un service par exemple). Par exemple, un même parking pourra être utilisé soit par les habitants les soirs et week-end soit par les employés de l’immeuble en journée de semaine. Cette mutualisation des stationnements n’est possible qu’avec des places de stationnement banalisées. Une place banalisée est une place non réservée, sans numéro, que chacun peut occuper si elle est disponible. Ainsi, afin de prévoir une mutualisation des stationnements, il convient au préalable de s’assurer des bonnes conditions de foisonnement et de prévoir une banalisation des places de stationnement. Pour le cas particulier des livraisons des commerces, la logistique du dernier kilomètre est au cœur des enjeux du commerce de centre-ville. Elle constitue souvent un véritable défi posé à la municipalité dans sa politique de transport urbain : optimiser la livraison des commerces notamment du centre-ville tout en tenant compte des contraintes d’horaires, de circulation et de stationnement, et en limitant les émissions de CO2 et les nuisances sonores. Pour pallier le problème des places de stationnement réservées aux transporteurs, un système de réservation physique des aires de livraison peut être mis en place et un contrôle plus strict assuré pour éviter l’occupation illégale de ces espaces. Il s’agit alors de zones de livraisons bien identifiées et contrôlées. Stationnement Définition Un autre levier d’action du PUD sur les déplacements est possible au travers des règles sur le stationnement des voitures et deux-roues, qui influencent alors leur utilisation. La justesse des prescriptions sur le stationnement par rapport aux besoins réels est un enjeu du PUD. Celles-ci peuvent en effet affecter la qualité de vie, la facilité d’utilisation des espaces ou favoriser le report vers l’utilisation des transports en communs. Les places de stationnements, selon où elles sont situées, peuvent être vides pendant plus de 50% du temps alors que leur impact sur l’imperméabilisation des sols, sur le paysage, et sur la chaleur en ville est considérable. Partant de ce constat, plusieurs alternatives pour le partage ou la réduction de l’impact des stationnements sont envisageables. Lors d’un projet de construction, le stationnement déporté permet de créer le même nombre de places que le projet d’origine mais celles-ci sont localisées ailleurs, à proximité. Ce mode de stationnement est intéressant pour les immeubles patrimoniaux (qui ont peu d’espaces libre ou seraient dénaturés par ces stationnement) ou pour des espaces déjà très contraints, notamment pour les projets de renouvellement urbain. Une autre alternative en faveur du partage des stationnements est la mutualisation des stationnements. Celle-ci permet de créer un nombre de places de stationnements moindre pour un projet de construction au profit d’un parking mutualisé (privé ou public) rassemblant les besoins complémentaires de plusieurs projets à proximité. Il s’agit donc de regrouper dans un même parking les stationnements d’un projet d’ensemble, et le nombre total de places est inférieur à des opérations séparées pour lesquelles les parkings seraient réalisés séparément. Cette mutualisation des stationnements est intéressante pour la densification et la limitation de l’étalement urbain. En effet, elle peut faciliter la réalisation du renouvellement urbain, souvent sur un espace contraint, en limitant le nombre de places de stationnement à réaliser. Ce principe de mutualisation des stationnements est possible grâce au foisonnement, c’est-à-dire le fait que tous les bénéficiaires du parc de stationnement ne sont pas présents simultanément. Par exemple, pour la catégorie «employés de bureau», le coefficient de foisonnement est fréquemment de l’ordre de 0,65. C’est-à-dire que si chaque employé a une place de stationnement attribuée alors 35% des places seront régulièrement libres. D’autres études en milieu urbain ou péri-urbain ont montré que pour les bureaux 75% des véhicules sont absents en soirée et 95% la nuit et le week-end. Pour les résidences d’habitation de standing, ces mêmes observations ont montré que 60% des véhicules sont absents en journée. Par ailleurs, certains équipements ne créent des demandes en stationnement qu’à des moments spécifiques de la journée ou de la semaine (piscine, salle de spectacle ou cinéma, marché, etc.)
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