En balade au fil des eaux

Périmètre Ramsar L’empreinte humaine Barrage de Yaté Lacs et dolines Plantations forestières Infrastructures liées à la mine Routes et pistes principales Pistes Habitat 14 15 En balade au fil des eaux En balade au fil des eaux Direction du Développement Durable des Territoires de la province Sud I L’exploitation forestière L’exploitation minière Façonné par l’humain Les paysages de la mine dans la littérature 1 Chez plusieurs écrivains, prédomine l’image d’une métamorphose des paysages utilisés pour des raisons économiques, ravagés par les prospects décrivant la montagne comme une créature blessée, un paysage triste ou à l’uniformité chromatique. « (d)’immenses portions de l’île sont de gigantesques blocs minéraux » J. Mariotti. « Par l’avant, l’extrême pointe du cap profilait sa masse rougeâtre et dénudée aux flancs ouverts de blessures sanglantes dans la bruyère grise - les prospects des chercheurs de nickel - .» J. Mariotti. « Elles semblaient, ces chaînes majestueuses, dire avec orgueil aux plus petites qu’elles : Reculez-vous ! Faites-nous place ! Nous sommes les serpentines, l’épine dorsale de la Calédonie. C’est nous qui faisons la loi, nous donnons le mouvement, nous créons l’activité. Dans notre sein nous renfermons les laves infernales de Pluton, cristallisées en des richesses inépuisables. Voyez ces plaies jaunes, béantes, qui s’ouvrent par gradins dans nos larges poitrines ; elles y sont creusées pour en extraire le nickel qui est notre chair. Et ces entrailles profondes, sanglantes, qui bâillent dans notre derme d’argile rouge ; elles ont été incisées pour arracher nos nervures de chrome qui vont, par le monde, durcir les métaux. Regardez ces trous noirs qui pénètrent dans nos entrailles, ainsi que des antres de cyclopes ; ce sont des tunnels obscurs et tortueux qui vont dans des gîtes pleins de mystères saigner nos veines bleuies de cobalt. » Sauvages et civilisés, G. Baudoux « Le paysage est triste, avec les tons gris de ses arbustes qui ressemblent à des lauriers-thym et la couleur rougeâtre du sol. Il y a là une mélancolie commune à tous les lieux où manquent l’eau et les grands arbres ». L’exploitation des mines, F. Ordinaire. « Une impalpable poussière d’ocre jaunâtre couvrait comme d’un voile de safran terreux tout le paysage (...) » Trous et galeries parsèment ce territoire, des gradins de géant entaillent profondément la montagne, des routes en lacets balafrent ses flancs, l’érosion met la roche à nu, de grandes taches grisâtres révèlent la course des feux, de nombreuses pistes le quadrillent imposant une maille artificielle signée de la main de l’homme. L’activité minière imprime le territoire. L’exploitationminièredans leParcProvincial de laRivièreBleue (PPRB) Le passé minier des espaces qui composent aujourd’hui le Parc Provincial de la Rivière Bleue et ses environs concerne principalement les mines du Mois de Mai, Bon secours et Renaissance. Elles furent exploitées avec des techniques de carrière à ciel ouvert. La production sylvicole, de hautes parcelles dans la plaine Dans le milieu des années 70 se développe une sylviculture essentiellement basée sur le pin des Caraïbes. La filière s’est ensuite diversifiée avec des essences tropicales endémiques (Araucaria, Kaori, Santal, etc.) Un arboretum pour un arbre emblématique Situédans leParcProvincial de laRivièreBleue(PPRB), cetarboretum abrite 14 (dont 11 endémiques) des 20 espèces d’Araucarias répertoriées dans le monde. Il constitue, à ce jour, la plus grande collectionmondialedugenreavecprèsde20spécimensdeconifères différents. Il poursuit trois missions : conservation, verger à graine et support de sensibilisationdupublic. Les traces passées En parcourant le Grand Sud, on remarque la présence de vieux vestiges, discrets, disparaissantprogressivementdans lavégétation: rails, chemins de schlittage*, une locomobile de treuils (vers Rivière Blanche) mais aussi quelques témoins bien conservés de cette histoire comme le Pont Pérignon construit entièrement en bois en 1958. Dans le Grand Sud règne une impression de nature. Les infrastructures et routes y sont peu nombreuses. La majorité de l’habitat est répartie dans les quatre tribus - Goro, Touaourou, Wao, Unia - installées sur une étroite plaine le long du littoral. La faible densité de population s’explique par la taille réduite de l’espace cultivable et l’absence de pression coloniale. Bref historique « En 1866, le gouverneur Guillain confie au capitaine Sebert la responsabilité de ravitailler en bois la capitale naissante. Le choix se porte sur les forêts du Sud. Il trouve à Prony des forêts exploitables, situées à proximité de la mer. Les opérations débutent en 1868, dans le secteur de la baie des Kaoris. En 1873, l’artillerie cède la place à l’administration pénitentiaire. À partir de 1889, les condamnés sont remplacés par les relégués. L’effectif gonfle. Le rendement baisse. Les hommes sont disséminés entre Bonne-Anse, Port-Boisé, le Carénage, la baie Nord et Prony. Cette aventure forestière s’achève en 1907 et l’exploitation ferme en 1911. » Guide GR®NC1, De Prony à Dumbéa, Jean-Francis Clair Ci-contre : Vue d’ensemble de l’ancien établissement forestier de Prony >>> Puis, au début du XXe siècle, naît l’exploitation des forêts des vallées de la Rivière Bleue et de la Rivière Blanche. Trente-sept kilomètres de voies ferrées sont posés pour acheminer les locomobiles dans la zone d’exploitation puis pour transporter les troncs jusqu’à la scierie installée à l’embouchure de la Rivière des Pirogues. Durant la seconde guerre mondiale, cette voie ferrée sera aussi utilisée par la Société Le Nickel pour évacuer le minerai de Chrome dont elle a repris l’exploitation. En bref, •Cobalt : teneur faible. Fin du XIXe et début du XXe, la Nouvelle-Calédonie fut le principal fournisseur de ce métal précieux. Le creusement de tranchées étroites était l’unique moyen de prospection pour traverser l’épais couvert latéritique afin d’atteindre les minéraux. Lorsque les cobaleurs suivaient des concentrations intéressantes, ils ouvraient des galeries dites trous des cobaleurs. •Chrome : teneur faible. Gisement découvert vers 1890. Situé dans les formations littorales ou d’altération (exemple : Prony et île Ouen). •Fer : la cuirasse en contient beaucoup. Exploité à Goro dans les années 1940 et 1941 et à Prony entre 1956 et 1968. •Nickel : réserves considérables, mais la faible teneur en a longtemps différé l’exploitation. (P) Des puits de prospection minière (technique largement utilisée jusque dans les années 70, dans la recherche de ce minerai) réalisés à la main à l’aide de barres à mine et de pelles, pouvaient atteindre les 20 m de profondeur. Plusieurs sociétés minières l’exploitent. Guide GR®NC1, De Prony à Dumbéa, Jean-Francis Clair, extraits 1 .Eddy Banaré ANC. AlbumNouméa-Aden-Mascara 101 Fi –68 Funiculaire, Baie du carénage©B. Suprin *Schlitte : Long traîneau servant à véhiculer le bois coupé transporté sur des rails © Nicolas Charpin Mine à Prony P

RkJQdWJsaXNoZXIy MjE1NDI=