Mont-Dore, du frais dans les assiettes des écoliers L’École de la réussite 2.0, au service de l’insertion professionnelle La Province dans le sillage de l’axe indopacifique GRATUIT Vie d’une commune Mon idée pour ma Province Juin 2023 / SUDMAG.NC
Sudmag.nc | Juin 2023 3 LaprovinceSuddoit être un hub dans l’Indopacifique L’Indopacifique : on en entend beaucoup parler mais qu’est-ce que cette notion signifie ? Quels en sont ses contours et quel rôle la province Sud et la Nouvelle-Calédonie peuventelles y jouer ? Ce numéro de SudMag apporte des éclairages sur l’enjeu de l’Indopacifique, les opportunités qu’il présente pour notre développement et ce que nous pouvons faire pour contribuer à la mise en œuvre de la stratégie Indopacifique de la France à travers notre rayonnement et en s’appuyant sur nos nombreux atouts. Je suis convaincue que la stratégie Indopacifique est une chance pour la province Sud. Notre province est la collectivité la plus urbanisée et la plus développée de tout l’arc mélanésien. Elle héberge de nombreux instituts de recherche, centres de formation, pôles hospitaliers et de soins, ainsi que des infrastructures stratégiques sur le plan militaire, portuaire, aérien et de télécommunications, sans oublier son tissu industriel et commercial et le monde agricole qui Magazine interactif Vous trouverez des QR Codes dans les pages du SudMag. Ils vous permettent d’accéder à du contenu supplémentaire et détaillé en lien avec les articles du magazine. Utilisez votre smartphone et flashez-les. Retrouvez-nous en ligne Toute l’actualité de la province Sud à tout moment, disponible sur votre ordinateur, tablette et smartphone : sudmag.nc Dîtes-nous ce que vous en pensez ! Donnez-nous votre avis sur le SudMag que vous avez entre les mains afin que les prochains numéros répondent toujours à vos attentes. Formulaire en ligne : province-sud.nc/form/suggestion-sudmag RESPONSABLE DE LAPUBLICATION : Sonia Backès - RÉDACTEUR EN CHEF : Nicolas Pannier RÉDACTION : Direction de la communication de la province Sud - PHOTOS : Florian Braure, Nicolas Bonneau, FabriceWenger, Ministère des armées, Forces armées de la Nouvelle-Calédonie, Nicolas Petit. MISE EN PAGE : Agence COMBO - IMPRESSION : 35 000 exemplaires - Artypo, sur du papier géré durablement FSC Numéro ISSN en cours en font le poumon économique de la Nouvelle-Calédonie. La province Sud peut être et, à mon sens, doit être un hub dans l’Indopacifique : un point d’ancrage de la France et de l’Union européenne dans la région, une base de déploiement et de rayonnement de nos capacités et une plateforme pour créer de nouvelles opportunités et partenariats, publics et privés, qui contribuent au développement et à l’attractivité de notre province. Je vois la province Sud comme un véritable acteur de la stratégie Indopacifique, un vecteur qui concourt au renforcement de la présence française en Océanie et à la consolidation de notre capacité collective à répondre aux enjeux majeurs, qu’ils soient économiques, sociaux, environnementaux ou géopolitiques, d’aujourd’hui et de demain. Sonia Backès présidente de l’assemblée de la province Sud ÉDITO
4 Sudmag.nc | Juin 2023 SOMMAIRE 6 31 Au cœur de la stratégie Indopacifique La Nouvelle-Calédonie, du fait de sa position géographique et grâce à ses ressources, se retrouve au centre de l’échiquier mondial. Gardien de la Biodiversité Matthias Deuss arpente les forêts à la recherche des geckos géants. 30 La province a changé ma vie Vincent Mériot, lauréat du Prix d’encouragement à la recherche de la province Sud. Abonnez-vous en suivant le lien : province-sud.nc/mon-compte La lettre d’information de la province Sud pour rester informés chaque semaine 22 Vie d’une commune : le Mont-Dore 24 Les Photos du mois 26 Les Vidéos du mois 28 Associations : Saint-Vincent-de-Paul 34 Mini-jeux 35 Gastronomie 3 Edito 14 Actualités 20 Mon idée pour ma Province : École de la réussite 2.0
Sudmag.nc | Juin 2023 5 Les services sociaux de la Province, s’installent aux Tours de Magenta Le déménagement du pôle social de Magenta découle d’une volonté de se rapprocher de la population et de permettre une accessibilité des bureaux aux personnes à mobilité réduite. « Nos locaux situés anciennement au premier étage d’un immeuble de la rue Bénébig n’étaient pas accessibles pour tous », raconte Lore Valayoudon, l’une des 4 assistantes sociales du pôle social de Magenta. Ce qui n’est désormais plus le cas car depuis le 11 mai, elles sont installées dans les anciens locaux de la SIC à l’entrée des Tours de Magenta. Les nouveaux services de proximité « Ce déménagement permet de nous rapprocher d’une partie de notre public car nous avons en charge le secteur des Tours de Magenta et de tout le quartier jusqu’à Ouémo et Porte de Fer. » Cette relocalisation dans un espace plus grand offre la possibilité de proposer des services supplémentaires. « Car même si la province Sud est engagée dans le numérique, elle se veut une collectivité proche de ses administrés et qui sait s’adapter aux besoins », indique la présidente Sonia Backès. Depuis cette installation, une permanence du service de l’aide médicale et des aides sociales dont le minimum vieillesse et les bourses scolaires, est tenue au sein de cette structure. À cela s’ajoute une salle dédiée à l’accompagnement numérique pour faciliter les démarches des administrés (bourses scolaires, demande d’aides ...). Enfin, des professionnels spécialistes de la prévention et de la promotion de la santé (psychologues, diététiciennes ...) reçoivent et accompagnent les publics. « En tant qu’assistante sociale, pour moi l’avantage de cet emplacement est qu’il favorise la proximité avec notre public. On n’est plus l’assistante sociale derrière son bureau au sein de l’administration “impersonnelle”. Il y a un côté plus humain dans la relation avec les habitants et c’est plus sympa ! » Lepôlede services sociaux jusque-là situé rueBenebigadéménagéà l’entréedesToursdeMagentadans les anciens locaux de la SIC. En plus de l’équipe d’assistantes sociales, cette antenne élargit l’offre de services grâce aux permanences pour répondre aux besoins des administrés du secteur deMagenta. Horaires d’ouverture lundi, mardi, jeudi : 7 h 30 - 11 h 30 et 12 h 15 - 16 h 15 Mercredi et vendredi : 7 h 30 – 11 h 30. Contact : 20 37 80. ZOOM SUR Le pôle social deMagenta Tours situé dans les anciens locaux de laSICcompte 4 assistantes sociales, une permanence du service de l’aide médicale et des aides sociales, ainsi que du service de prévention et promotion de la santé de laDPASS. Pour plus d’’informations sur les dispositifs de la DPASS, rendez-vous sur : www.province-sud.nc/page-votre-province/ direction-provinciale-laction-sanitairesociale-dpass
6 Sudmag.nc | Juin 2023 La logique française, et celle de l’Europe, est de proposer à l’ensemble des acteurs de l’Indopacifique un modèle alternatif, respectueux des souverainetés nationales. Il s’agit d’une voie conforme au droit international, et garante de la liberté de circulation en mer. Une voie qui, tout en assumant pleinement le jeu du rapport de forces, y compris militaire, ne fasse pas, en revanche, le jeu des tensions et de la polarisation. Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères. Source : Forces armées de Nouvelle-Calédionie
Sudmag.nc | Juin 2023 7 Au cœur de la stratégie La France serait moins belle sans la Nouvelle-Calédonie ». La phrase a marqué les esprits. Elle a été prononcée par Emmanuel Macron, lors de sa venue en mai 2018. Mais ce que l’on a peut-être oublié, c’est que ce jour-là au Théâtre de l’île, devant un parterre d’invités, le chef de l’État n’a pas fait que manifester son attachement à la Calédonie. Il a prononcé un discours fondateur, le premier sur le territoire français, de la stratégie indopacifique. Une vision qui place la Nouvelle-Calédonie au centre du monde. Une vision d’équilibre pour une zone d’influence parmi les plus convoitées. Avant de décrypter sa stratégie, il faut mesurer l’enjeu pour la France. La zone indopacifique se résume en quelques chiffres. On y retrouve 9 des 11 millions de km² de sa zone économique exclusive (ZEE). Ce qui fait du pays la deuxième plus grande puissance du monde en termes de superficie, après les États-Unis. Environ 1,6 million de Français vivent dans les 7 collectivités d’outremer de l’Océan indien et du Pacifique, un chiffre qui grimpe à 2 millions en comptant les expatriés dans les pays de la région. « Le centre de gravité de l’économie mondiale s’est déplacé vers l’Indopacifique. Six membres du G20 (Australie, Chine, Corée du Sud, Inde, Indonésie, Japon) sont présents dans cette zone. Les voies commerciales maritimes qui la traversent sont devenues prépondérantes, indique le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères. Les principales réserves de croissance mondiales se trouvent dans l’Indopacifique, qui contribuera d’ici 2030 à environ 60% du PIB mondial. La zone indopacifique reste également marquée par une forte vulnérabilité aux défis environnementaux et climatiques. De grands émetteurs de CO2 se trouvent dans cette zone, et les États insulaires dans les deux océans voient leur existence directement menacée par le dérèglement climatique. » Il s’y déroule souvent les grands rendez-vous. Le sommet du G7 s’est par exemple tenu au Japon le mois dernier. Dans la foulée de cette rencontre réunissant les sept pays les plus puissants du monde, le secrétaire d’État américain Antony Blinken s’est rendu en Papouasie-Nouvelle-Guinée. Une visite loin d’être anodine, afin de signer un pacte de sécurité qui donnera aux forces américaines un accès aux ports et aux aéroports du pays. Une façon de contrer l’influence grandissante de la Chine, l’autre superpuissance de la région, dans la zone. La France, au centre de cette lutte d’influence, notamment grâce à laNouvelle-Calédonie, ne compte pas être en reste. Tant sur le plan diplomatique que militaire. Pour la province Sud, qui concentre 74% de la population calédonienne, qui génère près de 95% des recettes fiscales et rassemble la quasi-intégralité de l’activité économique du pays, c’est une véritable opportunité… Le centre de gravité de l’économiemondiale s’est déplacé vers l’Indopacifique. Sixmembres du G20 sont présents dans cette zone. indopacifique DOSSIER Il n’a échappé à personne que la Nouvelle-Calédonie a été le théâtre d’un exercice militaire de grande ampleur, “Croix du Sud”, entre plusieurs nations du Pacifique au mois d’avril. L’année dernière, c’est une mission inédite qui a été réalisée par l’Armée de l’Airet de l’Espace en envoyant demétropole, en72heures, trois avions de chasse Rafale sur le tarmac de La Tontouta. Ces événements spectaculaires sont la traduction d’une vision imaginée en 2018 : la stratégie Indopacifique. Mais en quoi consiste-t-elle ? Quel est l’intérêt pour la France ? Et en quoi constitue-t-elle une chance pour la Nouvelle-Calédonie ? Explications.
8 Sudmag.nc | Juin 2023 Nous devrons nous interroger. Quelle société voulons-nous pour nos enfants et comment faire pour que notre île rayonne dans cette région ? Ce que nous défendons, c’est que la Nouvelle-Calédonie devienne un porteavions de la France et de l’Europe dans le Pacifique face aux enjeux chinois et américains. » Virginie Ruffenach, élue provinciale et membre du congrès, l’assure : le sujet de la stratégie indopacifique n’a jamais été autant d’actualité à l’aube des discussions espérées entre l’État, les indépendantistes et le camp loyaliste. Il déterminera l’avenir des jeunes Calédoniens. L’image du porte-avions est claire, parlante, mais concrètement que signifie-t-elle ? « Ce que l’on peut affirmer en tout cas, c’est que ce n’est pas un vœu pieux, souligne d’emblée Cameron Diver, ancien directeur général adjoint de la Communauté du Pacifique (CPS) et à présent directeur de Cabinet de la présidente de la province Sud. Avec la mise en place de la stratégie indopacifique nous mettons du fond à cette notion de porte-avions. Cette politique bénéficie avant tout à la Nouvelle-Calédonie et aux Calédoniens, même si elle bénéficie aussi à l’État et même à l’Union Européenne dans le cadre de politiques croisées. » La Chine avance diplomatiquement vers le Sud L’ancien responsable de la CPS dresse un constat simple. « Aujourd’hui, en dehors d’un cercle restreint, personne ne connaît la Nouvelle-Calédonie. Cette stratégie la place sur l’échiquier politique en Océanie, dans le Pacifique et dans le monde. » D’un point de vue géographique d’abord, la Calédonie est placée idéalement pour devenir une base de déploiement. Dans la mesure où la Chine avance diplomatiquement vers le Sud, après la signature du pacte de sécurité avec les îles Salomon et avec le potentiel pacte de sécurité signé avec le Fer de Lance mélanésien, elle peut faire figure de dernière ligne de défense diplomatique avant la Nouvelle-Zélande et l’Australie. « Nous sommes également dans une période où la diplomatie minérale va prendre une importance majeure, poursuit Cameron Diver . L’explosion des besoins en matière première et en terres rares fait que la Nouvelle-Calédonie, de par sa géologie cette fois-ci, se retrouve une fois de plus sur l’échiquier mondial.» La stratégie indopacifique d’approvisionnement en métaux fait partie de cette réflexion. Elle doit permettre à la Calédonie de mieux valoriser ses richesses. « Nous avons des atouts. Cela peut Faire de la Nouvelle-Calédonie un porte-avions de la diplomatie C’est du gagnantgagnant. Car lorsqu’on représente la France, on pèse.
Sudmag.nc | Juin 2023 9 DOSSIER Coopération internationale C’est à Nouméa, au siège de la CPS, que s’est déroulé en mars dernier un séminaire sur la sécurité maritime et les enjeux environnementaux dans le Pacifique Sud. Organisé par la France, il a réuni des participants de 13 États du Pacifique ainsi que de plusieurs organisations régionales. être un partenariat gagnant-gagnant entre la nation française et la Nouvelle-Calédonie dans la mesure où la France métropolitaine est loin, explique le député Nicolas Metzdorf. Nous pouvons servir de relais de la France dans la région et y gagner. Car lorsqu’on représente la France, on pèse. » France, Europe, Nouvelle-Calédonie… chacun y trouve son compte. L’avantage de sa population « Tout le monde n’a pas le même point de vue de l’indopacifique. Il y a la vision du mastodonte qui regroupe les trois-quarts de la population mondiale et il y a celle du plus petit continent, l’Océanie, qui regroupe le plus petit nombre de la population mondiale, précise Fanny Pascual, Maître de conférence en histoire contemporaine à l’Université de la Nouvelle-Calédonie. Le problème pour le Pacifique a donc toujours été de jouer dans cet ensemble où il ne représente pas grand-chose d’un point de vue de la population mais qui est gigantesque en termes d’espace et de ressources halieutiques, minières ou encore en termes de ressources géostratégiques. » Mais, aux yeux de l’universitaire, la Calédonie dispose d’un atout supplémentaire : sa population. « Elle n’est pas isolée et pas seulement océanienne. Elle a toujours été dans cet axe indopacifique. Nous sommes depuis toujours liés et intégrés à des pays d’Asie en ayant reçu des bateaux d’engagés asiatiques depuis les années 1890. Il y a un lien fort avec l’Asie qu’on le rejette, ou qu’on l’accepte. » Dernier avantage, ou plutôt renfort, la présence et l’activité des Forces armées de Nouvelle-Calédonie basées en province Sud. « L’armée Française est une armée qui ne fait pas ici de l’interventionnisme à des fins militaires, rappelle Cameron Diver. Elle intervient en matière humanitaire, au bénéfice des populations et du développement. C’est en cela que c’est intéressant. On voit bien qu’avec le changement climatique et le renforcement de phénomènes, les interventions seront plus nombreuses. C’est un moyen pour nous de montrer qu’on fait partie de la famille du Pacifique. » Des alliés précieux Les coopérations militaires sont nombreuses entre les Forces armées de Nouvelle-Calédonie et les pays alliés. Tant dans le cadre de missions humanitaires, de surveillance, ou encore lors d’exercices tels que “Croix du Sud” où la mission “Henri Brown” qui a permis l’année dernière à trois avions de combat Rafales de rejoindre la Calédonie depuis la Métropole en 72 heures. Une première.
10 Sudmag.nc | Juin 2023 DOSSIER Affirmer sa souveraineté et développer sa coopération C’est l’un des plus grands exercices de la zone. Plus de 3000 militaires provenant de 19 nations différentes, 10 bâtiments et 14 aéronefs se sont retrouvés dans le cadre de “Croix du Sud”, un entraînement grandeur nature en Nouvelle-Calédonie. Cette année, du 24 avril au 6 mai, tous étaient réunis pour participer à un scenario sur le thème de l’assistance humanitaire et le secours après une catastrophe naturelle. Au mois de mars, un contingent des Forces armées de Nouvelle-Calédonie s’est rendu à Tanna pour venir en aide à la population après le passage de deux cyclones chez notre voisin. La France n’est pas un frein mais bien un accélérateur des échanges entre la NouvelleCalédonie et ses pays voisins. Pour mémoire, c’est bien elle qui a soutenu l’intégration, en 2016, de la Calédonie au Forum des Îles du Pacifique (FIP). Il s’agit d’unedes principales organisations politiques internationales de coopération régionale de la zone dont le siège est installé à Suva (Fidji). Le FIP réunit tous les pays d’Océanie (Îles Cook, Fidji, Kiribati, Îles Marshall, États fédérés de Micronésie, Nauru, Niue, Nouvelle-Zélande, Palaos, PapouasieNouvelle-Guinée, îles Salomon, Samoa, Tonga, Tuvalu, Vanuatu, Australie) ainsi que la Nouvelle-Calédonie et la Polynésie française. L’année dernière, les dirigeants du FIP ont lancé un appel commun à la Cour de La Haye pour qu’elle précise l’obligation des États « de protéger les droits des générations actuelles et futures contre les effets néfastes du changement climatique ». Plus récemment, le 17 mai, en NouvelleZélande, le président actuel du Forum des Îles du Pacifique et Premier ministre des Îles Cook, M. Mark Brown, a pris position sur la question de l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie. Répondant à la demande du FLNKS qui conteste le résultat du référendum de 2021 sur l’indépendance, le responsable a déclaré : « Ce n’est pas le rôle du Forum de s’ingérer dans les affaires internes de pays qui déterminent leur indépendance ou leur dépendance sur d’autres pays. » L’armée recrute chaque année des jeunes Calédoniens attirés par l’uniforme, mais également par la possibilité de découvrir le monde. Une occasion que n’ont pas manquée onze d’entre eux en novembre dernier. Trois filles et huit garçons, âgés entre 20 et 27 ans, ont rejoint la Métropole et leur formation au sein de la Marine nationale. Sept d’entre eux rejoignent l’école de maistrance et les quatre autres un cours de quartier-maître de la flotte pour un contrat de quatre ans. Trois de ces marins sont issus du recrutement local, ayant réalisé un contrat de deux ans comme quartier-maître de la flotte. Cette première expérience au sein des Forces armées de Nouvelle-Calédonie (FANC) leur a permis d’affiner leur choix de spécialité après un parcours riche et comprenant systématiquement une période embarquée. D’autres ont trouvé leur vocation à l’issue d’une période d’initiation ou de perfectionnement à la défense nationale, préparation militaire marine, réalisée à Nouméa. La Marine n’est pas la seule à recruter de jeunes Calédoniens. Onze d’entre eux ont signé leur contrat d’engagement en décembre pour une durée de 4 à 6 ans.
Sudmag.nc | Juin 2023 11 On pourrait croire nouveau cet intérêt pour la Nouvelle-Calédonie, en tant que spot stratégique de l’axe indopacifique. Pourtant, depuis Marco Polo jusqu’au nouveaux enjeux de ressources et d’espaces, le Pacifique a toujours été le théâtre d’une lutte d’influence. Parfaitement incarnée, pour notre petit archipel, par la présence de 130 000 soldats américains sur le territoire calédonien pendant la Seconde Guerre Mondiale. Une base arrière pour rassurer et mobiliser En 1942, en pleine guerre du Pacifique, qui oppose un Japon expansionniste aux Etats-Unis, Royaume-Uni, Pays-Bas, Australie et Nouvelle-Zélande, l’empire japonais avance ses pions jusqu’à Guam et les îles Salomon. « Il ne restait plus que les Nouvelles-Hébrides et la Nouvelle-Calédonie à proximité, explique Fanny Pascual. Sous le commandement américain, les forces alliées ont investi le territoire pour en faire une base arrière et une tête de pont. Outre sa position privilégiée, il faut dire que la Calédonie ne présentait pas de risque sanitaire pour les soldats car le territoire n’était pas touché par la Malaria, et qu’elle était ultra-protégée par son lagon fermé, où seules les passes sont à surveiller. Une initiative tactique, donc, qui permettait de rassurer l’Australie et la Nouvelle-Zélande, tout en offrant une position stratégique, des ressources et des connexions à d’autres territoires français comme la Polynésie française ou Wallis et Futuna. » Pour la population locale, cette présence étrangère apporte alors « une véritable ouverture au monde, à la modernisation, à la culture, à un rapport à l’autre différent. Un vrai bond dans le temps. » La guerre avance cependant très vite dans le Pacifique et le bras de fer se joue en 6 mois. Les alliés progressent vers le Nord, laissant petit à petit la base calédonienne La Nouvelle-Calédonie, une place stratégique qui ne date pas d’hier Il y a 80 ans déjà, lesAméricains s’installaient en Nouvelle-Calédonie, pour 4 ans. Leur séjour, à visée militaire en pleine Seconde Guerre Mondiale, a considérablement changé la face du Caillou. Mais il a aussi affirmé aux yeux de tous la position stratégique de la Nouvelle-Calédonie, au cœur d’enjeux géopolitiques forts. Fanny Pascual, maître de conférence en histoire contemporaine à l’Université de Nouvelle-Calédonie, spécialiste de la Seconde Guerre Mondiale dans le Pacifique, revient avec nous sur cet épisode, qui a (re)placé la Nouvelle-Calédonie sur l’échiquier mondial. se réduire, avant un départ définitif des troupes en 1946. Le Pacifique reste une zone d’influences Mais à cette heure, la région passe déjà d’une guerre à l’autre. « Si la Calédonie n’a pas connu les affres de la Guerre Froide, les conflits se sont cependant poursuivis sur nos frontières : Indonésie, Corée, Vietnam… Puis le Pacifique est devenu le terrain de jeu du nucléaire, une terre d’essais comme à Moruroa ou Bikini ». Malgré la fin de la Guerre Froide, les jeux d’influence continuent : l’URSS en son temps, puis plus récemment la Chine, se sont rapprochés des pays du Pacifique. Dans ce monde où chacun cherche des alliances et des ressources, la Nouvelle-Calédonie représente indéniablement un atout commercial et militaire de taille pour la France et ses partenaires.
12 Sudmag.nc | Juin 2023 COMBIEN INVESTIT LA FRANCE EN NOUVELLE-CALÉDONIE ? En 2021, année des derniers chiffres communiqués par le haut-commissariat,le soutien financier de l’État en Nouvelle-Calédonie s’est élevé à près de 195 milliards FCFP (1.63 milliards €), soit environ 20%du PIB, c’est-à-dire dumontant des richesses créées par la Nouvelle-Calédonie. Les salaires de plus de 10 000 emplois, en majorité occupés par des Calédoniens sont aussi payés directement par le contribuable métropolitain. UNC ET OPERATEURS 8 MILLIARDS En plus de l’Université de Nouvelle-Calédonie, différents opérateurs de l’État interviennent en Nouvelle-Calédonie tels que l’Institut de Recherche et de développement et l’Agence de maîtrise de l’Énergie (ADEME), Météo France, l’Agence Nationale du Sport (ANS). Leurs dépenses (y compris pour les personnels et pensions) s’élèvent à 8milliards. COMMUNES 12 MILLIARDS Dotation aux communes. L’État attribue chaque année diverses dotations aux communes (équipements des territoires ruraux, élu local, fonds national de péréquation, dotation spéciales instituteurs...) 158 MILLIARDS Source : haut-commissariat en Nouvelle-Calédonie. Document, « Dépenses de la l’État 2021 ». Intérieur, Outre-mer et collectivités territoriales 53 milliards Education Nationale 49 milliards Défense dont soldes militaires et gendarmes 23 milliards Pensions civiles et militaires 19 milliards Justice et libertés 9 milliards Finances, comptes publiques et réforme Etat 3,5 milliards Alimentation, agriculture et pêche 1,2 milliard Ecologie, énergie, développement durable et mer 390 millions Services du Premier Ministre 168 millions Plan de relance 162 millions Santé et Sport 131 millions Culture et communication 98 millions Affaires étrangères et européennes 79 millions Conduite et soutien politiques sanitaires, sociales, sport, jeunesse, vie associative, ville 65 millions Enseignement superieur et recherche 35 millions 158 milliards INVESTISSEMENT PAR MINISTÈRE
Sudmag.nc | Juin 2023 13 CONTRATS DE DÉVELOPPEMENT 5,5 MILLIARDS 10 contrats de développement ont été signés entre l’État, la Nouvelle-Calédonie, les provinces, les communes rurales et de l’agglomération du grand Nouméa, pour la période 2017-2023. Ces contrats ont vocation à financer des opérations d’investissements structurantes pour le développement économique et l’amélioration des conditions de vie des Calédoniens. L’État contribue à hauteur de 54% du montant total des opérations. En 2021, l’État a participé à hauteur de 5.5milliards FCFP aufinancement des opérations. En plus de ce soutien, il faut ajouter 1,3milliard de subventions hors contrat et fonctionnement. NOUVELLE-CALEDONIE 6,5 MILLIARDS La Dotation globale de compensation destinée à compenser les compétences qu’il lui a transférées (éducation, sécurité civile...) PROVINCES 11 MILLIARDS Dotations aux provinces avec la dotation globale de fonctionnement et la dotation globale de construction et d’équipements des collèges. + 48,4 MILLIARDS Si l’État ne verse pas directement cette somme au gouvernement de la NC, le Ministère de l’Éducation Nationale continue de rémunérer les personnels permettant à la Nouvelle-Calédonie d’exercer la compétence “Éducation”. + 10 MILLIARDS Un versement, au titre de la solidarité nationale, d’une aide supplémentaire de 10 milliards FCFP afin de couvrir les coûts spécifiques engagés par la Nouvelle-Calédonie depuis le début de la crise sanitaire Covid-19. + 3 MILLIARDS POUR LE RSMA 195 MILLIARDS Pour assurer l’insertion sociale et professionnelle de notre jeunesse.
14 Sudmag.nc | Juin 2023 ACTUALITÉS Les agents de la Province sensibilisés aux risques de la route Lutter contre un fléau en tentant de modifier les comportements. Des actions de prévention ont été menées à La Foa, le 23 mai, puis à Nouméa, le 25 mai, à destination des agents de la province Sud. Huit ateliers animés en partenariat avec la gendarmerie nationale, les polices municipales, le SIGN et l’association prévention routière de Nouvelle-Calédonie ont été proposés. Pour la première fois ici, des lunettes, permettant de simuler une conduite sur les routes calédoniennes après avoir consommé de l’alcool, ont été mises à disposition. Le simulateur “autochoc”, reproduisant un accident à 8 km/h, a également été installé. Première cause des accidents de travail Durant cette semaine, des outils de communication personnalisables ont été mis à disposition par la Sécurité routière comme des affiches, des bannières pour les réseaux sociaux de l’entreprise ou la newsletter interne, ainsi que des vidéos et quizz interactifs traitant d’un thème en particulier (vitesse, fatigue, alcool, ...). Chaque structure était cependant invitée à créer ses propres animations ou à cibler son action de prévention. Les accidents de la route demeurent la première cause de mortalité au travail et représentent près de 4 millions de journées perdues chaque année dans l’Hexagone. En Nouvelle-Calédonie, la conduite de véhicule constitue la première cause des accidents du travail avec environ 70 % des décès du travail depuis 2014. En 2022, on compte 192 accidents de trajet. A la suite de la mobilisation du personnel et des parents d’élèves de la Direction diocésaine de l’enseignement catholique (DDEC) le 12 mai, le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie s’est, enfin, engagé à convoquer un Groupe de travail des présidents d’exécutifs (GTPE) le 8 juin prochain qui devrait permettre de trouver une solution pour le financement pérenne de l’enseignement privé en Nouvelle-Calédonie. Par ailleurs, Isabelle Champmoreau, vice-présidente du gouvernement en charge notamment de l’enseignement réunira un séminaire le 5 juin avec l’ensemble des financeurs de l’enseignement privé. Réclamée par la province Sud depuis la dernière réunion qui s’est tenue le 8 septembre 2022, cette nouvelle rencontre du GTPE constitue une avancée significative. La Chambre territoriale des comptes a tranché en 2020 Pour mémoire, le rapport sur l’enseignement privé de 2020 de la Chambre territoriale des comptes, rappelle que le « premier financeur public sont les provinces, qui pourtant Une enveloppe exceptionnelle de 130millions pour éviter des licenciements à laDDEC n’ont aucune obligation juridique pour ces interventions, contrairement à la Nouvelle-Calédonie et aux communes ». Face à ce constat, la province Sud, qui souhaite depuis 3 ans qu’une solution pérenne soit mise en place pour préserver la liberté de choix des réseaux d’enseignement, a décidé de proposer une enveloppe exceptionnelle de 130 millions de francs à la DDEC afin de lui éviter de lancer un plan de licenciement de ses personnels de cantine et d’internat, envisagé avant fin mai en attendant les décisions du prochain GTPE. Dans le cadre des Journées de la sécurité routière au travail qui se déroulaient du 22 au 26 mai, la province Sud a organisé deux événements, l’un à La Foa, l’autre à Nouméa afin de sensibiliser ses agents aux risques sur la route.
Sudmag.nc | Juin 2023 15 ACTUALITÉS Réunir les énergies, les compétences et mettre en place des dynamiques collectives, en associant les acteurs engagés dans le reboisement et les moyens humains et financiers de l’institution provinciale, autour de la volonté partagée d’agir. » Philippe Blaise, 1er vice-président de la province Sud, a ainsi tenu à rappeler les motivations de la province Sud, en 2020, lorsqu’elle a choisi de coconstruire sa politique de reboisement Forêts d’avenir avec les acteurs impliqués : scientifiques, collectivités locales, institutions, associations, agriculteurs, pépiniéristes, botanistes… À la clé de cette démarche concertée : 3 axes, 11 volets et 77 actions qui servent l’objectif ambitieux de préserver et développer les forêts, de manière durable. Trois ans plus tard, où en est-on dans la mise en œuvre de ce plan d’action ? C’était l’objet de ce point d’étape, organisé en mai par la Province. Un tissu associatif très actif sur le terrain La province Sud a pour sa part mobilisé des moyens humains, techniques, réglementaires et financiers pour lancer de nombreux projets de plantations, d’expérimentations, de restauration, de lutte contre les menaces, de développement de la connaissance… La collectivité a également choisi de soutenir financièrement des projets et acteurs qui font la différence : ambassadeurs, associations environnementales, projets d’agroforesterie et projets proposés au budget participatif en lien avec la thématique. D’ailleurs, les Ambassadeurs de la forêt (9 associations engagées dans la démarche par la signature de la Charte de l’Arbre et des Forêts), ont eux aussi tiré un bilan à l’occasion de cette rencontre : sur leurs différents périmètres d’actions, Caledoclean, SOS Mangrove, Noé, WWF, Conservation internationale, Forêt sèche du Mont Vénus, Mocamana mais aussi Sud Forêt ont ainsi détaillé leurs réalisations : plantations et semis, études, restauration passive, ouvrages anti-érosion, réduction du risque incendie, sensibilisation du public… Autant d’initiatives qui participent à l’objectif commun de renforcer la préservation des forêts et de la biodiversité et d’augmenter la production sylvicole et agroforestière. Une nouvelle dynamique forestière avec « Sud Forêt » La stratégie de reboisement provinciale s’appuie notamment sur un plan de développement de la société d’ économie mixte « Sud Forêt », véritable outil au service de la relancede lafilière bois en province Sud, et dont la collectivité est actionnaire principale. Le Plan de développement de Sud Forêt pour les 25 prochaines années prévoit 4 axes pour restaurer, planter et consolider la pérennisation de la filière bois : · La restauration écologique de la Côte Oubliée · DesplantationsHauteQualitéEnvironnementale pour valoriser et développer la filière bois. Cette action permettra également de favoriser le développement économique des zones rurales, de reconstituer la biodiversité et d’améliorer la qualité du sol et de l’eau. · La consolidation financière pour pérenniser l’opérateur « Sud-Forêt », à travers la mise en place de filières de valorisation d’essences à croissance rapide (pinus et santal) et la constitution d’un actif forestier à long terme. · Un financement nouveau pour planter 900 Ha, afin d’accélérer la plantation sylvicole sur 25 ans. Ce plan s’inscrit dans un modèle économique plus durable et plus vertueux avec la création et la protection de massifs forestiers assurées par des spécialistes, la mise en place de filières sylvicoles économiques, équilibrées et durables mais aussi la création d’emplois, notamment sur la côteEst et leGrandSud. En mai, une cinquantaine d’acteurs se sont retrouvés pour un premier bilan, trois ans après avoir défini ensemble la stratégie provinciale de reboisement. Philippe Blaise, 1er vice-président de la province Sud, a pris part aux échanges, soulignant, aux côtés des initiatives et projets provinciaux, l’importance du travail des associations dans ce combat fondamental. + D’INFOS ÀDÉCOUVRIRENLIGNE 250 000 arbres plantés 14 projets soutenus dans le cadre du budget particpatif Un point d’étape pour Forêts d’avenir
16 Sudmag.nc | Juin 2023 ACTUALITÉS VictorineWanytrëHmeunest l’unedesdeuxpremières engagéesduprogramme expérimental Territoires Volontaires (TEVO). Elle a passé la semaine du 8 au 12 mai en immersion à l’école primaire bilingue Guy Champmoreau à Tuband pour parfaire sa formation en anglais avant de partir en mission au Vanuatu. S’engager avec la province Sud pour une mission d’intérêt général à l’étranger Reçue par Marie-Ange Ibgui, la directrice et les enseignants de l’école primaire publique bilingue Guy Champmoreau, Victorine Wanytrë Hmeun a pu « profiter de son immersion en classe pour améliorer son anglais et se rapprocher des enfants » tout en précisant que « c’était un moment d’intégration valorisant. Assister les enfants, il n’y a rien de mieux pour revoir avec le sourire les bases de la langue de Shakespeare et arriver à dépasser sa timidité ! » Après une semaine de formation passée en mars au Centre culturel Tjibaou avec les autres engagés France Volontaires 2023 et cette semaine d’immersion dans une école publique bilingue, la jeune femme s’apprête àpartir prochainement enmission auVanuatu dans le cadre de son volontariat TEVO. « Je n’attends plus que la date du départ, je suis impatiente ! » avoue-t-elle. Le programme expérimental Territoires Volontaires a été lancé en 2022 par France Volontaires, la plateforme française du volontariat international d’échange et de solidarité. Il permettra d’envoyer en mission dans la région 4 jeunes résidents de la province Sud pour l’année 2023 : 2 missions de service civique international (SCI) et 2 missions de volontariat de solidarité internationale (VSI). Ces quatre engagés seront déployés au Vanuatu. Le programme Territoires Volontaires C’est dans ce cadre que Victorine Wanytrë Hmeun partira prochainement à l’université du Pacifique Sud à Port Vila en tant qu’engagée service civique internationale. Sa mission consistera à assister le chargé Campus Life dans la planification et l’organisation d’évènements sur le campus, de fournir du contenu en français à l’équipe des médias sociaux et d’apporter un soutien dans la liaison avec les autres départements de l’université et avec des fournisseurs externes. Elle accomplira sa mission durant 8 mois, dont 6 à l’international. Mené en partenariat avec la province Sud, avec le soutien de la Délégation à l’action extérieure des collectivités territoriale (DAECT) du ministère et l’Europe et des Affaires étrangères, ainsi que de l’Agence nationale du service civique, le programme Territoires Volontaires a pour ambition de rendre le volontariat international d’échange et de solidarité (VIES) plus accessible aux collectivités territoriales. Quelle que soit leur taille ou leur expérience, ce dispositif leur offre un accompagnement clé en main et un soutien financier renforcé.
Sudmag.nc | Juin 2023 17 ACTUALITÉS Le 4 mai, Sonia Backès, présidente de la province Sud et Naïa Wateou, élue provinciale et présidente de la commission du développement économique, sont allées à la rencontre d’entrepreneurs de la Foa et de ses environs, ayant monté une communauté d’experts, la Ruche. Au-delà d’offrir un réseau et du coworking, l’entité propose surtout un ensemble de services supports pour les patentés et chefs d’entreprise. De l’importance de s’entourer, quand on est entrepreneur Les patentés ont le savoir-faire mais pas forcément le savoirgérer. C’est sur ce point qu’on peut les accompagner. On a forcément une réponse à leurs besoins » Pour Émilie Olivier, sa gérante, la Ruche est une communauté d’entrepreneurs, destinée à accompagner les patentés de la région dans la gestion de leur activité ou plus spécifiquement la création de leur entreprise. « Nous rassemblons des métiers experts autour de l’entrepreneuriat : assistante administrative, juriste, expert-comptable, cabinet RH mais aussi des conseillers en défiscalisation ou communication et nous proposons des cours d’anglais. » À son niveau, par exemple, Emilie Olivier, avec son entreprise Bee Assist’, propose d’accompagner les entrepreneurs sur le pan administratif : lancement d’activité, déclarations (Ruamm, TGC, impôts), suivi de la comptabilité, réponse aux appels d’offres et consultations… Épaulée pour mieux travailler Priscilla Rousseau, assistante dentaire qui porte un projet touristique à Farino, a fait appel à ses services : « elle m’a accompagnée sur la construction de mon business plan et la sollicitation des partenaires (province Sud, Initiative NC, banques…). Elle m’a aussi présenté les professionnels de la Ruche. C’est comme cela que j’ai pu trouver des contacts pour les aspects juridiques et de communication. » A fortiori en Brousse, l’appui d’un réseau d’autres professionnels est essentiel pour les entrepreneurs solo ou en TPE (très petites entreprises). Cela leur permet de partager leurs interrogations mais également de pouvoir être conseillés et épaulés si nécessaire sur la gestion de leur entreprise. Pour pouvoir mieux se consacrer à leur cœur de métier. Partenaire de l’événement, la province Sud a participé le 24 mai à la 2e édition de la matinée Handynamic à Boulari, au Mont-Dore. Organisée par le Centre Communal d’Action Sociale (CCAS) du Mont-Dore, cette rencontre autour de l’emploi et du handicap s’inscrit dans la 15e semaine « Handicapable », qui se déroule du 22 au 26 mai. « Une centaine de candidats en situation de handicap et plus d’une quinzaine d’entreprises ont ainsi pris part à un job-dating», indique le Maire, Eddie Lecourieux. À la recherche pour les uns d’opportunités professionnelles et pour les autres de profils intéressants. Aux côtés d’autres acteurs de l’insertion, la direction provinciale de l’Emploi et du Logement tenait un point d’information. Rappelons que parmi ses missions, elle accompagne les travailleurs dont le handicap (en milieu ordinaire) est reconnu, en effectuant un diagnostic de leur situation, en déterminant ensemble un projet professionnel puis en les accompagnant dans la recherche et le maintien dans l’emploi. Nina Julié, élue de la province Sud et conseillère municipale est venue sur place soutenir la démarche. Une deuxième édition d’Handynamic pour faciliter l’emploi des personnes en situation de handicap Plus d’info sur les dispositifs provinciaux - Contrat de valorisation des aptitudes SANTAL : www.province-sud.nc/demarches - Dispositif d’accompagnement : contactez un conseiller par mail sur emploi@province-sud.nc
Gros succès pour les 2 Nuits des musées, au Parc provincial zoologique et forestier ! Avec 870 participants, l’événement affichait complet… Et pour cause, entre jeu de piste, chasse au trésor et escape game, la soirée s’annonçait pleine de mystères et d’énigmes comme on les aime ! Pour donner le ton, le brief des équipes annonçait une nouvelle incroyable : « des paléontologues viennent de retrouver la trace d’un animal inconnu ! ». Au fil de rencontres insolites et d’indices à débusquer, petits et grands explorateurs, lampe de poche en main, sont partis à la découverte de cette étrange créature ! Une animation familiale de 4 heures, qui a amusé les petits et ébloui les grands, dans une atmosphère énigmatique, pour découvrir le parc comme on ne l’a jamais vu. Cette aventure était ouverte aux plus petits qui, accompagnés de leurs parents sont partis à la recherche de la “bête”. Pour animer cette soirée exceptionnelle, il a fallu suivre une équipe de choc de paléontologues. Ce jeu de piste grandeur-nature a réuni plus de 800 personnes. Un succès. La province Sud partenaire du 4e festival MangaNC Amateurs ou simples curieux, ils étaient nombreux samedi 6 mai 2023 au dock socioculturel de Païta pour assister au 4e festival Manga qui connaît un succès grandissant au fil des ans. Des centaines de jeunes et moins jeunes ont parcouru les stands pour découvrir les dernières publications et tendances de l’univers manga, ces bandes dessinées ancrées dans la culture japonaise et qui se sont ouvertes vers l’Occident depuis plusieurs décennies maintenant. Les amateurs du genre ont ainsi pu découvrir des livres, dessins, goodies et autres figurines et jouer à des jeux vidéo rétros dans la médiathèque du dock socioculturel. Le Festival Manga présentait également un concours de Cosplay amateurs et professionnels, l’occasion d’apprécier les meilleurs costumes réalisés à l’image des personnages de mangas. ACTUALITÉS 18 Sudmag.nc | Juin 2023
Le Code des aides pour le soutien de l’économie (CASE) : au service des entreprises A la suite des confinements en 2020 à 2021, la province Sud et sa direction du Développement économique et du tourisme (DDET) ont établi plusieurs plans d’urgence dans le cadre du Code des aides pour le soutien de l’économie (CASE). Parmi ces plans d’urgences, quatre d’entre eux ont été déployés pour toutes les entreprises affectées économiquement par ces confinements (mars 2020, mars 2021, septembre et octobre 2021) et un s’adressait spécifiquement aux activités des secteurs de l’évènementiel et des établissements de nuit en novembre et décembre 2021. Pour l’ensemble de ces plans d’urgence, 11 358 aides ont pu être accordées à des très petites entreprises (TPE) en difficulté pour un montant global de plus de 2 milliards FCFP. Par ailleurs, un plan d‘urgence avait été déployé spécifiquement pour les entreprises touristiques durablement impactées. Ainsi, 611 aides ont été versées mensuellement, de juin 2020 à décembre 2021, pour un montant global de près de 200 millions FCFP. « Aujourd’hui, ce sont plusieurs entreprises concernées en province Sud dont une vingtaine impactée totalement ou partiellement par les interdictions liées au risque-requin à Nouméa », explique Gil Brial, 2e vice-président. Similaire à celui déployé lors de la pandémie de Covid-19, ce plan d’urgence s’adresse aux associations de loisirs nautiques employant des salariés et aux entreprises impactées par les périodes d’interdiction fixées par la Ville de Nouméa durant l’année 2023. Il prévoit tout d’abord de mettre en œuvre une aide financière inscrite dans le Code des Aides pour le Soutien de l’Économie (CASE) qui prend en charge une partie des charges fixes que l’entreprise a dû assumer durant la période d’interdiction. « Cette aide, précise Véritable levier économique au service des entreprises de la Province, le CASE est à la base de la stratégie du développement économique de la collectivité axée sur le capital humain, l’appui, l’accompagnement des chefs d’entreprises et, enfin, les aides financières. À travers ce Code des aides, la collectivité soutient activement ses entreprises, particulièrement en temps de crise comme ce fut le cas lors de la pandémie de la Covid-19, et plus récemment, face aux interdictions liées au risque-requin. Claire Barancourt, cheffe de service de l’ingénierie financière et de l’instruction à la Direction du développement économique et du tourisme, ne compense pas la perte de chiffres d’affaires. Elle aide les bénéficiaires à payer des charges incompressibles qui ne peuvent être ni reportées ni annulées. » Un accompagnement des entreprises par le dispositif « Facilitateur » du programme de professionnalisation des acteurs du tourisme (PPAT), financé en totalité par la province Sud, est également prévu. « Les entreprises pourront trouver des solutions pour diversifier ou réorienter leur activité », explique Claire Barancourt. À l’écoute des difficultés et des besoins des acteurs et professionnels du secteur, la province Sud a également organisé trois réunions d’information (29 mars, 4 et 24 mai) pour faire évoluer ce plan d’urgence concerté et y apporter des modifications pour qu’il s’adapte au contexte et aux besoins des acteurs économiques impactés par cette crise. Pour indemniser la période de janvier à mars 2023 - 21 arrêtés ont été signés ou sont en cours de validation - Montant actuel des aides : 9 056 000 FCFP 19 Sudmag.nc | Juin 2023 AGIR AVEC VOUS Soutien aux activités nautiques et subaquatiques
20 Sudmag.nc | Juin 2023 Mars 2020. La Calédonie est confinée. La Covid-19 s’est installée. L’École de la Réussite doit fermer ses portes et les équipes assurer la continuité pédagogique à distance. « À ce momentlà, on se rend compte que tous nos outils pédagogiques sont uniquement adaptés aux cours présentiels, évoque Anthony Dumont, enseignant et coordinateur de l’établissement, avant de poursuivre : il a donc fallu développer des solutions adaptées au numérique. » C’est de là qu’Anthony Dumont et les stagiaires ont imaginé « une plateforme de formation à distance gratuite, à destination des personnes de plus de 18 ans en quête d’insertion professionnelle », précise-t-il. À la fin du confinement, « le projet était rédigé et budgétisé. Seul manquait le financement » souligne l’enseignant, avant d’ajouter : « C’est à ce moment que la province Sud a communiqué sur son Budget Participatif. L’opportunité pour nous d’obtenir le financement que « Mon idée pour ma Province, c’est une formation pour tous » selon Nathalie Tirebaque, la directrice de l’École de la Réussite. La transition numérique est devenue une clé de la réussite pour ses stagiaires qui bénéficient désormais de formations à distance, gratuites et accessibles à tous, grâce au budget participatif de la province Sud. L’École de la réussite 2.0 : le numérique au service de tous Nous avions l’idée, mais pas le financement. L’École de la réussite c’est : 1 500 stagiaires. MON IDÉE POUR MA PROVINCE nous n’avions pas, pour un projet qui nous tenait réellement à cœur, mais surtout, de le soumettre au vote du public calédonien afin de savoir si cette idée remporterait son adhésion. Ce qui a été le cas puisque nous avons été lauréats ! » Catalogues de formations, démarches et inscriptions aux cours à distance, informations pratiques sur l’École, témoignages des stagiaires, contacts… Grâceàcetteplateformefinancéeàhauteur de 3 112 160 F par la province Sud dans le cadre de « Mon idée pour ma Province », l’École a pu moderniser ses pratiques et assurer une transition numérique réussie au service de tous ses stagiaires. Avec le soutien de la collectivité, l’École peut aujourd’hui poursuivre ses missions et répondre aux besoins de ses stagiaires, dont ceux « qui n’ont pas la possibilité de venir jusqu’à nous », souligne Anthony Dumont. Un nouvel outil essentiel pour ainsi permettre au plus grand nombre de « se reconstruire professionnellement et personnellement, atteindre ses objectifs et trouver une autonomie et une place dans la société » assure Nathalie Tirebaque, la directrice de l’École.
Sudmag.nc | Juin 2023 21 Un sentier éco-pédagogique pour valoriser le patrimoine de l’îlot Maître Comment valoriser les richesses naturelles et historiques de l’îlot Maître, destination prisée des Calédoniens et des touristes ? C’est l’objectif que s’est fixé Le Centre d’initiation à l’environnement (CIE), lauréat de l’édition 2022 du Budget participatif de la province Sud, à travers l’aménagement d’un sentier éco-pédagogique sur l’unique îlot de Nouméa doté d’un hôtel et entouré d’un large récif aux eaux turquoises et cristallines. Ce sentier est une occasion ludique de redécouvrir l’îlot et ses trésors, au cœur d’une aire marine protégée. Pour FabienneBourdeau, porteuse du projet, le sentier permettra aussi de comprendre, “pourquoi et comment a été aménagé ce bel hôtel”. Qui n’a jamais croisé le chemin d’une tortue marine, voire, pour les plus chanceux, d’un dugong ? Oiseaux marins, aigles pêcheurs, araucaria, faux tabac, pourpiers de bords de mer…Pour sensibiliser les visiteurs et vacanciers aux « espèces remarquables » de la faune et de la flore qu’abrite l’îlot Maître, le CIE a souhaité réaliser un « sentier éco-pédagogique intégré à cet écrin de la nature » explique Fabienne Bourdeau, porteuse du projet. Jalonné de bornes et de panneauxmettant en lumière les richesses naturelles, emblématiques et protégées de l’îlot Maître, ce sentier d’interprétation permettra également aux touristes et aux Calédoniens de comprendre « comment et pourquoi cet îlot a été aménagé avec un bel hôtel, comment un ilot naturel est aujourd’hui un lieu touristique et un lieu où l’on vient prendre du plaisir », ajoute Fabienne Bourdeau. De façon ludique, les visiteurs pourront ainsi parcourir ce sentier et redécouvrir l’ilot situé au cœur d’une aire marine protégée de la province Sud. Le budget d’investissement total de ce projet s’élève à 3 966 580 F. Dans le cadre de son Budget participatif, la province Sud finance ainsi ce sentier éco-pédagogique à hauteur de 1 469 264 F. Un projet « pour les Calédoniens », afin de « sensibiliser, éduquer et prendre conscience du patrimoine exceptionnel qui nous entoure », conclu Fabienne Bourdeau. VOIR LAVIDÉO MON IDÉE POUR MA PROVINCE
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