Sudmag.nc | Juillet 2023 10 Les élect ions provinciales auront bien l ieu l’année prochaine avec un corps électoral dégelé. Plus de 11 000 natifs, jusqu’ici exclus, pourront enfin glisser leur bulletin dans l’urne. Voilà les certitudes apportées par Gérald Darmanin. Les discussions sont certes loin d’être finies, mais les bases semblent bel et bien posées. Une avancée remarquable pour la démocratie enNouvelle-Calédonie et une échéance électorale majeure. « Les élections provinciales sont les élections au taux de participation le plus élevé en Nouvelle-Calédonie, devant les élections nationales, peut-on lire dans le document sur le bilan de l’accord de Nouméa produit par l’État. Les taux de participation entre provinces tendent par ailleurs à converger. À l’instar d’autres démocraties, le taux de participation est en baisse mais reste élevé (66 % en 2019). Plus d’une dizaine de partis sont représentés au congrès. Les élections aux provinces et au congrès n’ont jamais fait l’objet de boycott et constituent le temps fort de la vie politique locale. Aucun groupe politique représenté au congrès ne remet en cause l’architecture inst i tut ionnel le actuel le, même si des proposi t ions d’ajustement sont formulées.» Discussions essentielles après la réforme constitutionnelle Ces propositions d’ajustement ? Elles sont aussi formulées en fonction d’une évolution démographique non prise en compte. Là aussi, la réprésentativité initialement prévue avait permis de mieux représenter les provinces des Îles et du Nord. Mais avec l’installation massive des habitants dans le Sud, cet écart de réprésentativité au congrès s’est creusé. En 2019, lors des dernières élections provinciales, un élu de la province Sud représentait 3391 électeurs dans l’hémicycle Boulevard Vauban. Celui de la province Nord, 3029 électeurs et celui des Îles, 2661 électeurs... Cela a forcément des conséquences sur le paysage politique, véritablement en défaveur de la collectivité du Sud, déjà victime d’une clé de répartition obsolète. « La réforme constitutionnelle doit bien évidemment dégeler le corps électoral, mais également ouvrir la porte à la modification de nos institutions, explique la présidente de la province Sud. Il s’agira ensuite de savoir comment on fait pour que le poids de chacun (les trois provinces) soit respecté, comment faire pour que la population du Sud ne soit pas appauvrie... » Ces discussions doivent également être l’occasion de revoir la répartition des compétences. Ce bilan pointe un « manque de clarté dans la répartition » qui s’avère « peu lisible non seulement pour les citoyens mais pour les institutions ellesUn modèle démocratique qui pose question Une collectivité décide, l’autre l’empêche, c’est absurde. On arrive au bout de l’exercice. DOSSIER
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