Sudmag.nc | Juillet 2023 30 ASSOCIATIONS Tr anqu i l l emen t a t t ab l ée s , Oricia, Marlène et Andrée papotent. C’est ici, à l’Acapa, dans une grande salle du quartier Faubourg Blanchot, qu’elles se retrouvent chaque lundi et jeudi. « Rester seule à la maison, ce n’est pas facile. Je suis veuve maintenant, alors ça me fait du bien de voir du monde, de discuter avec les copines, de sortir de chez moi », explique Oricia, une habitante de Rivière-Salée de 77 printemps. Ses deux amies approuvent , soul ignant l’importance de ces rencontres lorsque l’on est à la retraite. Derrière elles, d’autres visiteurs sont concentrés sur un jeu de cartes, tandis que dans la salle du fond, les éclats de rire vont bon train. Il s’agit du cours de confection de couronnes de fleurs fraiches, animé par Manuia, qui transmet dans la bonne humeur sa culture tahitienne aux participantes. Auprès des anciens depuis bientôt 50 ans « Initialement, l’Acapa distribuait de petites allocations et des colis de vivres pour les plus démunis », explique Liliane Condoumy, présidente de l’association, créée en 1975. « Depuis l’instauration du minimum vieillesse, notre rôle a évolué et notre mission première consiste à sortir les petits papys et les petites mamies de l’isolement. » Pour cela, l’association propose de nombreuses activités. Les lundis et jeudis sont les grands jours de rencontre. L’association accueille alors une soixantaine de personnes. La matinée du lundi est consacrée aux jeux - « on tient de sacrés acharnés de cartes ! » glisset-elle en souriant – avant un déjeuner copieux et une après-midi yoga. Le mardi est consacré à l’atelier couture, le mercredi aux cours adaptés de gym et de yoga. Le jeudi « remporte un sacré succès » avec les cours de danses tahitiennes, de chant et de traduction de Manuia, et des jeux de mémoire. Un sacré programme pour nos aînés, qui vient parfois s’étoffer d’un anniversaire, d’un loto, d’un bal ou encore d’une sortie pique-nique… Parfois la seule occasion de sortie Les 140 adhérents sont en grande majorité des adhérentes, âgées de 80-90 ans en moyenne (la doyenne a 102 ans !). « Certains viennent par leurs propres moyens, sinon nos 2 chauffeurs, mis à dispositionpar laProvince dans le cadre du PPIC (Programme provincial d’insertion citoyenne), peuvent aller les chercher, jusqu’à Rivière-Salée ou MagentaOuémo. » Pour nombre d’adhérents, l’Acapa représente la seule occasion de sortie. C’est pourquoi l’association est essentielle et reçoit chaque année le soutien de la Province pour financer son fonctionnement (9 millions pour 2023). Elle peut également compter sur l’appui de quelques bénévoles et des salariés très impliqués tout en s’assurant une part d’autofinancement (vente de créations, événements ouverts au public, location de la salle…). Grâce à cet engagement de l’association et de ses partenaires, nos trois mamies, qui s’ennuyaient à la maison, sont désormais surbookées : « Nous sommes tout le temps occupées, nous ne sommes plus disponibles que le mercredi et le vendredi ! », pouffent-elles, ravies de cette vie sociale dense. Acapa : la Province met du lien social chez nos seniors L’association calédonienne d’aide aux personnes âgées (Acapa) offre à nos aînés de précieux moments de partage, de rencontres et d’activités. Une mission importante quand on sait que beaucoup de retraités souffrent d’un profond isolement. La province Sud, qui a fait du bien-être de ses administrés un de ses objectifs premiers, apporte son soutien à l’association depuis de nombreuses années. Notremission première : sortir les petits papys et les petites mamies de l’isolement
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