Sud Mag n°005

Sudmag.nc | Juillet 2023 7 Une visite ministérielle faite de concret et d’espoir Il y avait la nécessité de remettre tous les partenaires autour d’une seule et même table. Celle aussi d’évoquer le brûlant sujet du corps électoral pour les élections provinciales. Mais la visite de Gérald Darmanin et de Jean-François Carenco, du 1er au 4 juin, aura également permis de faire un bilan du passé, celui de l’accord de Nouméa et de la décolonisation, afin de mieux se projeter vers l’avenir, en mettant notamment en place de nouveaux contrats de développement axés sur l’environnement, la transition énergétique et les grandes infrastructures. De quoi permettre d’imaginer la Calédonie de demain plus équitable, notamment entre les provinces. L’État investira 36 milliards de francs, ce qui représente un effort exceptionnel pour poursuivre son soutien aux collectivités calédoniennes. » L’annonce a été faite le soir du départ de Gérald Darmanin et de Jean-François Carenco du Caillou, le 4 juin, au terme de nombreuses rencontres et de discussions avec les partenaires loyalistes et indépendantistes autour du futur statut de la Nouvelle-Calédonie. Comme un nouveau signe du soutien de l’État avant de décoller pour rejoindre Paris. Le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer a en effet signé « le mandat de négociation qui permettra au Haut-commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie de discuter avec les collectivités du contrat de développement » pour la période 2024-2027. Des contrats de développement “nouvelle version” qui sont, aux yeux de Christopher Gygès, membre du gouvernement notamment en charge de la transition énergétique, « une petite révolution ». Par leur nombre déjà. Il y en avait 10 pour la période 2017-2023. Ils seront concentrés sur 4 entre 2024 et 2027. « C’est aussi une véritable avancée, souligne Christopher Gygès, car ces contrats étaient des outils importants pour développer la NouvelleCalédonie, mais i ls étaient ext rêmement complexes. Il s’agira cette fois-ci de contrats simplifiés et le Haut-commissaire de la République disposera d’une marge de manœuvre nécessaire pour que cela aille beaucoup plus vite. » En d’autres termes, un gain de temps assuré en instruisant les dossiers ici, plutôt qu’à Paris. Autre avantage, « autrefois, lorsqu’une des collectivités impliquées ne souhaitait pas que le dossier avance, elle pouvait le bloquer. Aujourd’hui, ce sont des contrats pensés par les collectivités avec des objectifs qu’elles auront elles-mêmes validés. » Pour cette nouvelle période, l’État a précisé que la transition écologique devra être au cœur de cette contractualisation et l’ensemble des thématiques qui la composeront devront en tenir compte : enseignement supérieur, accès aux infrastructures et continuité territoriale, transition énergétique, sout ien au développement économique et touristique... « Les enjeux sont importants. Sur la partie écologique, le ministre a fait des annonces à Ouvéa qui est directement menacé par le réchauffement climatique. Mais ce phénomène concerne tous les Calédoniens. Il suffit de constater également les dégâts au Phare Amédée lors du dernier coup d’Ouest, ou de voir ce qu’il s’est passé à l’île Ouen ou à l’île des Pins, rappelle Christopher Gygès . Bien sûr la province Sud est intervenue rapidement, mais on se rend bien compte que les collectivités de Nouvelle-Calédonie ne pourront pas faire face sans l’aide de l’État. » La transition énergétique peut également devenir synonyme d’une facture d’électricité réduite. « Le pouvoi r d’achat es t la pr incipale préoccupation des Calédoniens et la mise en place de projets en ce sens pourra nous permettre d’y répondre ». Le réchauffement climatique concerne tous les Calédoniens. DOSSIER

RkJQdWJsaXNoZXIy MjE1NDI=