GRATUIT Place à l’avenir N°06 Août 2023 | SUDMAG.NC L' ACTUAL I TÉ DE LA PROV I NCE SUD Le programme POP, pour reprendre sa vie en main Santé La Province accueille ses étudiants à Paris Jeunesse
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3 Août 2023 | SUD'MAG #06 3 Rassurés ! Magazine interactif Vous trouverez des QR Codes dans les pages du SudMag. Ils vous permettent d’accéder à du contenu supplémentaire et détaillé en lien avec les articles du magazine. Utilisez votre smartphone et flashez-les. Retrouvez-nous en ligne Toute l’actualité de la province Sud à tout moment, disponible sur votre ordinateur, tablette et smartphone : sudmag.nc Dîtes-nous ce que vous en pensez ! Donnez-nous votre avis sur le SudMag que vous avez entre les mains afin que les prochains numéros répondent toujours à vos attentes. Formulaire en ligne : province-sud.nc/form/suggestion-sudmag RESPONSABLE DE LA PUBLICATION : Sonia Backès | RÉDACTEUR EN CHEF : Nicolas Pannier. RÉDACTION : Direction de la communication de la province Sud. PHOTOS : Nicolas Bonneau, Florian Braure, Fabrice Wenger, Nicolas Petit, Marc Le Chelard, @D Declickphotographie, Audrey Dang. MISE EN PAGE : Grégory Panayotou IMPRESSION : 35 000 exemplaires - EIP Editions & Impressions du Pacifique, sur du papier géré durablement FSC. Numéro ISSN en cours. ÉDITO Merci monsieur le Président de la République, vous nous avez bien redonné espoir. Car il faut bien le reconnaître, la Nouvelle-Calédonie et les Calédoniens vivent depuis de nombreuses années dans le doute permanent. Un doute qui résulte d'un passé qui, comme l’a déclaré notre chef de l’État, a « du mal à passer ». Emmanuel Macron, en se rendant ici, s’est donc fait un devoir de lever le doute. Il l’a réaffirmé : non, il n’y aura pas de retour en arr ière. Et oui , la Calédonie est française car elle a choisi de rester française. Les élections provinciales auront bien lieu l’année prochaine avec un corps électoral dégelé. Mais il n’a pas fait que nous rassurer. Il a fixé un cap. Mieux, il s’est engagé solennellement à nous accompagner pour construire l’avenir de la Nouvelle-Calédonie dans la République. Cet accompagnement se traduira par de nouveaux investissements dans la recherche agroalimentaire pour rendre notre agriculture plus compétitive. Il se concrétisera aussi par une refonte du système énergétique, que l’État financera à hauteur de plusieurs mi l l iards, afin de rendre nos usines de nickel plus compétitives et rentables grâce à une stratégie qu’il souhaite voir révisée. Dans cette région du monde convoitée, le chef de l’État compte bien sur la NouvelleCalédonie pour faire résonner la voix de la France. Une académie mi l i tai re internat ionale va ê t r e c r éée e t pr ès de 18 mi l l i a rds d’investissements ont été inscrits dans la loi de programmation militaire pour nos armées, qui seront bientôt renforcées de 200 effectifs. Cette stratégie est une chance pour nous. Elle nous offre la possibilité de devenir un véritable point d’ancrage de la France en Océanie. La France est là pour la Nouvelle-Calédonie et la clarté du message du Président de la République nous donne de l’espoir. Surtout à notre jeunesse qu’il a placée au cœur de sa réflexion. Et à qui nous devons le droit de pouvoir construire enfin son projet d’avenir. La présidente de l’assemblée de la province Sud
4 4 SUD'MAG #06 | Août 2023 Le pacte de Nouméa scellé pour bâtir l'avenir La Province accueille ses étudiants à Paris Nouméa Women's Forum xxxxxx yyyyy zzz xxxxxx yyyyy zzz xxxxxx yyyyy zzz SOMMAIRE 3 Édito 5 Découverte 12 Comprendre ma Province 19 La Province a changé ma vie : le programme POP 20 Vie d'une commune : Thio 22 Les photos du mois 24 Les vidéos du mois 27 Mon idée pour ma Province : Échec et mat pour les élèves d'Higginson 28 Agir avec vous : la quinzaine des parents 29 Zoom sur 30 Mini-jeux 31 Gastronomie La lettre d’information de la province Sud pour rester informé chaque semaine Abonnez-vous en suivant le l ien : province-sud.nc/mon-compte SOMMAIRE 6 14 15
5 Août 2023 | SUD'MAG #06 5 Observation des baleines coup d'envoi de la saison Obs e r ve r s ans dé r ange r. De p u i s u n e q u i n z a i n e d ’ a n n é e s , l a p r o v i n c e Sud s’es t engagée dans l’encadrement des « sorties baleines » afin de permettre aux bateaux professionnels et plaisanciers d’observer les cétacés sans met tre en péri l cet te population déjà menacée. Chaque année, elle propose une matinée de coordination des ac t eur s e t de r appe l des r èg l es d’approche. Une population de baleines qui doit se reconstituer « Énormément chassée au 20e siècle, la population de baleines d’Océanie est classée « en danger » par l’Union internat ionale pour la conservat ion de la nature. Composée de quelques centaines d’individus, notre population se reconstitue très lentement », explique Claire Garrigue, chargée de recherche pour l’IRD en écologie et conservation des mammifères marins. Dans nos eaux, les baleines viennent mettre bas et reprendre des forces avant de rejoindre le Pôle Sud. Malheureusement, les nuisances liées à une observation non encadrée peuvent perturber les animaux alors qu’ils sont vulnérables, notamment les baleineaux. C’est ce qui a poussé la province Sud à intaurer un cadre réglementaire à cette activité. Des règles d’approche valables pour tous La collectivité a en effet mis en place une charte d’observation en 2008, qu’elle a ensuite intégrée à son Code de l’Environnement en 2019. En contact avec la vigie installée au phare du Cap N’Dua, les professionnels et les particuliers qui souhaitent approcher les baleines doivent désormais suivre un certain nombre de règles concernant la distance, la durée ou l'emplacement lors de l’observation. L’activité de whale watching est ainsi bien encadrée, avec une vingtaine de bateaux sensibilisés chaque année aux conduites à adopter. Désormais, « la Nouvelle-Calédonie est bien placée en matière d’observation des baleines, grâce aux opérateurs mais aussi à la présence des agents provinciaux sur le terrain, pour le maintien d’une activité responsable », souligne Claire Garrigue. Dans cette démarche collaborative, « la Province continuera à vous accompagner et vous soutenir, en termes de communication ou de moyens humains. N’hésitez pas à nous solliciter », ont tenu à rappeler, à l’unisson, l’équipe des gardes-nature provinciaux et Christiane Saridjan-Verger, élue provinciale et membre de la commission Environnement, venue saluer les participants à la formation. Avec l’arrivée des premières baleines à bosse, se déroule chaque année une formation par la province Sud des opérateurs de « whale watching », dans l’optique d’allier activité économique et préservation de cette population menacée. Cette matinée permet aux acteurs (skippers professionnels, gardes-nature, gendarmerie, scientifiques, vigie du Cap N’Dua) de se retrouver pour coordonner leurs actions et aux gardes-nature provinciaux de repréciser les règles d’approche des cétacés. Professionnels, plaisanciers, les règles s'appliquent à tous. Autour de la dynamique provinciale, un réseau de partenaires s’est constitué, avec la mise en place d’une surveillance par les gardes-nature provinciaux, de formations pour les opérateurs, l’intégration des scientifiques au dispositif et une belle collaboration pour l’effort de vigie au Cap N’Dua. OBSERVER AVEC RESPECT DECOUVERTE DÉCOUVERTE
6 6 SUD'MAG #06 | Août 2023 Le pacte de Nouméa scellé pour bâtir l'avenir En deux jours de presénce, le Président de la République a projeté la Nouvelle-Calédonie dans son avenir. Face aux défis, tant institutionnels que climatiques ou encore militaires, dans une région du Monde où les tensions et les convoitises ne cessent de croître, notre chef de l’État est venu fixer un cap. “ Il n’y aura pas de retour en arrière ” a-t-il assuré. La Nouvelle-Calédonie dans la République se dessinera grâce aux Calédoniens et grâce, s’il fallait encore en douter, au soutien sans faille de l’État. Les engagements sont là. Ils se sont traduits par un pacte. Le pacte de Nouméa. Mercredi 26 juillet 2023, devant près de 10 000 Calédoniens venus sur la place des Cocotiers é c o u t e r s o n d i s c o u r s , l e Président de la République l’a réaffirmé : “Les trois référendums ont eu lieu. La Nouvelle-Calédonie est française, parce qu’elle a choisi de rester française. Et aujourd’hui, je suis venu vous dire très solennellement, avec respect et humilité, que je serai aussi avec vous, toutes et tous, le Président d’un nouveau projet, et je veux le bâtir avec vous, celui de la Nouvelle-Calédonie dans la République.” Une façon de faire taire les interrogations, mais également de répondre, sans jamais les citer, aux responsables de l’Union Calédonienne qui ont refusé de s’asseoir autour de la table pour discuter de l’avenir de la Nouvelle-Calédonie. “Le dialogue tripartite, c’est un courage, et c’est un courage que vous avez eu, qui fait que nous sommes là aujourd’hui, c’est celui qui a mis fin à la violence, c’est le seul courage qui bâtit l’avenir. Se réfugier dans le silence, se réfugier dans l’isolement, se réfugier dans un séparatisme, c’est choisir de fait à nouveau, aujourd’hui ou demain, le risque de la violence ! À cela, non ! Je le dis à tous, pas de retour en arrière, pas de bégaiement, pas de surplace !” Cette urgence de “sortir du statu quo”, du “faceà-face” s’impose face à un “monde qui n’attend pas, les tensions géopolitiques s’accroîtront, réduiront nos possibles. Parce que si nous restons dans le statu quo, le changement climatique ne nous attendra pas, on le voyait encore hier à Touho, et la côte reculera et les réponses ne seront pas là. Nous avons un devoir d’agir pour les nouvelles générations, pour notre jeunesse, qui suppose chacune et chacun, moi le premier, de prendre quelques risques de sortir de nos positions acquises, de nos automatismes. C’est cela le projet d’avenir que je suis venu vous proposer.” On ne part pas d’une page blanche. La Nouvelle-Calédonie, sur le plan institutionnel, peut s’appuyer sur l ’hér i tage des accords Ma t i gnon e t d e Noumé a , même s i d e s améliorations sont attendues. “Certains points doivent être réécrits au cœur du nouveau projet. Et c’était prévu par ces mêmes accords, parmi les dispositions qui étaient transitoires. Et je pense d’abord au corps électoral. Et je constate sur ce point que vos représentants ont tous accepté de faire un premier pas, en avançant sur le dégel du corps électoral pour les provinciales de 2024. Ce travail, qui a commencé sous l’égide du ministre, se poursuivra dans la trilatérale qui est prévue autour de la Première ministre et du ministre et je souhaite qu’une révision de la Constitution de la Ve République puisse intervenir début 2024.” La Nouv e l l e -Ca l é don i e d eme u r e r a un e collectivité à part, a affirmé Emmanuel Macron, mais une collectivité pleinement inscrite dans la République française. Et au-delà du corps électoral qui sera donc dégelé, d’autres défis politiques arriveront. “ Comme l ’ ins taurat ion de la ci toyenneté calédonienne qui, jusqu’ici, s’est traduite par des restrictions transitoires qui conditionnent le droit de vote et qui limitent l’accès à l’emploi local. Ces dispositions, disons les choses avec vérité, produisent aussi des relégations et des frustrations.” Pour créer cette appartenance propre dans la République, Emmanuel Macron a déclaré face aux Calédoniens vouloir sceller un pacte. “Un pacte engage tout le monde, un pacte qui doit nous conduire à sortir du face-à-face des uns et des autres, un pacte de respect et d’ambition, un pacte de tradition et d’ambition, un pacte d’enracinement et d’universel, ce pacte du pardon et de l’avenir. Ce pacte de Nouméa que nous scellons aujourd’hui, je m’y engagerai, comme je me suis engagé à vos côtés il y a 5 ans.” La Nouvelle-Calédonie est française, parce qu’elle a choisi de rester française. 6
7 Août 2023 | SUD'MAG #06 7 Jamais autant de dignitaires de l’État n’avaient foulé le sol calédonien ensemble. Pour cette visite, le Président de la République était accompagné du ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin, du ministre des Armées, Sébastien Lecornu, de Philippe Vigier, ministre délégué chargé des Outre-mer et de Catherine Colonna, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères.
8 8 SUD'MAG #06 | Août 2023 L’agriculture et le nickel pour refonder le modèle économique A u-delà de ces quest ions inst i tut ionnel les et pol i t iques, ce sur quoi je suis venu essayer d’éclairer les travaux et vos débats à venir, c’est comment ensemble nous pouvons, nous devons éclairer notre avenir.» Pour Emmanuel Macron, la Calédonie dispose de deux grandes forces encore sousexploitées et qui seraient pourtant gage de relance économique, qui passe par la souveraineté industrielle, énergétique et agricole. Son nickel, évidemment, une force pour la Nouvelle-Calédonie mais également pour la France. «Que des contraintes réduisent sa compétitivité et limitent la rentabilité des entreprises de métallurgie, avec un cercle vicieux que chacun connaît», a analysé Emmanuel Macron, qui a fait tenir durant son séjour une réunion autour du ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, avec tous les élus et les industriels. Le Président déplore deux manques : «On a un premier travail à faire, c’est de réorienter une partie de notre production pour aller vers les bons produits et les bons débouchés». À ce jour, seule l’usine du Sud produit du «nickel batterie», répondant à une demande croissante mondiale. «Il faut bouger la doctrine nickel !» « La deuxième chose, c’est qu’aujourd’hui , aucune de ces usines n’est rentable. Aucune parce que le modèle de production n’est pas compétitif et parce que l’énergie n’est pas compétitive. Nous sommes un des territoires où la tonne de CO2 par habitant est la plus importante, parce qu’on le fait avec du charbon, et donc ce n'est pas cohérent, et ça ne pourra pas durer. Et donc la refonte du système énergétique productif est essentielle ». L’annonce a été faite devant les Calédoniens. « Ce sont plusieurs milliards d’euros, a-t-il déclaré. Là, on va pas se battre sur les compétences, on va être clair, il y a que l’État qui peut le financer.» Cette annonce laisse présager une véritable révolut ion énergét ique . Pour rappel , Gérald Darmanin avai t souhai té que la Nouvel le-Calédonie serve de l ieu La refonte du système énergétique, on ne va pas se mentir, il n’y a que l’État qui peut la financer.
9 Août 2023 | SUD'MAG #06 9 d’expérimentation des SMR, soit un mini-réacteur nucléaire. De quoi avoir une énergie décarbonnée et compétitive. L’ADRAF réformée pour aider à faire de l’aménagement foncier Deuxième force à développer de toute urgence pour le chef de l’État : l’agriculture calédonienne. «C’est une force, mais nous ne sommes pas à l’autonomie alimentaire. 17 % de ce qu’on consomme est produit sur le territoire, et donc on est très dépendant et ce chiffre n’est pas bon, parce que s’il y avait à nouveau des grandes crises sanitaires, des risques géopolitiques, on importerait plus de 80 % de ce qu’on consomme». Le Président de la République s’y est engagé. L’État va continuer d’investir dans la recherche agroalimentaire et dans plusieurs filières pour innover et pour continuer à se passer au maximum d’intrantsafin d'aboutir à une production plus compétitive. «Mais on doit aussi être lucide sur le fait que l’immense défi en matière d’agriculture, ce sera le foncier. Et les 3 dernières décennies ont permis de réussir une chose, qui correspondait aux accords, c’est la restitution d’une partie des terres et à cet égard, l’ADRAF a vraiment réussi sa mission», a assuré Emmanuel Macron. «Mais on a aujourd’hui un immense défi qui est celui de l’aménagement foncier et de l’accès au foncier des jeunes agriculteurs et de ceux qui veulent s’installer. Il faut aménager le foncier, il faut permettre à des justes prix, aux jeunes exploitants, de reprendre ou d’accéder à du foncier. Il faut permet tre aux jeunes qui reprennent de reprendre un bon coup et donc de les aider à porter ce foncier avec de bonnes structures. L’ADRAF sera réformée pour aider à faire de l’aménagement foncier et de l’aménagement agricole dont nous avons besoin et nous devons aussi aider des jeunes qui ne sont pas dans le secteur à s’installer.» De la jeunesse, le Président en fait le pilier de son projet. En visite au Centre culturel Tjibaou, Emmanuel Macron l’a rappelé devant 400 d’entre eux réunis pour l’occasion. «Ce que nous devons à chaque jeune, c’est qu’il puisse trouver sa place et qu’il puisse en quelque sorte construire son projet d’avenir.» Ce que nous devons à chaque jeune, c’est qu’il puisse trouver sa place et qu’il puisse en quelque sorte construire son projet d’avenir. Le Président s’’est rendu à Moindou, sur l’exploitation de David Moulin. “Il faut aménager le foncier, il faut permettre aux jeunes exploitants, de reprendre ou d’accéder à du foncier. La leçon de Moindou, c’est celle-là, je l’ai retenue.”
10 10 SUD'MAG #06 | Août 2023 Faire résonner la voix de la France dans l’Indopacifique Dans les ai rs , au-dessus de Nouméa, i ls ne sont pas passés inaperçus avec le tonnerre annonçant leur a r r i v é e . De u x Ra f a l e ont survolé deux jours durant Nouméa, notamment lors de la cérémonie de prise d’armes qui s’est déroulée à l'arrivée du Président. Dans la continuité des missions réal isées en 2021 et 2022, l ’armée de l ’Ai r et de l ’Espace se déploie de nouveau dans le Pacifique avec la mission Pégase. Du 25 juin au 3 août 2023, une vingtaine d’aéronefs de l’armée de l’Air et de l’Espace Française ont été déployés depuis la France sur les territoires français de l’Indopacifique. 320 aviateurs, 55 tonnes de fret , 10 avions Rafale, 5 Airbus A330 MRTT et 4 A400M sont mobilisés pour cette mission qui va s’articuler autour de 11 escales dans dix pays et des échanges avec 14 armées de l’air partenaires. Une traduct ion concrète de ce qu’est la vision Indopaci f ique. « L’espace dans lequel nous sommes est le l ieu d’une confrontat ion croissante avec de plus en plus de présence militaire, avec beaucoup de déstabilisations dans la région » a rappelé devant les médias calédoniens Emmanuel Macron. « Nous sommes présents dans l’Indopacifique car nous avons près d’1,5 million de nos compatriotes et 8 000 de nos militaires qui y sont déployés. Nous avons noué des partenariats historiques avec l’Inde, les Émirats arabes unis, l’Australie, le Japon… Nous menons des exercices inédits comme l’exercice Pégase qui a mobilisé près de 300 militaires, en particulier des aviateurs. » Le chef de l’État le confirme : « La France n’avait pas eu une telle signature stratégique dans la région depuis bien longtemps. Nous nous réengageons, nous sommes présents, nous y mettons les moyens. Ces exercices inédits avec l’ensemble de nos forces armées, montre notre capacité à agir vite en ayant de l’impact. Tout cela nous donne de la crédibilité et a complètement changé nos relations avec l’Indonésie et avec d’autres. » Actuellement, 1600 militaires sont présents en Nouvelle-Calédonie. Emmanuel Macron promulguera dans les semaines qui viennent la loi de programmation militaire. Cela se traduira ici par l’arrivée « 200 militaires en plus et plus de 150 millions d’euros [18 milliards de francs, NDLR] en plus qui seront investis.» Pour asseoir sa crédibilité dans la Pacifique également, le chef de l’Etat a annoncé « bâtir une académie du Pacifique ici même pour former des militaires de toute la région.» Mais le Président de la République a également tenu à rappeler que sa vision de l’Indopacifique ne se cantonnait pas à l’act ion mi l i taire. « Nous voulons également réinvestir dans l’université et la recherche. À travers l’Ifremer, nous allons réinvestir au côté de l’Université dans l’exploration des fonds marins. Nous voulons être une puissance scientifique de l’Indopacifique. Nous le ferons aux côtés de l’IRD et du Cirad. Nous allons le faire pour notre territoire, mais également en lien avec les autres pays de la région. C’est la puissance de la France dans sa diversité. C’est ça la France. En Océanie, c’est une force si nous savons revenir sur nos divisions d’hier, nos divisions du passé et regarder l’avenir pour bâtir. » Nous allons bâtir une académie du Pacifique ici même pour former tous les militaires de la région.
11 Août 2023 | SUD'MAG #06 11 Si l’indépendance, c’est choisir demain d’avoir une base chinoise, ici, ou d’être dépendant d’autres flottes, bon courage ! Ça ne s’appelle pas l’indépendance ! Et la France, par sa stratégie Indopacifique, offre à ses partenaires cette même vocation, ne pas céder à des hégémonies et des impérialismes. Extrait du discours d’Emmanuel Macron, Président de la République à Nouméa, le 26 juillet 2023
12 12 SUD'MAG #06 | Août 2023 Cette année, les dépenses d'interventions, destinées à maintenir en bon état les services auprès des administrés, et de subventions, notamment pour permettre aux associations de poursuivre leur activité, s'élèvent à plus de 16 milliards de francs. Ce soutien concerne principalement le secteur santé-social (8,021 milliards de francs). En matière d'aide médicale, la dépense annuelle est de 5,09 milliards de francs, soit, en déduisant la part apportée par l'État dans sa dotation globale de fonctionnement, 3,9 milliards à la seule charge de la province Sud, sans participation de la NouvelleCalédonie, alors que l'aide médicale est mise en œuvre par les provinces pour son compte. Dans ce secteur, les interventions de la Province permettent également d'alimenter le minimum vieillesse et d'assurer le fonctionnement des centres médico-sociaux. Le deuxième secteur le plus important est l'économie. Cette année, la Province octroie près de 2,699 milliards de francs pour l'économie, la formation et l'emploi. La collectivité mène des actions d'insertion (chantiers de jeunes et aide à la reconversion) qui sont enfin mises en œuvre, de formation, mais soutient également des secteurs stratégiques tels que le tourisme et l'agriculture. L'enseignement est le troisième secteur le plus financé par la Province, avec 2,690 milliards dépensés en 2023. Il y a bien sûr les dotations aux collèges publics, mais des sommes sont également reversées pour les allocations des boursiers et l'enseignement supérieur. Enseignement et jeunesse au cœur de l’action de la Province À noter qu'en plus des 280 millions initialement prévus lors du budget primitif pour l'enseignement privé - cette contribution étant ajustée au seul périmètre des collèges moyennant le respect d'une homologie entre secteur public - une enveloppe exceptionnelle de 130 millions de francs a été débloquée en urgence au mois de mai. Quelques semaines plus tard, en assemblée et grâce à ses comptes maîtrisés, la Province a également pu débloquer une enveloppe de 300 millions de francs sur son budget supplémentaire pour venir en aide à l'enseignement privé, le gouvernement ayant annoncé qu'il allait mettre en œuvre la répartition des compétences issue des observations de la Chambre territoriale des comptes et du travail préparatoire entre les collectivités. Dernier poste conséquent, celui de la culture, de la jeunesse, des sports et des loisirs (1,151 milliard). Il comprend les nombreuses subventions aux associations, mais également les sommes accordées pour permettre le bon fonctionnement des structures provinciales telles que l'espace Jeunes, le ChâteauHagen, le Centre de Poé ou le Centre desActivités Nautiques... COMPRENDRE MA PROVINCE LaprovinceSudauxcôtésde seshabitants avec 16milliards de subventions et interventions Avec un budget maîtrisé et des dépenses de fonctionnement réduites de 9%, la province Sud a augmenté son investissement de 20%entre 2019 et 2022. Ce qui en fait le premier investisseur public de Nouvelle-Calédonie. Mais les finances ne se cantonnent pas à des investissements. D'autres dépenses, elles aussi conséquentes, sont à prendre en compte pour la Province : les interventions et les subventions. Explication.
TRANSPORTS & COMMUNICATIONS Transport terrestre, réseau routier.. ÉCONOMIE, EMPLOI & FORMATION PROFESSIONNELLE Emploi, insertion, tourisme, agriculture… LES INTERVENTIONS ET SUBVENTIONS DE LA PROVINCE EN 2023 : (EN MILLIONS DE FRANCS) 455 8 021 2 690 2 669 1 753 1151 769 ENSEIGNEMENT Allocations, enseignement supérieur, dotations aux collèges, vie scolaire… SANTÉ SOCIAL Aide médicale, médico-social (aides sociales), santé publique… ADMINISTRATION GÉNÉRALE Communication, information, relations publiques, écomobilité… CULTURE, JEUNESSE ET SPORTS, LOISIRS Subventions aux associations, CAP Poé, espace Jeunes, Centre activités nautiques, ChâteauHagen.. AMÉNAGEMENT, ENVIRONNEMENT Aires protégées, PZF, PPRB, installations classées, suivi projet indust. Sud... Août 2023 | SUD'MAG #06 13
14 14 SUD'MAG #06 | Août 2023 ACTUALITÉS La province Sud accueille ses étudiants à Paris ! La rentrée universitaire approche à grands pas pour les étudiants calédoniens qui partent pour la première fois pour leurs études en Métropole. Afin de les accueillir et les accompagner dans ce grand bain de l’inconnu, la province Sud a ouvert depuis le 1er juillet 2023, un bureau dédié à l’accueil des étudiants bénéficiant de soutiens provinciaux et scolarisés sur l’Hexagone ou au sein de l’Union européenne. Présentation. La c r éa t i on du bur eau des étudiants de la province Sud situé à Paris avait été votée en l’assemblée de Province, suite au retrait de la province Nord de l’association dénommée Maison de la Nouvelle-Calédonie. L’objectif était de disposer de locaux et d’un appui technique à Paris pour accuei l l ir les étudiants ressortissants de la province Sud. Valérie Vergès, en charge de l’accueil et de l’accompagnement des étudiants à Par i s expl ique : « La mi ss ion du bureau est d’accueillir, de faire le suivi pédagogique pour tous les étudiants de la province Sud qui poursuivent leurs études en Métropole. » Pour la province Sud, le suivi des étudiants calédoniens primopartants à Paris est une grande première. Un accompagnement physique et logistique à l’arrivée Pour la rentrée universitaire 2023-2024, la province Sud a décidé de renforcer l’équipe du bureau des étudiants à Paris, en faisant appel à des saisonniers : « Nous recherchons des étudiants calédoniens qui sont déjà en études sur place, afin qu’ils puissent apporter aux nouveaux arrivants, leur expérience et leur connaissance en tant qu’étudiants à Paris et sa région. » Ces renforts seront chargés avec l’équipe du bureau d’accueillir physiquement les étudiants calédoniens à leur arrivée à l’aéroport Charles-de-Gaulle, de les aider à s’acheminer vers leur lieu d’hébergement e t d ' a s s u r e r l e u r t r a n s f e r t à l a gare pour qu’ils puissent rejoindre leur vi l le d’études. Ils les accompagnent é g a l e m e n t p o u r l e s d é m a r c h e s administratives comme la constitution de dossiers tels : l’ouverture d’un compte en banque, une demande de logement, etc. Un e a u t r e mi s s i on a s s u r é e p a r l e bureau consiste à collecter différentes informations et documents nécessaires au suivi des étudiants dans leur ville d’études. L’objectif est de tout mettre en œuvre pour que les jeunes qui arrivent pour la première fois en Métropole aient des repères et les ressources nécessaires pour vivre cette première expérience en tant qu’étudiant hors du territoire, dans les meilleures conditions et puissent s’investir dans leurs études en toute sérénité. « Dans leur ville d’études, nous pouvons les mettre en relation avec les associations ou avec des étudiants calédoniens sur place qui pourront les accompagner ou les informer. Ce n’est pas forcément facile pour un jeune de quitter le cocon familial pour la première fois, de se retrouver dans un lieu inconnu et de perdre tous ses repères. Le fait d’avoir un contact sur place peut être rassurant », ajoute Valérie Vergès. À quelques semaines de l’arrivée des premiers contingents d’étudiants calédoniens, cette dernière est confiante : « Ce projet a été soutenu activement par l’exécutif, ce qui a permis la mise en place rapide du bureau des étudiants à Paris. Nous sommes prêts à accueillir les étudiants et à nouer des liens avec ceux actuellement présents en Métropole ! » Réunion préparatoire de l'accueil des étudiants entre Valérie Vergès et la présidente de la province Sud Bureau des étudiants de la province Sud à Paris Tour Montparnasse 33, avenue du Maine 75 015 – 26e étage
15 Août 2023 | SUD'MAG #06 15 ACTUALITÉS Une nouvelle éditionduNouméaWomen's Forum couronnée de succès Avec le soutien de précieux partenaires que sont Groupama Nouvelle-Calédonie et la SLN, le Nouméa Women's Forum s'est déroulé du 19 au 21 juillet. Il a permis de poursuivre la réflexion impulsée depuis la première édition qui a vu naître le Livre Blanc, ouvrage regroupant 47 actions et 11 objectifs prioritaires en province Sud pour renforcer, valoriser et confirmer la place des femmes calédoniennes dans le monde du travail. Ce t é v é n e m e n t e s t l a traduction d’une ambition de la province Sud : celle d’obtenir des remontées de terrain très concrètes sur les besoins des entrepreneurs et surtout des femmes qui souhaitent se lancer dans l’entrepreneuriat ou qui exercent une act ivi té dans l ’ent repreneur iat . En tant qu’élue je suis amenée à voter des dispositifs sensés les accompagner ». Voi là en quelques mot s l ’enjeu du Nouméa Women’s Forum, c r ée en 2020, résumé par sa fondatrice, Naïa Wateou, présidente d e l a c ommi s s i on p r o v i n c i a l e d u d é v e l o p p e m e n t économique et fondatrice de l’événement. Ateliers et tables-rondes, conférences, partages d’expériences, valorisat ion de parcours , expos i t ion de femmes inspirantes... Avec pour slogan « Toutes inspirantes », cette 3e édition a réuni plusieurs temps for ts et plus d’une centaine de participantes et participants. Deux tables- rondes ont notamment été organisées avec pour invités Yvette Danguigny, présidente de l'association de la natte Kanak, Margy Adjouhniope, entrepreneuse et gérante de la marque Independent Gyal 2.0, Sarah Hebert, chroniqueuse et championne de windsurf, ma i s éga l emen t Anne -Li se Mauga , étudiante et ambassadrice du programme Jeunes se Déve l oppemen t Dur ab l e , El izabeth Nouar, directrice de RRB, Nathalie Daly, journaliste à NC1ere, Lexy Lence, artiste, productrice et performeuse drag, et I rvin Puj ibet , journal i s te à Océane FM Nouvelle-Calédonie. À la rencontre de la jeunesse Cette année, le Nouméa Women's Forum s'est également déplacé dans d'autres lieux. Notamment à l'espace Jeunes de la province Sud où 16 professionnels ont ainsi rencontré vendredi 21 juillet 90 jeunes issus de différents établissements secondaires : les lycées Blaise Pascal, Lapérouse et Grand Nouméa , ains i que l 'École de la Réussi te Nouvel leCalédonie. « L'objectif était de répondre à un e d emand e f o rmu l é e dan s un contexte social de la province des jeunes femmes qui souhaitent se lancer dans l'entrepreneuriat et d'échanger entre elles autour de leurs jeunes et plus personnelles préoccupations », indique Naïa Wateou. Nous avions donc établi des plages horaires pour cela, ainsi que plus spécifiquement pour les passeurs d'expérience de leurs choix et plus pluripartenaires du cluster développement durable." L ' e xpo s i t i on d e pho t o s "Femme s inspirantes" réalisées par Marc Le Chélard a également été présentée à l'Aquarium des Lagons par Naïa Wateou. Ces femmes ne sont pas connues médiatiquement mais ont été choisies pour leur engagement au quotidien, et dans ce sens, peuvent être une source d'inspiration pour les autres. Cette exposition a été réalisée en partenariat avec Groupama-Gan qui souhaite au travers de cet engagement « mettre l'accent sur la promotion des femmes/hommes dans no t re soc i é t é », a sou l i gné Fanny-Fleur Baud, directrice de s r e s sou r ce s huma i ne s e t de l a commun i ca t i on de Groupama Nouvel leCalédonie.
16 16 SUD'MAG #06 | Août 2023 Il s'agit du premier espace de l'outre-mer français à avoir été classé parmi les sites les plus exceptionnels du monde à préserver. Cette reconnaissance internationale n’a pas été simple à obtenir. Elle a été le fruit du travail de Calédoniennes et de Calédoniens et se trouve aujourd'hui pleinement confirmée. Récit. Un quinzième anniversaire pour le lagon ! Le 8 juillet 2008, le site naturel "Les l a g o n s d e N o u v e l l e - Ca l é d o n i e : d i v e r s i t é récifale et écosystèmes associés" était inscrit par l'UNESCO sur la prestigieuse l i s t e d u p a t r imo i n e mo n d i a l . Un about issement pour une poignée de femmes et d'hommes qui ont œuvré durant plusieurs années pour porter ce projet à bout de bras, afin de donner une aura mondiale au joyau qu'est notre lagon, mais également de rappeler aux Calédoniens la responsabilité qui leur revient. Quelques années avant cette inscription, en 2000, l 'associat ion Corai l vivant , notamment Bruno Van Peteghem, se rend à un colloque écologiste en Australie et revient avec l'idée de classer l'ensemble du lagon calédonien. Immédiatement, les coutumiers manifestent leur enthousiasme. Un premier dossier est déposé, mais il est refusé. Si le caractère unique du lagon calédonien n'est pas contesté, il manque en effet toute une partie du dossier concernant la gestion du bien. 14 gardes nature pour sensibiliser et surveiller Un échec, certes, mais l'idée a déjà fait son chemin. En 2003, Jacques Chirac, lors de sa venue, assure que la France appuiera cet te demande. Le dossier est relancé. Plusieurs si tes du lagon s on t s p é c i f i qu eme n t s é l e c t i onn é s avec l'aide de scientifiques de l'IRD. L e G r a n d L a g o n S u d , l e G r a n d Lagon Nord, la zone côt ière Oues t e t l e s i t e Beau t emps -Beaupr é son t choisis. Il reste alors à convaincre les Calédoniens du bien-fondé d'un tel projet. Pou r y pa r ven i r, i l f au t c r ée r une dynamique autour de ce projet qui se veut fédérateur. Nombreux sont ceux qui s' investissent dans leur province dans de s r éun i ons de t e r r a i n pou r convaincre et sensibiliser. À Québec, lors de la 32e session de l 'UNESCO, l’inscription du lagon calédonien est enfin acceptée. C'est Isabel le Ohlen qu i po r t e ce t t e dynami que dans l e Sud. Depui s , les mi ss ions de nos gardes nature ont considérablement évolué en province Sud. El les s’opèrent à présent dans le cadre de préservation du l agon UNESCO. I l s con t rô l en t , i n f o r me n t e t c o n s e i l l e n t c h a q u e a n n é e 8 0 0 0 u s a g e r s e n me r . Un t ravai l de sensibi l isat ion nécessai re au quotidien pour ces 14 agents de l a P r o v i n c e , é q u i p é s n o t a mm e n t de 4 jetskis et de cinq navi res , qui arpentent le lagon. La province Sud, qui dépense chaque année 36 millions pour faire ce travai l de survei l lance e t d e s e n s i b i l i s a t i on , r é g l eme n t e ainsi la pratique de la pêche au titre de la protect ion des espèces et des milieux naturels afin de permettre des équi l ibres durables ent re l ’Homme e t l a N a t u r e , d a n s l ’ i n t é r ê t d e s générations futures. Un effort payant. Quelques chiffres en province Sud : 3267 km² inscrits à l’UNESCO 170 espèces marines fréquentent le lagon protégé 20 îlots sont des sites de nidification majeurs des oiseaux protégés 61% du territoire total, terrestre et marin, est protégé 15 ans déjà que le lagon calédonien est classé au patrimoine mondial de l’humanité LE GUIDE DU LAGON ACTUALITÉS
17 Août 2023 | SUD'MAG #06 17 ACTUALITÉS La province Sud avait déjà fait part de son ambition de soutenir l’innovation, en figurant parmi les partenaires principaux du 1er Tech 4 Good New Caledonia Summitorganisé en novembre dernier. Cette année encore la collectivité a tenu à manifester son soutien à l’innovation lors du salon Vivatech 2023 qui s’est tenu du 14 au 17 juin. Tout simplement le plus grand salon d’Europe dédié aux nouvelles technologies et au numérique. L’événement faisait figure de véritable tremplin pour sept s t a r t - up s c a l é don i e nn e s q u i o n t p u f a i r e c e déplacement et constituait une opportunité d’accroître le réseau de la New Caledonian Tech. De nombreuses rencontres ont eu lieu entre nos startupers et des investisseurs, mais aussi avec de potent iels futurs clients, pour certaines des entreprises. La présidente de l’assemblée de province Sud s’est également rendue sur place pour encourager les start-ups et confirmer le soutien financier de la Province aux projets. « Nous avons bien pris en compte le fort potentiel de la filière notamment en matière de géostratégie dans le Pacifique, explique Naïa Wateou, présidente de la commission du développement économique de la province Sud, qui s’est rendue à Paris avec Christopher Gygès, en charge de l’économie numérique au gouvernement, pour l’occasion. La majorité des acteurs sont installés en province Sud. Il nous fallait donc être un partenaire actif, sur le long terme. » Au mois de janvier, la Province avait signé avec Frédéric Langlade, délégué t e r r i t or i a l Pac i f i que de Bp i f r ance , une convent ion de par tenar iat "Sud Innovat ion", encadrant les fonds de soutien à l'émergence de projets. Le dispositif, abondé dès son lancement de 240 millions de francs à parité avec Bpi et la collectivité, permet à des start-up et à des entreprises innovantes, accompagnées par le pôle innovat ion de l 'Adecal Technopole de Nouvelle-Calédonie, de disposer de moyens financiers importants pour se lancer. À l ’occasion du lancement de cet te nouvelle mouture de "Sud innovation", la province a tenu à aller plus loin que l’attribution aux dossiers sélectionnés de « fonds d'amorçage » destinés à permettre l’émergence de l’entreprise autour d’une idée innovante. El le a annoncé la mise en place de nouveaux outils destinés à accompagner l es por t eur s de pro j e t ve r s l ’ é t ape suivante. « Il fallait créer un écosystème qui permet te à une entreprise de se développer », indique Nicole Pehau, directrice adjointe du développement économique et du tourisme (DDET). La province a donc créé une offre de "capitalrisque" en confiant à Promosud un budget mis à disposition de ces jeunes sociétés afin de les accompagner dans la phase de lancement de leur production après une première étape réussie d’amorçage. Les éléments fournis à la DDET ont permis de vérifier que seules les entreprises ayant eu des ressources financières et humaines suffisantes au lancement étaient à même de survivre. Une aide à l'emploi bonifiée a donc été mise en place pour les entreprises innovantes (passant de 200 000 à 500 000 francs). « L’objectif de la Province est clair », i nd i qu e Na ï a Wa t e ou . I l s ’ a g i t d e développer « une filière d'excellence pour relancer l'économie en province Sud et plus largement en Nouvelle-Calédonie ». Les start-ups de la Province brillent à Paris Créer un écosystème en province Sud qui permette à une entreprise de se développer Un accompagnement de la Province qui paie « Nous avons fait le travail commercial d'un mois en seulement quatre jours », s'est réjoui le co-fondateur de la plateforme de test participatif Testeum, Naïké Durand. Sa société avait bénéficié de 8 millions de francs pour se lancer en 2019 grâce au dispositif provincial "Sud Innovation". Elle a également obtenu 25 millions de francs du fonds "capital-risque" de Promosud destiné à aider les entreprises innovantes à se développer. Pour la start-up Visioon, qui a bénéficié de près de 18 millions de la province grâce au Code des Aides pour le Soutien de l'Économie en province Sud (CASE) et au fonds Sud Innovation, c'était l'opportunité de présenter sa solution d'identification de poissons à des acteurs de son secteur en Métropole et à l'international. La société AEL, qui suit grâce au dispositif Thoé les polluants chimiques dans le milieu marin et l'évaluation de leurs impacts, et que la province Sud a aidée en la finançant à hauteur de 3 millions grâce au CASE, a été contactée par le Pôle mer Méditerranée pour participer au salon Pollutec, qui aura lieu à Lyon en octobre prochain. Avec de réelles perspectives.
18 18 SUD'MAG #06 | Août 2023 ACTUALITÉS Après la réfection de la piste des Boucles de Tina désormais rouverte, un parcours de haut niveau destiné à la préparation des Jeux Olympiques est en cours d’aménagement. La province Sud a obtenu le label « Terre des Jeux 2024 ». Le 7 juillet, au MK2 à Dumbéa, l’École de la réussite, dispositif de formation et d’insertion socio-professionnelle, organisait la première édition des Rencontres de la réussite. Un temps fort pour échanger avec les acteurs économiques et les partenaires institutionnels et financiers, célébrer ses stagiaires et leur réussite et inaugurer deux projets structurants : une plateforme numérique mise en œuvre grâce à la Province et une épicerie solidaire, créée avec le soutien du Consulat de NouvelleZélande. C’est avec émotion que Naïa Wateou, élue provinciale, présidente de la commission Développement économique et à la tête du Nouméa Women’s Forum, a partagé quelques mots sur l’inspiration et la fierté qu’offrent les parcours des stagiaires avant d’ajouter « C’est un beau relais des actions que portent l’exécutif et son plan stratégique Vision Sud, qui a notamment pour ambition d’offrir aux jeunes femmes et jeunes hommes une égalité des chances vers l’autonomie. » Parmi les nouveaux projets présentés, la mise en place d’une plateforme numérique a été permise grâce au Budget participatif 2021 « Mon idée pour ma Province ». Marraine de l’opération, Laura Vendegou, élue provinciale, présidente de la commission de la condition féminine et rapporteur de la commission de la jeunesse, des sports et des loisirs, a souligné l’énergie mobilisée autour de ce projet, « qui me tenait vraiment à cœur car il offre la possibilité à des stagiaires qui vivent en dehors de l’agglomération d’accéder à des outils et d’intégrer cette école, pour rebondir et réussir. » Le site Les Boucles de Tina qui accueille 70 000 usagers/an comprend : - 1 piste cyclable vallonnée ; - plus de 26 km de pistes VTT de tous niveaux aménagées avec de nombreux modules en bois ; - 1 piste VTT XCO et 1 piste VTT XCN en cours d’aménagement ouverte à des pratiquants confirmés et/ou licenciés - 1 bike park pour tous les pratiquants âgés de plus de 4 ans (les enfants de moins de 10 ans doivent y être accompagnés d’un adulte) et 1 pump track (ces deux aménagements sont accessibles aux draisiennes et aux accompagnateurs piétons). Les Boucles de Tina à l’heure Olympique Les premières Rencontres de la réussite organisées à Dumbéa C’es t un s i te pr i sé par les amateurs de VTT qui vient de rouvrir au mois de juillet, après trois mois de travaux. La réfection de la piste cyclable des Boucles de Tina, d’un montant de 123 millions de francs, est enfin terminée. Au total , 7,5 km de pistes cyclables goudronnées sont désormais praticables dans des conditions optimales pour le loisir. Mais une autre partie, strictement réservée à des usagers confirmés, sera bientôt parée pour la compétition. En effet, les Boucles de Tina sont intégrées aux sites de préparat ion des Jeux Olympiques Paris 2024 et figurent parmi les centres de préparation de la discipline VTT XCO (Cros s -Coun t ry Ol ymp i que ) . Ce t t e intégration octroie à la province Sud le label « Terre des Jeux 2024 » qui est une reconnaissance et une valorisation pour tout le travail qu’elle a réalisé sur ce site. Aménagement de pistes XCN et XCO À travers ce label, la collectivité prendra part à l’aventure olympique et paralympique, en mettant plus de sport dans la vie de ses habitants et en leur faisant vivre la magie de cet événement sportif unique et fédérateur. “ La labellisation permet deux choses : un développement économique local et une visibilité au niveau national et international, indique le deuxième vice-président de la province Sud. Nous avons les seules pistes labellisées sur les territoires français du Pacifique et on a un vrai potentiel de développement.” U n p a r c o u r s e s t d o n c e n c o u r s d’aménagement . Longue de 5,2 km, cette piste a été pensée pour être un lieu de préparation idéal pour les épreuves internationales et olympiques. Elle alterne les portions techniques, les montées, les descentes et les sauts. Pour accompagner cette piste de niveau supérieur, un parcours VTT XCN (Cross-Country National) de 4.8 km a aussi été créé. Plus roulant, il vient compléter les parcours plus techniques. Ces deux pistes XC sont en partie financées par l’Agence Nationale du Sport.
19 Août 2023 | SUD'MAG #06 19 LA PROVINCE A CHANGÉ MA VIE Je s u i s c o m p l è t e m e n t épanouie. » C’est heureuse et pleine de vie que Nathalie d r e s s e s on b i l a n POP : « Aujourd’hui, j’ai repris confiance en moi. J’ai une nouvelle famille. J’ai beaucoup de projets. J’ai perdu 12 kilos. Aujourd’hui, le sport va faire partie de ma vie et une bonne alimentation aussi. Même si ce n’était pas facile au départ, il faut se lancer et s’accrocher ! Il y a eu des moments durs, mais à la fin, on est largement satisfait grâce à une équipe formidable ! » À travers une approche diététique, médicale, psychologique, sociale et sportive, les participants ont pu bénéficier d’un « programme complet » assure Fatima, ravie d’avoir participé : « Il ne s’agit pas seulement de faire du sport, on a aussi les conseils de la diététicienne par exemple. Pour moi, il fallait que je refasse l’effort de cuisiner. Des fois dans nos problèmes, on va à la facilité et ce n’est pas bon pour la santé. » Dans sa démarche préventive, solidaire et plus proche de sa population, la province Sud a lancé le programme POP avec sa direction de l’Action Sanitaire et Sociale (DPASS) pour lutter contre le surpoids et l’obésité qui touchent deux Calédoniens sur trois. « L’objectif de ce programme est d’accompagner chaque participant dans son changement et ses objectifs. Pour cette première session, les objectifs ont été atteints pour chacun », assure Valérie Annelle, infirmière à la DPASS et coordinatrice du programme. Ravie de voir des participants aujourd’hui « hyper dynamiques, souriants, et épanouis », Valérie Annelle dresse un bilan « très positif ». Une fin de programme qui marque le début d’une nouvel le vie pour ces derniers, comme elle le relève: « Aujourd’hui, 100% des participants ont gagné en qualité de vie et en dynamisme. Je me souviens il y a 6 mois, les voyant arrivés, la tête baissée, certains ayant une faible estime d’eux-mêmes et un problème de confiance. C’est une belle aventure qui va continuer. » Le programme-pilote mis en place sur Paï ta s’étendra aux communes de la province Sud, comme à Kaméré et Thio. À partir du mois d’août, POP#2 sera renouvelé à Païta. En Nouvelle-Calédonie : 67,3 % de la population est en surpoids ou souffre d’obésité (37 %). Lutter contre l’obésité : avec POP, ils ont osé ! C’est une nouvelle vie qui s’offre à eux. Après six mois de suivi thérapeutique entièrement pris en charge par la Province, les 15 participants du programme-pilote Obésité de Proximité (POP), ont repris leur vie en main, le sourire aux lèvres et les projets plein la tête ! Retour sur cette première session lancée en décembre dernier à Païta, et qui s’est clôturée le 29 juin à l’arène du Sud, où les équipes de la DPASS étaient heureuses de partager le bilan positif d’un programme qui fait l’unanimité ! POPm’a apporté l’équilibre. J’en avais besoin au niveau professionnel, émotionnel et santé générale. Il m’a aidée à prendre soin de moi, chose que je ne faisais plus. Fatima.
20 20 SUD'MAG #06 | Août 2023 Le nouveau pont de Thio : la Province main dans la main avec l’État et la commune Situé sur la RP4, l’ancien pont constituait le principal accès au village. Construit en 1953, il ne comportait qu’une seule voie de circulation unidirectionnelle et ne répondait plus aux normes actuelles. Depuis 1996, une restriction de tonnage à 14,5 tonnes avait même été mise en place sur cet ouvrage afin de limiter le risque d’effondrement partiel ou total. De plus, il ne répondait plus aux ambitions de la commune de 2 524 habitants. « Thio aspire à se développer dans les années à venir, à améliorer ses relations avec les communes limitrophes. Et puis, il y aussi la SLN qui souhaite s’agrandir ici. Toutes ces raisons font qu’il était nécessaire d’améliorer les réseaux de communications et les infrastructures », s’était exprimé Jean-Patrick Toura le maire de la commune. Au vu des déficiences observées, de sa largeur réduite et de son importance stratégique pour la commune de Thio, la reconstruction complète de l’ouvrage était devenue une nécessité. Inscrits au plan pluriannuel d’investissement relatif à la construction des ouvrages d’art de la province Sud, les travaux du nouveau pont ont démarré en octobre 2021 et se sont achevés en juin 2023. « Une prouesse technique et financière ! » Construit à côté de l’ancien pont, cet ouvrage long de 120 mètres permet également la circulation de poids lourds qui devaient jusquelà faire un détour de 8,5 km pour traverser la rivière. Lors de l’inauguration le 22 juillet, le 2e vice-président de l’assemblée de la province Sud a salué au nom de la présidente, “la prouesse technique et financière” et souligné que “si ce pont a pu être réalisé, c’est parce qu’on a pu s’appuyer sur des entreprises locales qui sont capables de réaliser des ouvrages de cette envergure. Et surtout grâce à l'État qui est le partenaire financier fidèle des collectivités de Nouvelle-Calédonie.” Avec un coût total d’environ 1,3 milliard de francs financé à 75 % par l’État, c’est un investissement moyen de la province Sud, a affirmé le deuxième vice-président : “ C’est dans cette commune que le plus gros investissement aura été réalisé sous cette mandature.” Louis Le Franc, le haut-commissaire de la République en NouvelleCalédonie a évoqué cette réalisation comme “ la manifestation d’une liberté importante inscrite dans la Constitution de la Ve République qui est la liberté d’aller et de venir.” Le nouvel ouvrage d’art accueille également la conduite d’adduction d’eau potable communale, les infrastructures des réseaux électriques et de télécommunications. Ce pont va certes contribuer à désenclaver Thio, cependant le 2e vice-président n’oublie pas le rôle que l’ancien a joué dans l’histoire de la commune « au moment où Thio était le poumon économique de la Nouvelle-Calédonie et lors des événements ». Aujourd’hui, il est temps de regarder devant soi, et « le nouveau pont symbolise le changement en nous permettant de tourner la page sur le passé parce qu’on peut le traverser ensemble les uns à côté des autres, ce qui n’était pas le cas sur l’ancien ouvrage. » Quant à l’avenir de l’ancien pont, des travaux de déconstruction sont prévus de septembre à décembre 2023. Après deux ans de travaux, le nouveau pont de Thio s’ouvre à la circulation des véhicules et des piétons. Ce bel ouvrage d’art est une véritable réussite, une fierté pour les habitants et symbolise le lien entre la commune et l’extérieur. Grâce à ce nouveau pont, Thio espère réaliser ses ambitions d’ouverture et de développement. VIE D'UNE COMMUNE
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