Sud Mag #006

6 6 SUD'MAG #06 | Août 2023 Le pacte de Nouméa scellé pour bâtir l'avenir En deux jours de presénce, le Président de la République a projeté la Nouvelle-Calédonie dans son avenir. Face aux défis, tant institutionnels que climatiques ou encore militaires, dans une région du Monde où les tensions et les convoitises ne cessent de croître, notre chef de l’État est venu fixer un cap. “ Il n’y aura pas de retour en arrière ” a-t-il assuré. La Nouvelle-Calédonie dans la République se dessinera grâce aux Calédoniens et grâce, s’il fallait encore en douter, au soutien sans faille de l’État. Les engagements sont là. Ils se sont traduits par un pacte. Le pacte de Nouméa. Mercredi 26 juillet 2023, devant près de 10 000 Calédoniens venus sur la place des Cocotiers é c o u t e r s o n d i s c o u r s , l e Président de la République l’a réaffirmé : “Les trois référendums ont eu lieu. La Nouvelle-Calédonie est française, parce qu’elle a choisi de rester française. Et aujourd’hui, je suis venu vous dire très solennellement, avec respect et humilité, que je serai aussi avec vous, toutes et tous, le Président d’un nouveau projet, et je veux le bâtir avec vous, celui de la Nouvelle-Calédonie dans la République.” Une façon de faire taire les interrogations, mais également de répondre, sans jamais les citer, aux responsables de l’Union Calédonienne qui ont refusé de s’asseoir autour de la table pour discuter de l’avenir de la Nouvelle-Calédonie. “Le dialogue tripartite, c’est un courage, et c’est un courage que vous avez eu, qui fait que nous sommes là aujourd’hui, c’est celui qui a mis fin à la violence, c’est le seul courage qui bâtit l’avenir. Se réfugier dans le silence, se réfugier dans l’isolement, se réfugier dans un séparatisme, c’est choisir de fait à nouveau, aujourd’hui ou demain, le risque de la violence ! À cela, non ! Je le dis à tous, pas de retour en arrière, pas de bégaiement, pas de surplace !” Cette urgence de “sortir du statu quo”, du “faceà-face” s’impose face à un “monde qui n’attend pas, les tensions géopolitiques s’accroîtront, réduiront nos possibles. Parce que si nous restons dans le statu quo, le changement climatique ne nous attendra pas, on le voyait encore hier à Touho, et la côte reculera et les réponses ne seront pas là. Nous avons un devoir d’agir pour les nouvelles générations, pour notre jeunesse, qui suppose chacune et chacun, moi le premier, de prendre quelques risques de sortir de nos positions acquises, de nos automatismes. C’est cela le projet d’avenir que je suis venu vous proposer.” On ne part pas d’une page blanche. La Nouvelle-Calédonie, sur le plan institutionnel, peut s’appuyer sur l ’hér i tage des accords Ma t i gnon e t d e Noumé a , même s i d e s améliorations sont attendues. “Certains points doivent être réécrits au cœur du nouveau projet. Et c’était prévu par ces mêmes accords, parmi les dispositions qui étaient transitoires. Et je pense d’abord au corps électoral. Et je constate sur ce point que vos représentants ont tous accepté de faire un premier pas, en avançant sur le dégel du corps électoral pour les provinciales de 2024. Ce travail, qui a commencé sous l’égide du ministre, se poursuivra dans la trilatérale qui est prévue autour de la Première ministre et du ministre et je souhaite qu’une révision de la Constitution de la Ve République puisse intervenir début 2024.” La Nouv e l l e -Ca l é don i e d eme u r e r a un e collectivité à part, a affirmé Emmanuel Macron, mais une collectivité pleinement inscrite dans la République française. Et au-delà du corps électoral qui sera donc dégelé, d’autres défis politiques arriveront. “ Comme l ’ ins taurat ion de la ci toyenneté calédonienne qui, jusqu’ici, s’est traduite par des restrictions transitoires qui conditionnent le droit de vote et qui limitent l’accès à l’emploi local. Ces dispositions, disons les choses avec vérité, produisent aussi des relégations et des frustrations.” Pour créer cette appartenance propre dans la République, Emmanuel Macron a déclaré face aux Calédoniens vouloir sceller un pacte. “Un pacte engage tout le monde, un pacte qui doit nous conduire à sortir du face-à-face des uns et des autres, un pacte de respect et d’ambition, un pacte de tradition et d’ambition, un pacte d’enracinement et d’universel, ce pacte du pardon et de l’avenir. Ce pacte de Nouméa que nous scellons aujourd’hui, je m’y engagerai, comme je me suis engagé à vos côtés il y a 5 ans.” La Nouvelle-Calédonie est française, parce qu’elle a choisi de rester française. 6

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